Si ces travaux deviennent de plus en plus nécessaires avec l'accéleration du processus érrosif dans ces très fortes pentes sableuses, on peut s'interroger sur l'artificialisation du paysage par la pose d'une palissade à clair voie et la coupe de pins.
A la Tl²B on suit depuis des années les travaux de lutte contre l'érosion et les 25 bosses ont déjà été bien rafistolées. La méthode utilisé ici ne nous choque pas (l'impact visuel va s'attenuer) mais l'utilisation de la gavinelle nous heurte quelque peu...
Le piton rocheux et escarpé de la Roche au four qui domine la Vallée Close est célèbre pour son monument de la Croix de Lorraine dont nous comptons l'histoire dans cet article. La pente étant très forte, l'érosion y est forcément importante et en l'absence d'un balisage clair, certains l'escaladent par la première sente trouvé ce qui accélère sa dégradation ! La bonne solution, c'est les 25 bosses avec l'ami Robert ou, en tous cas, de ne jamais sortir des sentiers balisés.
Quand on parle érosion à Bleau, il faut avoir le sens de la mesure. La mesure temporelle car les actions s'inscrivent sur le long terme et ici, le long terme, c'est à l'échelle géologique de la planette ! Mais on reste aussi vigilant quant à l'artificialisation excessive des paysages. Sur notre ancien portail, parmi les nombreux articles, nous vous recommandons celui-ci sur ce sujet très particulier.
Nous avons tout de même contacté nos amis forestiers pour en savoir un peu plus sur ces travaux et l'utilisation de la palissade. Voici donc la réponse conjointe du responsable accueil et biodiversité et du responsable du chantier.
La montée est maintenant bien encadrée. Vous en pensez quoi ? Photos : Robert Courtiau |
Après échange avec le technicien qui conduit le chantier, nous pouvons apporter les éléments suivants :
Le projet imaginé pour la protection de cette montée (plus qu'une restauration) a été examiné avec le comité accueil et érosion. L'objectif était de faire cesser la création de passages parallèles qui créent des départs d'érosion mettant à nu les blocs et conduisent au final à élargir le passage. Le passage s'élargissant, les usagers vont chercher toujours plus à côté une pente sableuse plus favorable et le processus continue...avec pour conséquence une dénaturation du site et de l'esprit du sentier.
La solution mise en oeuvre consiste à obliger les usagers à emprunter le tracé historique (principe général de restauration du sentier) par une mise en défens de chaque côté du chaos rocheux.
Ce genre de passage est en général traité de façon simple en obstruant les entrée et sortie des "faux chemins" par abattage de petits arbres sur place, bien choisis dont la simple chute bien orientée peut suffire à cet effet. C'est un moyen simple, peu coûteux (pas de transport - que du déplacement d'ouvriers) et respectueux du milieu naturel dans la mesure où il n'apporte pas de matériaux exogènes.
En effet, la restauration des 25 bosses et du sentier mobilisent à eux seuls plus de 150 000 euros de travaux et il nous faut réellement optimiser.
Nous privilégions en général des pins ou bouleaux moribonds ou vivants dont la disparition reste sans effet sur la stabilité des pentes.
Dans ce cas précis, la topographie, la linéarité du passage et sa grande longueur rendaient facile la multiplication des entrées et sorties. Pour être plus efficace, nous avons donc décidé d'utiliser de la ganivelle pour condamner les abords en profitant du fait que l'accès à ce passage par un véhicule était pour une fois relativement facile. Ce dispositif est complété par des abattages habituels pour rendre dissuasive toute sortie du sentier. Cela crée également un mulch qui permet de réenclencher la dynamique du sol et apporte des graines qui hâtent la revégétalisation.
Ici les blocs sont stables et donc aucun autre aménagement n'a été prévu sur le tracé sensu sticto, sauf peut être une amélioration de la lisibilité du balisage.
Ce principe à déjà été utilisé il y a 2 ans au Gros sablons sur le tracé des 25 bosses pour canaliser le public, avec succès.
A noter :
- la ganivelle est une "palissade très ajourée qui ne constitue pas une barrière visuelle, et seulement 30 m de ganivelles seront utilisés sur 16 km de tracé
- l'aspect actuel (sensation de fouillis) va s'améliorer avec le temps quand les branches auront perdu leur feuilles et que la ganivelle aura vieilli. Ainsi les éléments s'intégreront de mieux en mieux au paysage
- la coupe d'arbres ne sera pas le seul moyen utilisé.
Dans une 2è phase, la restauration du sentiers comprendra aussi des aménagements en grès ou bois de façon à faciliter la progression dans les blocs (puisqu'on les obligent à passer dans les blocs) et stopper les départs d'érosion en aménageant des terrasses. Elle devrait être moins spectaculaire.
Bien cordialement,
Bon vu comme ça c'est assez spéctaculaire... |
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