Top 5 des actions et chantiers de sauvegarde à Bleau

LES ACTIONS DES BENEVOLES

Depuis la moitié du XIXe siècles, les usagers de la Forêt de Fontainebleau se battent pour sa préservation. Un combat mené pour diverses raisons mais toujours fait par des bénévoles associatifs ou des individuels passionnés. Un combat qui, s'il pris diverses formes, fut presque toujours mené contre l'Etat et certaines de ses décisions en matière de gestion de la forêt.


En utilisateurs réguliers et respectueux de la forêt, les randonneurs et les grimpeurs sont souvent confrontés à la présence de déchets sur leurs sites de pratique. On entend souvent dire que ces déchets sont liés à la pratique de ces utilisateurs et qu'il est donc normale qu'ils nettoient  Oui. Mais nous nettoyons aussi ceux des visiteurs d'un jour, ceux d'industriels peu scrupuleux qui prennent la forêt pour une décharge, ceux des anciennes propriétés privées et même ceux, liés à la prostitution et au trafic routier !

Nettoyage des déchets.

Septembre 2001, 1er Clean Up Day aux Trois Pignons
Opération du COSIROC et de Béal

Ce premier "Clean Up Day" bleausard, même avec son nom de bâptème anglophone, a réuni plus de cent cinquante de bénévoles venus en club ou en famille nettoyer quelques zones choisies pour l'importance des déchets qui s'y trouvaient. Ainsi, le 23 septembre, l'équipe du club d'escalade de Vincennes a nettoyé la quasi totalité des ruines de l'ancienne propriété du Potala. Pour la petite histoire, cette zone de la forêt cache de nombreux bivouacs très appréciés dans les années 50. Ils sont pour la plupart devenus infréquentables et dangeureux ! Les grimpeurs avaient baptisé ce secteur "rocher du Potala" en référence à la petite bicoque de briques rouges construite sur la platière et dont l'accès était défendu par une gigantesque clôture, nommée "la ligne Delaviers" et son propriétaire fort peu aimable ! Si la maisonette de briques fut détruite, le portail d'accès, la cuve de collecte d'eau pluie et divers matériaux sont restés sur place jusqu'à cette opération. Il y a encore, caché entre les diaclases du plateau, environ deux cent à trois cent kilos de briques rouges et plusieurs centaines de mètres de fils de fer de clôture que nous n'avons pu retirer ce jour là. Ceux qui remonteront là haut pourront admirer les superbes aménagements de canalisation des eaux de pluie qui alimentent un trou profond et une reproduction miniature d'un tunel de station du métro parisien !
clean up day 2001
Le tas de la Gorge aux Châts à 12h00...

A la Roche aux Oiseaux, une petite équipe de grimpeurs motivés a retiré matelas, carcasses de vélos et autres objets de gros volumes qui polluaient ce site sauvage aux abords là encore, d'une ancienne propriétée dont il ne reste que quelques grosses inscriptions à la peinture sur des rochers. Enfin, après la Canche aux Merciers, et le chemin de Trappes Charette, c'est le long du sentier bleu n° 16 que les équipes du CAF, du GUMS et de la FFME réunies pour la bonne cause ont arraché à la forêt plus de 500 mètres de fil de fer et de grillage sans parler des nombreux poteaux en béton qui les retenaient ! Deux ont été conservés à la Gorge aux châts.

 
clean up 2001
Je ne connais toujours pas l'utilisation de cette machine infernale !


Le bilan de la journée est assez impressionnant : plus d'une tonne de déchets, souvent recyclables, pouvant remplir plusieurs bennes !
La nature des détritus retirés était parfois vraiment surpenante à l'image de cette "machine infernale" retirée de Trappe Charrette !
A cette endroit, à 14 h, notre tas de détritus faisait environ 2 mètres de haut, 2 de large et 8 de long ! Hélas, nous n'avons pu abattre la vieille bicoque en parpaings, les piliers du portail et enlever la grosse remorque. Un grand merci à tous pour cette journée particulièrement éprouvante mais où nous avons bien rit.
Septembre 2008, Nettoyage du Bas - Cuvier
Opération du COSIROC et de Climbing-attitude



Voici donc quelques exemples de ces actions exemplaires. N'hésitez pas à soutenir ces associations, à y adhérer, elles en ont besoin. Nous aussi !La gestion de la forêt de Fontainebleau est sous l'étroite surveillance de nombreuses associations. C'est le cas notamment de l'Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau (AAFF 1907), de l'Association des Naturalistes de la Vallée du Loing (ANVL 1943), du Comité de défense des sites et rocher d'escalade de France (COSIROC 1962) et de bien d'autres.

Ces associations locales et leurs bénévoles conduisent presque toutes les actions de sauvegarde de la forêt. Des travaux gargantuesques, qui mobilisent beaucoup d'énergie... Il est regrettable que l'Etat ne les soutiennent pas plus.

stand climbing attitude bas cu
 
Une cinquantaine de personnes ont pris gants et sacs poubelles pour ramasser ces déchets qui ne leurs appartenaient pas. Trois sacs pleins rien que pour les préservatifs (très biodégradables) et leur emballage en alluminium (pas du tout...) Bravo à tous et notamment à Laurent Avare (car c'est rare d'avoir un très fort grimpeur parmi nous ; d'autres étaient au Rempart...). Merci aux grimpeurs du CAF, du CIHM, du GUMS, du RSCM et de la FSGT qui nous ont soutenu pendant que d'autres profitaient des très bonnes conditions pour tenter quelques croix...

Finalement, le seul couac est venu de la FFME ! Il faut dire que son représentant a pointé le bout de son nez vers 15h uniquement pour rappeler aux organisateurs que seule la fédé avait le POUVOIR d'organiser des manifestations sportives à Bleau ! Mais le bougre avait mal au dos et revenait d'un voyage au Maroc qui lui avait fait manquer l'invitation à l'événement... Encore un acte manqué. Manqué aussi la rencontre avec certains d'entre vous dont les paroles sur les forums ne sont hélas pas à la hauteur des actes... Nous aurions pu débattre sur place de certaines de leurs idées.

Bien entendu, nous savons que les déchets reviendront, que le Bas Cu restera encore encore un lieu de RDV pour une certaine population masculine. A nous de lutter contre leur pollution en commençant par ramasser à chaque visite un peu des déchets des autres... ou de poursuivre un travail de rééducation de certains grimpeurs qui ne savent peut être pas que leurs déchets ne disparaîtront pas tout seuls.

Allez, j'suis un peu sévère mais c'est quand même frustrant qu'une poignée de bénévoles se tape la merde pendant que d'autres profitent. Il en va de même pour l'entretien des 250 circuits de la forêt que la même petite poignée repeint en se faisant critiquer pour l'emplacement de la flèche ou la petite modif'...


Depuis, et avec la TL²B, les actions se multiplient. En 2011, nous avons soutenu quelques initiatives, en 2012 près de 10 actions ont été menées et 2013 commence à peine que de nombreux chantier s'annoncent !

Sécurisation des sites.
Mai 2009, "Démontage" du Toit de la Grotte du Calvaire
Opération de la Commission Erosion
Notre ami Daniel Taupin n’avait de cesse de lutter contre les excès de pouvoir et le developpement d’une certaine idéologie sécuritaire made in USA qui arrivait chez nous à grands pas. On a vu par exemple, les Arrêtés Prefectoraux suite à la tempête de 1999. En 2007, l'ONF a demandé plusieurs études à expert géologue sur les risques que peuvent constituer certaines zones de rochers pour le public. Dans quelques sites fréquentés par les grimpeurs ou des promeneurs où les risques sont sans équivoques (au 95,2, ou aux abords du n° 30 orange du 91,1...) il sera procédé à l'élimination du bloc quand c'est possible, au détournement du balisage et à la mise en défens du secteur. C'est dans ce contexte que le 11 janvier 2008, l'ONF, le COSIROC et les AFF se sont réuni à la grotte du Calvaire pour étudier le rapport de l'expert. Etant donné la dangereusitée de l'ensemble, il a été décidé l'interdiction d'approcher de la grotte tant par le haut que par le bas. Une décision ensuite remise en question par le Comité Départemental de la FFME  ! A partir de là, aucune des réunions sur le terrain entre forestiers et grimpeurs ne permi d'aboutir à une décision quant à la solution du traitement du risque. De plus, les panneaux d'information annoncant le danger aux visiteurs ont été systématiquement arrachés par des inconscients.
le toit et sa grotte
Le Toit sous lequel grimpent les Bleausard
(source image
http://bleau.info)

En septembre 2008, l'ONF a procédé au curage des diaclases sommitales mettant en évidence l'importance des morceaux de platière susceptibles de basculer. Mon ami Oleg a donc procédé aux mesures des pavés dont le poids avoisine les 15 tonnes (la masse volumique du grès étant de 2,5 tonne par m3) dont dix sont suspendus dans le vide ! Daniel Obert proposa un étayage par des piliers maconnés sans toutefois en garantir l'éfficacité compte tenu de la nature du sol. Au Cosiroc, nous avions suggèré plusieurs solutions comme de faire appel à une société spécialisée dans la stabilisation de rocher dangeureux comme cela se fait pour les routes et voies ferées. Ainsi à Orpierre, célèbre falaise des Hautes-Alpes, plusieurs rochers menacant le village ont été fixés à la falaise par de grands grillages. Mais notre souhait était de profiter de la proximité de la route pour la réalisation d'un test en utilisant une "grue" pour déposer le bloc. Après diverses discutions, c'est cette solution qui fut retenue et mise en oeuvre le 4 mai 2009.

 
la grue

Ce fut plus compliqué que prévu à réaliser. Outre les travaux d'élagage nécessaires à l'élévation et la rotation de la grue, ainsi que la préparation du sol, il faut calculer avec le plus de précision possible le poids du blocs à déplasser. En effet, une fois le camion grue placé, il faut, pour éviter tout risque de basculement de celui-ci, l'alourdir avec des contre-poids. Les savants calculs d'Oleg réalisés d'après ses mesures sans ordinateur, nous donnait une estimation entre 13 et 15 tonnes. Par sécurité, 20 t de contre-poids sont installées. Après 5 heures de travaux, tout est prêt pour soulver le bloc. Le grutier tend les cables et surveille le poid qui s'affiche, quinze, seize, dix-huit. Nous sommes nous trompé ? Le bloc résiste, la grotte craque. Dix neuf, vingt, la tension est à son maximum et lorsque les bordures qui emprisonnent le rocher cèdent, le grutier enregistre une traction de 21 tonnes ! Le bloc s'élève doucement dans les airs. Il pèse 16,5 tonnes.
 
le toit démonté !


On cherche la meilleur position à lui donner mais comme il ne se câle pas correctement, c'est sur le sommet de la platière qu'il est déposé. Un petit morceau de 3,5 t qui s'était détaché est remonté pour boucher l'accès au rebord encore fragile et quelques morceaux sont purgés...



Pour autant, la grotte n'est pas encore sans risque. De nombreuses écailles bougent dangeureusement...
Donc ne vous étonnez pas si, ici et là, des blocs sont interdits par les municipalités ou la prefecture. C’est déjà le cas à la Roche Feuilletée dans le Coquibus.

élimination d`écailles
Vous trouverez aussi des bénévoles pour faire disparaître des écailles dangereuses des circuits d'escalade

La lutte contre l'érosion

Les grimpeurs ont étudié le processus d'érosion anthropique dès les années 70, notamment sous l'impulsion du Cosiroc et d'Oleg Sokolsky. C'est d'ailleur de cette époque que datent les premiers ouvrages de stabilisation du sol. Très artisanaux, ceux - ci n'ont eut qu'un effet très limité.
Si nous prenons l'exemple de la découverte d'un nouveau site d'escalade comme les pentes du Coquibus peu fréquentées jusque dans les années 2000, on peut constater l'évolution suivante. Au début, la poignée de grimpeurs qui explorent le chaos rocheux marchent à la recherche des plus beaux blocs en suivants un cheminement sur d'étroites sentes qu'on a souvent peine à deviner et qui ne conduisent pas toujours où l'on souhaite. Dans ce cas, les grimpeurs coupent au plus directe en écrasant l'abondante callune. Sèches par nature, les branches se brisent, le couvert végétale se tasse avant de disparaître après quelques années pour laisser apparaître un sol sableux et un beau sentier. Il en est ainsi de tous les lieux de passages répétés et au pied des blocs sur une surface au moins égale à celle du crash pad ! Les blocs quant à eux sont débarrassés de leur manteau de mousse et lichens, voir des jardins sommitaux qui les recouvrent ! Dans leurs tentatives d'escalade, les grimpeurs creusent petit à petit des cuvettes témoins involontaires des chutes répétées.
ruissellement de l`eau

Aux premiers gros orages, ces cuvettes se remplissent puis débordent, les eaux ruissellent alors vers le bas de la pente en empruntant les sentiers apparus avec la disparition de la callune. Elles entraînent avec elles, un peu de sable et creusent suivant l'inclinaison de la pente d'importantes ravines. Avec la publication du topo multilingues en ligne, la fréquentation de ce lieu fragilisé va exploser. En quelques mois, les sentes vont se multiplier, les ravines se creuser de plusieurs dizaines de centimètres et la végétation se raréfier. En quelques décennies, le visage du site n'a plus rien à voir avec celui qu'ont connu les défricheurs. Dans la pente la plus forte, deux tranchées sont apparues et un gros dévers s'est couché pour n'offrir qu'un petit bloc rond avec des voies pour enfant. Une fiction me direz vous ? Certes. Mais elle reflète bien ce qu'il advient de certains sites depuis 60 ans.
effondrements de blocs buthiers
Rupture d'un bloc à Buthiers
En 1995, sous l'impulsion du Cosiroc et pendant les dix années qui suivirent, la lutte contre l'érosion devint une des priorités de l'office national des forêts.

En effet, fort de son expérience, le Cosiroc appela plus de 160 bénévoles grimpeurs et randonneurs sur les pentes du 95,2 le 25 mars 1995. Transportant plus de 10 m3 de bois et de pavés, ces bleausards construisirent plus de 180 ouvrages de stabilisation des sols. Parallèlement, les techniciens de l'ONF établirent deux mises en défens dans le but d'étudier la revégétalisation des sols. Dix ans après, l'expérience a livré des premiers résultats mitigés : la végétation reprend ses droits mais à une vitesse beaucoup plus faible que prévue et un ensemble de blocs a bougé de plusieurs centimètres. La plupart des ouvrages construits sont toujours là et n'ont fait l'objet que de petites restaurations. Ce succès que l'on doit à la forte mobilisation des bénévoles tant associatifs qu'individuels n'a pu être réalisé que grâce à un immense travail de préparation du Cosiroc et du groupe technique de l'ONF piloté par Frédéric Dulphy.
Comme toujours avec ce qui touche les cailloux bleausards, la communication autour de l'évènement a entraîné des réactions excessives de certains passionnés... Ainsi, dans son numéro de mars 1995, Vertical magazine publira une lettre de messieurs Sercki et Parrot ainsi qu'une de Jo et Françoise Montchaussé en réaction à l'annonce des travaux. Les deux courriers soulèvent d'une part un problème de sémantique dans la communication faite par l'ONF et le Cosiroc mais aussi, posent la question de fond : "Est-ce que tout danger doit être écarté de la forêt ?" Dans le premier courrier, les auteurs vous donnent la réponse après un brillante démonstration avant de condamner par avance la réussite du projet et la représentativité du Cosiroc. Jo et Françoise se posent eux les cinq bonnes questions et suggèrent avec beaucoup d'humour leurs réponses :
« Est-ce que la lutte contre l'érosion est un combat idiot et perdu d'avance ?
Est-ce qu'exécuter des blocs à la lance à incendie, ne participe pas à l'accélération de l'érosion ?
Est-ce que tout danger doit être écarté de la forêt?
Est-ce à l'ONF de limiter le danger ? »

En mai, Oleg Sokolsky, vice président du Cosiroc, réagissait à l'affirmation de l' « absence d'associations représentatives des grimpeurs »en rappellant que les auteurs connaissent très bien le Comité. N'ont ils pas participer autrefois aux balisages des circuits ? Jo a t'il oublié l'élimination à la bare à mine d'une grosse plaque de grès au 91,1 ? Heureusement, le Cosiroc et la FFME semblent tout à fait ouvert au dialogue car ces deux associations solicitent tout de même leurs avis sur les problèmes bleausards. Ainsi en 2007, Jo et Bernard Théret, deux figures incontournables de notre milieu, ont tous deux été consultés avant la fermeture administrative de la grotte du Calvaire…
Toujours à propos de l'opération du 25 mars 1995, l'office national des forêts a lui aussi réagit par la voie de Philippe Gérat, alors responsable de la Division Etudes et Travaux aux courriers publiés dans le n°77 de Vertical. Dans son droit de réponse, il souligne tout d'abord qu' « une erreur d'expression a voulu que nous écrivions basculement (et non glissement (de bloc, n.d.a). Il faudrait effectivement être un fidèle sujet du roi UBU pour envisager de basculer des rochers. (...) » Il rappelle que la technique du glissement à la lance à incendie utilisée précédement sur le site de la Roche qui pleure à Franchard Ermitage il y a plus de dix ans a non seulement donné de très bons résultats mais surtout, n'a pas entraîné de catastrophe écologique. En attendant, cette partie de l'opération au 95,2 est annulée...

Fred Duphy
Le regretté Fred Dulphy, Agent technique ONF

Philippe Gérat rappelle ensuite la position du gestionaire en matière de prévention des risques.« On nous taxe d'idéologie sécuritaire. Ah ! Que voilà un compliment bien tourné ! (...) Il faut voir le nombre d'enfants qui jouent dans ces secteurs malgré le danger qui est signalé soit par pancarte, soit par leurs parents lorsqu'ils sont initiés comme vos correspondants ou qu'ils ont encore une notion des dangers que peut présenter la nature. (...) Loin de nous est l'idée de transformer la fôret des Trois Pignons en un jardin public, ce serait dénaturer son caractère unique et tant apprécié, mais il faut malgré tout assurer un strict minimum pour pouvoir en assurer la gestion en bon père de famille. »
Bien entendu, l'ONF rappelle qu'en matière de lutte contre le processus érosif, il n'existe que deux actions efficaces : la stabilisation et la limitation d'accès. Il rappelle aussi que le circuit orange du pignon ouest où s'observe les plus grosses dégradations (dues en grandes parties aux manoeuvres des militaires dans cette très forte pente sableuse dans les années 70), a été peint le 17 septembre 1978 par Laurent Maine et Frédéric Dulphy en évitant volontairement à l'époque les zones les plus sensibles. Pour mémoire, Fred était agent technique forestier dans les 3 Pis et grimpait depuis 1974. Sa présence sur le terrain, y compris sur ses jours de repos, était permanante. Enfin, Philippe Gérat, après un descriptif des deux zones encloses temporairement, rappelait « dans cette affaire, nous avons agis, et nous agirons en concertation avec le COSIROC, seul organisme représentatif des grimpeurs à nos yeux. »
Le 25 mars 1995, Jo Montchaussé et ses amis ont largement participé aux travaux de stabilisation. Seul manquait quelques forts grimpeurs et forts en gueule qui avaient probablement rejoints le roi UBU pour profiter d'une belle journée de grimpe en evitant la condensation des blocs. Malgré tous les efforts déployés ce jour là et par la suite,   nous n'avons pu que ralentir (et pas stoper) le processus d'érosion et permettre un début de végétalisation encore fragile… Mais la réussite de cette action nous a surtout permis d'alerter l'ONF sur la nécessité d'entreprendre quelques choses dans les sites les plus menacés.

Ainsi est née la commission érosion le 13 octobre 1995 qui, outre l'office et le Cosiroc, réuni l'association des amis de la forêt de fontainebleau, la fédération française de randonnée pédestre, la fédération française de montagne et d'escalade et diverses associations locales utilisatrices de la forêt. Ensembles, ils vont initier des chantiers de stabilisation des sols sur le sentier rouge des 25 bosses (Trois Pignons), dans les sites d'escalade de la JA Martin, de la Roche aux sabots puis de Franchard Ermitage, des Gorges d'Apremont et surtout de la Dame Jouanne. Ces travaux ont régulièrement été vandalisés soit par des jeunes lors de leurs soirées forestières, soit par d'autres passionnés de Bleau dans une logique de contestation privilégiant l'action au dialogue.

En 96, la Commission se réunira une douzaine de fois sur le terrain et réalisera notamment une grosse opération au Gros Sablons (6 tonnes de pavés, 8 m3 de bois, 80 ouvrages). En 1997, une dizaine de réunions aura lieu, principalement à la D.J. où sera installé le premier cheminement hors sol en bois sur une centaine de mètres pour environs 12 000 euros. Au cours de ces travaux, nous avons testé de nombreuses techniques dans des lieux parfois difficilement accessibles.
érosion op ja martin

Pour la J.A. Martin, il nous aura fallu arroser de plus de 5 000 litres la base d’un bloc instable pour réussir à le faire glisser des quelques mètres nécessaires à sa stabilisation. Nous avons aussi eut recours à Victoire, une jument de trait pour tirer dans la forte pente des dizaines de mètres cube de bois et quelques tonnes de blocs.
Avec les changements de direction à la tête de l'office puis la tragique disparition de Frédéric Dulphy, la nature et le nombre même de chantiers a évolué parfois avec un léger désaccord des associations fondatrices. C'est d'ailleurs symptomatique mais les comptes rendus de réunions de terrain de la commission s'appellent désormais "relevé de décisions". Ainsi après quelques chantiers curatifs à Apremont (les derniers traités par Frédéric Dulphy) près du bloc d'Onde de choc, l'ONF a conduit un projet de restauration du sentier bleu du Montaigu.

Ce site ne présentait pas de risques érosifs majeurs hormis aux abords de la grotte du serment. Toutefois, ce sentier historique puisque ce fut le premier du genre, avait besoin d'un sérieux lifting. Ainsi, le long passage sous roche qui s'était comblé avec les siècles, a été entièrement recreusé pour permettre le passage d'adultes et les murs latéraux entièrement maçonnés à l'ancienne ! Le résultat est superbe mais le budget utilisé ici aurait certainement pu être consacré à des zones plus atteintes et dangereuses.

En 2006, un nouveau patelage a été réalisé au Rocher Canon, conduisant du parking au sommet du pignon en quelques marches. Cette réalisation, pour être réellement efficace devrait s'accompagner de mises en défens dans les pentes bordant la gauche de l'escalier en montant. Sans cela, les goulottes en cours de formation vont rapidement s'agrandir.

On a parlé plus haut des diverses interventions du Cosiroc. Celle du 25 mars 1995 a été la plus importante de tout ces chantiers de stabilisation. Hélas, en 2007, de nouveaux mouvements de blocs sur ce pignon ont conduit l’ONF et la Commission Erosion à étendre la surface d'une des deux zones de mise en défens réalisées en 1995.
Quant à ceux qui douteraient de la nécessité des travaux, une visite de la DJ en suivant le sentier bleu TGL (Tour du Golfe de Larchant) et son parcours aménagé leur pemettra d'observer quelques unes des zones où l'accès a été interdit par des rangs de fil de fer. Plus particulièrement, en observant l'énorme bloc de la dalle de feu, au dessus de l'auberge, vous constaterez qu’une partie importante s’est détachée de l'ensemble. Son effondrement est la preuve que l'interdiction était fondée. Nous en reparlerons plus loin. Au travers du chaos de la DJ, on pourra observer la hauteur du réseau des racines des pins qui démontre le manque de sable. Dans certaines zones, il en manque plus d'un mètre !
chaos de la DJ
 

J’aurais pu vous guider vers les Gorges de Franchard ou sur les gigantesques escaliers d’Apremont mais c’est au Cuvier Rempart que je vous donnerai rendez-vous, notamment aux abords de Big boss. Dans cette zone, pourtant beaucoup moins fréquentée, on notera la disparition de près de 80 cm de sable au départ des voies et les mouvements de terrain sur les blocs avoisinants. Big golden présente maintennant un risque de "basculement" dont hélas, on ne peut prévoir la date... De nouveaux travaux de stabilisation ont débuté en 2006. Mais il est peut être trop tard. Le but de ceux-ci est de rammener du sable au pied des voies. Ubuesque crieront certains. Pas sûr. En tous cas, il sera difficile de maintenir le sable dans ce coin où la pente et très forte. Le pied des blocs est cerné des barages en bois pour retenir le sable. Vous pouvez les remplir avec celui qui s'étale en bas de la pente... Ce long travail a été débuté en 2009 par un groupe de randonneurs. Poursuivons le !

Restauration du patrimoine historique de Fontainebleau 
On la vu, la sur-fréquentation et la stupidité de certains ont causé et causent parfois des gégâts quasi irrversible à notre patrimoine. Incendie, destruction de blocs, de gravures rupestres, arrachage de plantes protégées... Certains y ajouteront la gestion sylvicole...

En matière de patrimoine, les experts ce sont les Amis de la Forêt de Fontainebleau (AAFF) qui entretiennent notamment l'ensemble des sentiers bleus créés par Denecourt dès 1839 !
Sur ceux-ci, Denecourt puis Collinet avaient balisé les blocs les plus remarquables. Dès les premières années certains blocs ont été vandalisés. Ce fut le cas du Bilboquet du Diable dont la boule fut basculée ou de la Casquette de jockey (Franchard).

La casquette fut remontée il y a quelques années par une équipe de bénévoles. Un beau travail.
Les gravures et peintures du XIXe qui défilent le long de ces sentiers font aussi l'objet de fréquentes restaurations par les AFF. Merci à eux.
casquette CP
 
la nouvelle casquette

La lutte pour la sauvegarde de la biodiversité

Il ne s'agit que d'une petite sélection des opérations réalisées sur le terrain, les plus médiatiques et emblématiques, mais il va de soit que tous ces bénévoles agissent par petites touches, à chaque visite en forêt. Ici c'est un ramassage solitaire des détritus, là un entretien d'une balise d'un circuit de randonnée ou d'escalade alors merci de votre aide...


Je vous renvoie au site de Thierry Pain qui coordonne les actions d'arrachage de cette plante venue tout droit de nos jardins d'ornement !

Le "Phytolacca Americana" (appelé aussi "Raisin d'Amérique") est une belle plante à tiges creuses de couleur pourpre, à grappes de fruits noirs luisants, qui atteint 2 à 3 m de hauteur, mais c'est une PLANTE INVASIVE ET TOXIQUE.
 
phytolaque 1

 Le phytolaque étrangle les plantules de chênes, repousse les insectes et la plupart des oiseaux, étouffe le sol, empêche la pousse des fleurs et des champignons.

Il envahit nos forêts, notamment celles de Fontainebleau et de Nemours, et d'autres forêts à l'entour. Il est classé PESTE VÉGÉTALE par l'UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature), c'est une grande MENACE pour la BIODIVERSITÉ.

Consultez la rubrique "DESCRIPTION" pour des informations détaillées. La LUTTE CONTRE CETTE INVASION AUTOUR DE FONTAINEBLEAU, par des coupes et des arrachages à la pioche et surtout par des parrainages de parcelles, est devenue URGENTE, car il faut gagner de vitesse la propagation.
 Voyez la CARTE et l'ÉTAT DES PARCELLES de la forêt de FONTAINEBLEAU et des TROIS PIGNONS ici.
IL FAUT DE NOMBREUX NOUVEAUX BÉNÉVOLES.  PRENEZ VITE CONTACT SVP (t.pain @ orange.fr ).
Consultez la
"GAZETTE" pour comprendre l'évolution au fil du temps et les enjeux, et les "RENDEZ-VOUS-CHANTIERS" où vous êtes attendus pour participer. Consultez les "MÉTHODES", pour savoir comment AGIR AU MIEUX.

 
L'action est coordonnée par Thierry PAIN, membre démissionnaire de la Commission des Réserves Biologiques de la Forêt de Fontainebleau et par Lionel ROTH, de l'Association des Jardins Botaniques de France, conservateur du parc et du jardin botanique de l'École Vétérinaire d'Alfort. Leurs méthodes ont reçu l'aval de l'Office National des Forêts (ONF).

Enregistrer un commentaire

Merci d'avance pour vos encouragements, commentaires, informations, témoignages ou critiques. En cas de difficultés, jetez un oeil à la page FAQ ou adressez-nous un mail.

Copyright © Tribune Libre de Bleau et Cie. Designed by OddThemes