Parc national des Calanques : 1 an après le bilan est maigre

Le 18 avril 2012, l’ancien Premier Ministre François Fillon signait le décret de création du Parc national des Calanques,  scellant la naissance de ce 10e parc national français et mettant fin à près de 40 ans de palabres ! Les calanques tennant un place particulière au coeur des grimpeurs nous avions suivi ce dossier avec beaucoup d'attention et de passion. il faut dire que ce projet de création d'un PN péri-urbain n'est pas sans rappeler celui envisagé pour Fontainebleau. Donc un an après, le PNC tire son premier bilan et nous le trouvons nous, un peu maigre !



L’idée de ce PN aura attendu les années 1990 et la nécessité d’agir pour préserver ce patrimoine d’exception pour démarrer concrètement ce qui permis la création en 1999 du Groupement d’intérêt public (GIP) des Calanques, initié et présidé par M. Guy Teissier depuis sa création.  A la fois terrestre, marin et périurbain, le Parc national des Calanques, est le 1er Parc national métropolitain créé depuis 1979, mais  aussi le premier à avoir été entièrement conçu selon les dispositions de la loi du 14 avril 2006, qui a profondément réformé les modalités de création et de gestion des parcs nationaux français.

Partant du constat du manque de cohérence et de moyens dans la gestion de ce territoire, et ce malgré les outils de protection réglementaires ou contractuels déjà en place (site classé, Natura 2000…), l'Etat a donc tranché en faveur de l'outil PN sur fond de polémiques tant locale et politique que nationale. L'enjeux est fort est les risques importants  pour les autres PN de France dont la situation géographique est totallement différente.

L’objectif  et le défi du PNC est de concilier la préservation durable des patrimoines naturel, paysager et culturel du territoire avec les activités liées à la proximité de la deuxième ville de France ; accueillir, informer et sensibiliser le public, lutter contre les pollutions.

Après quelques flottements et une très longue attente (8 mois !), les membres du conseil d'administration de l'établissement public du Parc national des Calanques ont été nommés par l’arrêté ministériel du 4 décembre 2012. Ce conseil d’administration du Parc national est présidé par Mme Danielle Milon, Maire de Cassis, depuis son élection le 14 janvier 2013 par les membres du CA. Il est composé de 51 membres dont M. Bernard Amiel, M. Jean Cabaret, et M. Claude Fulconis, M. Bernard Hamel, les 4 personnalités reconnues compétentes en matière de sports de nature.
Le conseil d’administration du 18 février 2013 a adopté le budget prévisionnel du Parc national pour l’année 2013. Le CA a ainsi voté la proposition de ventilation du budget basé sur une subvention de l’Etat de 2,24 millions d’€, financée sur les lignes du Ministère en charge de l’écologie. Cette enveloppe est destinée à couvrir la masse salariale, les dépenses de fonctionnement autres et celle d’investissement. Mais dès le départ elle a été considérée comme très inssufisante, entraînant plusieurs mouvements de protestation comme nous le soulignons ici.

Alors, qu'a t'il fait ce PNC en 1 an ?

Depuis sa création, il a rendu 115 décisions individuelles. En effet, la charte du PNC limitant considérablement certaines activités, il faut faire des demandes administratives pour avoir certaines autorisations. 

Celles-ci concernent des domaines très variés, telles
que les prises de vues à caractère professionnel, les demandes de travaux ou encore les demandes d’introductions d’animaux. Du fait des caractéristiques péri-urbaines du Parc National, la majorité des demandes d’autorisation en coeur concernent des manifestations publiques (45 %) dont la plupart sont à caractère sportif. Le coeur marin concentre près de 70 % des demandes, car de nombreuses régates y sont organisées.
Viennent ensuite les atteintes aux espèces animales ou végétales qui concernent principalement les autorisations de capture d’appelant à la glu.
Sur le terrain, en 1 an, 2 opérations de police sur terre (contrôle des travaux et chasse) et 1 en mer (contrôle des activités commerciales) ont été menées.

Insuffisant pour beaucoup, la répréssion étant considéré par beaucoup comme le seul moyen de faire changer les vieilles habitudes. En même temps, vu le peu de moyens du PN, on se demande bien comment il pourrait faire plus. Plusieurs types d’infractions de droit commun ou relatives à la règlementation spéciale coeur de parc ont été relevés par les différents services verbalisateurs à terre comme en mer sur le territoire du parc national des Calanques. Ces actions répressives ont fait suite à des actions de sensibilisation et d’information et le traitement judiciaire réalisé par le Parquet de Marseille permet une gradation de la réponse pénale adaptée aux enjeux en présence.

Les écogardes (anciennement appelés « patrouilleurs verts et bleus ») sont connus de la plupart des usagers des Calanques. Depuis 2000, ces agents saisonniers, principalement des jeunes diplômés en environnement et passionnés de nature, arpentent les Calanques durant la saison estivale pour informer et guider les visiteurs dans leur découverte du territoire. De plus, ils participent activement à la surveillance du massif, en particulier en matière de risque d’incendie.
Ainsi, l’été 2012, ce sont 40 000 usagers qui ont été sensibilisés, à terre et en mer, par les écogardes.
Avec la création du Parc national, leurs missions ont sensiblement évolué : ils informent notamment les usagers sur les nouvelles réglementations qui s’appliquent en coeur de Parc. De plus, en l’absence de gardes moniteurs assermentés sur le terrain cette année, l’équipe de saisonniers du Parc national est également chargée de relever un certain nombre d’infractions à la règlementation à transmettre aux services de police compétents.

Cette année, le périmètre d’action des écogardes s’élargit sur de nouveaux secteurs :
l’archipel du Frioul - en collaboration avec le Conservatoire d’espaces naturels (CEN PACA) - et jusqu’à Cassis (Rout des Crêtes et zones de mouillages de la baie de Cassis : Bestouan, Grande Mer, Corton, Arène, …), et La Ciotat (Figuerolles, Mugel, île Verte à terre et en mer).

Leur effectif a été renforcé en conséquence : l’équipe passe ainsi d’une vingtaine à 35 agents, encadrés par deux chefs d’équipe. En termes de moyens, les écogardes disposent de quatre bateaux et de cinq voitures pour réaliser leurs missions. Présents sur le terrain depuis la mi-avril les week-ends, et de manière quotidienne en juillet et en août, ils renseignent également le public au sein des offices de tourisme de Marseille, Cassis et La Ciotat, à l’occasion de permanences dans leurs locaux.

Mais, on l'a vu encore cet hiver avec les incendies (voir ici et ici sur notre portail), tous les problème sont encore loin d'être réglés ! Côté pollution par exemple avec le déversement
des boues rouges et le problème des émissaires de Courtiou par exemple. D'ailleurs, TF1 pour fêter cet anniversaire a aussi diffusé un reportage sur ce thème !


Le parc national des Calanques, c'est aussi et surtout un parc marin qui impose une réglementation stricte de la pêche. Dans la zone de Riou-Cortiou, la pêche est donc interdite. Mais une erreur dans les coordonnées GPS qui délimitent la zone de non prélèvement rend impossible toute sanction !

En effet, il existe 7 zones de non prélèvement, très précisément délimitées par des points GPS, dans lesquelles amateurs et professionnels de la pêche n'ont plus le droit de s'aventurer. (D'où ces bateaux alignés au large pour ne pas dépasser la limite fatidique).

Problème, une de ces sept zones a été mal géolocalisée. Ainsi, la carte et
les points GPS précisés au JO en annexe du décret de création du parc ne correspondent pas !

Cette méprise a notamment été pointée par l'association des Amis de la rade dans leur recours en annulation du décret de création du parc
au conseil d'Etat. "Nous l'avons inclus dans notre mémoire déposé en novembre", précise aujourd'hui son président, Joseph Russo.
Coté PNC, il faut attendre un arrêté modificatif du conseil d'Etat mais cela peut prendre du temps. Ils ont par ailleurs demandé au préfet de région qui est compétent en matière de pêche de prendre un arrêté transitoire.

Bon, on pourrait multiplier les exemples mais vous l'aurez compris, cette première année c'est plutôt l'année zéro, celle de la mise en place. Avantage, en partant d'aussi bas, la courbe des action du PNC ne peut que monter !

Site Internet du Parc national (www.calanques-parcnational.fr) :
Actuellement il ne sert qu'a la mise en ligne des documents administratifs . Un nouveau site internet est en cours de création et sera mis en ligne au cours de l’été 2013. Pour la vie du Parc, mieux vaut suivre la page Facebook des Calanques
Signalétique :
· 30 panneaux sur la réglementation et les périmètres du Parc aux entrées principales du Parc national sont en cours d’installation
· 40 balises de limites sont faites aux frontières du territoire du Parc national
Vous pouvez télécharger la vingtaine de pages du premier bilan du PNC ici :
http://www.tourisme-laciotat.com/files/2013/04/Bilan-de-la-1ère-année-du-Parc-National-des-Calanques.pdf
Relire quelques articles de la TL²B sur le sujet
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