Comme lui, nous trouvons ce site remarquable pour la beauté et le nombre d'arbres remarquables qu'il propose. En effet, outre le célèbre chêne perché situé face à la prairie du parking, ce site offre quelques très beaux spécimens de hêtres tortueux à souhait et couverts de mousse au point que l'on a parfois du mal à faire la distinction entre végétal et minéral. Il y a aussi de très beaux bouleaux sur caillou et quelques cèdres rescapés...
Le Rocher Canon est, du fait de la proximité de Melun et Bois le Roi un des sites du nord de Bleau, les plus fréquentés aux beaux jours. Est-il pour autant menacé ?
Jipé nous présente le site comme suit :
"Le Rocher Canon est un endroit "hyper" fréquenté par les varappeurs du monde entier, ou presque !
(...) Comme tous les endroits fréquentés de la forêt, ce site subit une importante pression anthropique, entraînant un damage excessif des sols, le décapage des couches superficielles, le déracinement des arbustes, la mise à nu des racines des plus gros arbres.
D'autres nuisances viennent, n'ayons pas peur des mots, polluer l'endroit, tags sur les rochers, dépôts d'ordures sauvages, et jets de détritus divers et variés. (...).
Est-ce l'exemple type de ce que sera la forêt dans sa totalité lorsque le niveau de fréquentation dû à l'urbanisation incontrôlée de l'Île de France et la surfréquentation due au tourisme auront atteint un seuil intolérable ?
Le Rocher Canon est devenu un milieu artificialisé par les équipements anti-érosion, les parcs de stationnements et les panneaux d'informations.
Ce site ne semble plus très naturel.
Difficile d'être optimiste pour l'avenir de ce site, de ses rochers et de ses arbres, pourtant si beaux !
Qu'en pensez-vous ?
Greg qui connait bien le site et le fréquente assiduement depuis la fin des années 80 nous a confirmé cette artificialisation du paysage que nous avions dénoncé dans notre ancienne édition à plusieurs reprises ainsi que les dégradations multiples.
Certes ce lieu (comme tant d'autres à Bleau) n'a rien de très naturel. Ainsi la zone a considérablement évoluée au cours des siècles précédents notamment depuis l'assèchement des marais par la construction de la mare aux Evées (oui, cette mare et ses canaux sont totalement artificiel)... Quant à la fréquentation du site par les grimpeurs, les années 60/70 ont vu défiler des milliers de grimpeurs sur d'anciens circuits jaunes aujourd'hui presque effacés et très patinés qui allaient jusqu'au fond des Monts de Fays. Après un creux de fréquentation jusqu'au milieu des années 90, le site connaît aujourd'hui une forte fréquentation des grimpeurs mais aussi des visiteurs du dimanche, la toute proche ville de Melun ne cessant de croître sans offrir de véritables espaces verts pour la récréation des citadins.
Au pied de 36.15 Power | Dérrière Lévitation |
Les Racines d'un pin vers le 37 rouge | Photo juste au dessus |
Quand un pin coule sur le rocher | Les hêtres ici offrent tout leurs charme |
Une de ces superbes branche de hêtre | qui mêle ses courbes aux arondies de la pierre |
Pour ce qui est du constat sur le tassement du sol, nous sommes totalement d'accord avec Jipé. Il suffit pour s'en convaincre d'observer la zone qui va de Lévitation à Cocaline.
Dans les années 90, s'était une des plus humides de Bleau. Les blocs moussus étaient abrités par d'imposants cèdres. Décimé par une attaque fongique, l'ONF les a tous fait abattre. A l'époque, Greg était intervenu auprès de l'exploitant pour qu'il prenne des mesures de protection des vieux hêtres environnants ce qui ne l'avait pas empêcher d'abattre 2 alisées de Fontainebleau ! Vingt ans après, cette zone est devenue très arride et les blocs semblent avoir été brossés la veille ! Outre l'érosion dû au sentier bleu et au diverticule du GR, l'ONF a fait baliser un circuit jaune de promenade qui apporte encore plus de monde dans cette zone fragile... Ainsi, juste derrière Lévitation, l'absence d'arbre a nécessité la pause d'un poteau indicateur qui s'intègre bien mal dans le paysage !
Idem au pied du Chainon Manquant que nous proposerons un jour de rebaptiser le Chênon manquant, l'arbre souffrant de son piétinnement et de nos chutes répétées.
Dans les années 90, s'était une des plus humides de Bleau. Les blocs moussus étaient abrités par d'imposants cèdres. Décimé par une attaque fongique, l'ONF les a tous fait abattre. A l'époque, Greg était intervenu auprès de l'exploitant pour qu'il prenne des mesures de protection des vieux hêtres environnants ce qui ne l'avait pas empêcher d'abattre 2 alisées de Fontainebleau ! Vingt ans après, cette zone est devenue très arride et les blocs semblent avoir été brossés la veille ! Outre l'érosion dû au sentier bleu et au diverticule du GR, l'ONF a fait baliser un circuit jaune de promenade qui apporte encore plus de monde dans cette zone fragile... Ainsi, juste derrière Lévitation, l'absence d'arbre a nécessité la pause d'un poteau indicateur qui s'intègre bien mal dans le paysage !
Idem au pied du Chainon Manquant que nous proposerons un jour de rebaptiser le Chênon manquant, l'arbre souffrant de son piétinnement et de nos chutes répétées.
Heureusement, les visiteurs citadins s'éloignent assez peu du parking et des sentiers balisés. A l'été, cette zone se couvre d'immenses fougères aigles qui masquent certains trésors à l'oeil peu avertis et freine la divagation du publique... Hélas, le chaos central et ses couloirs reste propice aux divigations nocturnes des jeunes des environs qui y font du feu, des tags et y cassent leur bouteilles de bière...
Dans le même temps, l'ONF a aussi procédé à l'aménagement du parking. Le stationnement sur la pelouse a été interdit et sa périphérie est clôturée en hiver ce qui est plutôt une bonne chose. Elle a aussi fait aménager un vaste escalier pour lutter contre l'érosion du sol sur la montée au pignon. L'idée est louable mais sans s'accompagner d'une mise en défens de la pente à gauche, le problème se décale...
Bref, le Canon est l'exemple d'un site péri-urbain d'un intérêt remarquable et qui nécessite la vigilance de tous : grimpeurs, promeneurs, visiteurs...
Les grimpeurs et les randonneurs font leur part d'actions de sauvegarde (c'est eux qui ont effacé les tags signalés, c'est eux qui sont allés ramasser les déchets, c'est encore eux qui ont fait retirer les résidus des nombreuses coupes de bois). Pour les visiteurs occasionnels, c'est plus complexe... Nous comptons un peu sur vous pour préserver ce site...
Mais si le site du Canon s'artificialise et se dégrade doucement, celui qui pour nous préfigure la forêt du XXIIe siècle, c'est la Base de loisirs de Buthiers et ses incessants aménagements mercantiles comme nous le dénoncions ici !
Bref, le Canon est l'exemple d'un site péri-urbain d'un intérêt remarquable et qui nécessite la vigilance de tous : grimpeurs, promeneurs, visiteurs...
Les grimpeurs et les randonneurs font leur part d'actions de sauvegarde (c'est eux qui ont effacé les tags signalés, c'est eux qui sont allés ramasser les déchets, c'est encore eux qui ont fait retirer les résidus des nombreuses coupes de bois). Pour les visiteurs occasionnels, c'est plus complexe... Nous comptons un peu sur vous pour préserver ce site...
Mais si le site du Canon s'artificialise et se dégrade doucement, celui qui pour nous préfigure la forêt du XXIIe siècle, c'est la Base de loisirs de Buthiers et ses incessants aménagements mercantiles comme nous le dénoncions ici !
Le projet de PNN et les agents du parc qui y seraient associés ne seraient-ils pas une solution à ces dégradations ?
RépondreSupprimerBonjour et merci pour votre question très intéressante.
SupprimerA la TL²Bleau, nous ne croyons pas à cette transformation de Bleau en PN pour de très nombreuses raisons dont nous avons parlé à diverses reprises. nous vous invitons à relire au moins notre page consacrée à ce débat.
La transformation des Calanques de Marseille en PN a t'elle eut des effets bénéfiques en terme de diminution de la pression anthropique et citadine ? Non ! A t'elle permis de limiter la divagation des touristes ? Un peu. Les moyens accordés aux PN sont-ils en hausse ? Pas du tout, c'est même l'inverse !
Dans l'enquête publique actuelle sur le SDRIF, on nous annonce une très forte augmentation de la population de Seine et Marne et une forte urbanisation. Le Rocher Canon étant très proche des agglomérations, il a très peu de chance de se trouver en zone coeur de Parc (la seule qui soit protectrice et encore).
Par ailleurs, un PN étant aussi fait pour accueillir et l'ONF étant gestionaire de ces espaces, vous pouvez être certain que les aménagements et l'artificialisation du site vont se poursuivre !
Bref,
Si un PN venait à se créer à Bleau, le Canon ne serait certainement pas plus épargné qu'aujourd'hui, voir subirait la pression de nouveaux touristes attirés par ce label commercial et chassés du coeur du parc.