Géométrie variable des circuits d'escalade jaunes et oranges de Cornebiche

Il y a quelques jours, la TL²B a publié un article un peu provocateur à propos des derniers entretiens de circuits à Bleau. 

Si le Cosiroc n'a pas répondu sur "l'affaire du Potala", Oleg Sokolsky, a réagit aux contre-verités énoncées par Pépito sur son site et citées dans notre article avec un long commentaire (en bas des articles) à propos des circuits de Cornebiche. 

Une visite sur place l'a aussi conduit à nous écrire ce qui suit sur "l'art et la manière" d'agir en matière de balisage, sorte de retour d'expérience d'un des bénévoles les plus expérimentés en la matière. Si ce genre de conflit entre baliseurs n'est pas nouveau, la méthode consistant à modifier la numérotation n'est vraiment pas une solution ! A moins que ce soit fait pour faire coller la réalité du terrain avec sa fiche topographique ? En attendant, n'hésitez pas à visiter ces deux circuits et le bleu repeint par Pépito, c'est un coin sympa et très calme...normalement ! 


Dégradations et circuit bleausard par Oleg

"Depuis une quarantaine d’années que je participe au fonctionnement du CoSIRoc et m’occupe en particulier des circuits de grimpe (peinture, création, surveillance érosion et sécurité, etc.) j’ai déjà vu pas mal d’exemples de dégradations volontaires. 

Des effaçages systématiques du début des années 80 par d’Agiles grimpeurs à l’arrosage au paint-ball (Mondeville et La Troche) en passant par les bombages des symboles du début des années 90 (Rocher de la Reine) ou le recouvrement de ces mêmes symboles, et prises par la même occasion, avec de l’huile de vidange et/ou du goudron (Ségognole), sans oublier les tagages de la Troche et les bris volontaires de prises de partout, ce dernier cas représentant le maximum de la connerie humaine et grimpante car irréparable.

Une nouvelle manière « vient de sortir » comme on dit. Peut être moins traumatisante que les autres pour le caillou mais fort gênante pour les circuits si elle se développe.

Explication : Bernard (vieillard cacochyme cosiroquien, j’en suis un encore plus cachomachin) m’appelle avec son portable : « j’suis devant le n°24 du jaune de Corne-Biche ; tu l’as remis et t’as encore changé la numérotation ! » (c’est un passage pour lequel nous avons eu des discutions amicales mais serrées et je m’étais rallié à ses remarques en le plaçant dans l’orange dans lequel il ne dépare pas (au présent, il y est de nouveau après l’avatar étrange décrit plus loin).

Me doutant d’une peau de banane peinte subrepticement (en jaune, normal pour une banane), je bondis dans mon véhicule et je retrouve Bernard sur place. Effectivement une petite portion du jaune, que je viens de repeindre, a été très proprement modifiée. 5 numéros (entre 19 et 27) qui ne devaient pas plaire au gugusse peinturlureur ont été supprimés (décapant et tout et tout) et remplacés par d’autres passages, certains étant déjà des bis du circuit, avec un bouclage différent.

Question de base : pourquoi ???

La seule petite originalité de ces quelques passages est qu’ils sont un peu exposés et se prêtent mal à l’utilisation du crash-pad (faut dire que l’un de ceux, le 13 orange actuel, qui avaient été ajoutés aussi). Une remarque , à part le n° 24 actuel qui est haut mais facile et le 26 qui est une descente (l’a pas l’air d’aimer les descentes le barbouilleur. Tiens, tiens ça donne une idée) les 3 autres sont des enjambées faciles dont deux que je qualifierais de semi-dynamiques mais bien dans le niveau du Jaune (ils en font partie depuis plusieurs années sans avoir suscité de commentaires acerbes ou critiques répétitives). Les deux numéros, 21 et 25, ne demandent qu’un peu de puissance dans la jambe d’appel, ce qui pour les tous débutants s’obtient sans problème en 3 /4 séances de grimpe.

On peut aussi ajouter que les passages de remplacement n’étaient (tout est réparé) que des lignes verticales, à mon avis un peu tristounettes (j’aime bien l'enchaînement et la variété : les descentes, les traversées et même les obliques me font plaisir).

Alors, et là je cause au pirate, mon gars si certains passages te font hésiter (ou en font hésiter d’autres - j’attends ce type de justification grosse comme un bloc bleausard), la solution : au lieu de truander un circuit en état de marche, saute-les et revient plus tard un peu plus en forme.

Comme tu es un traceur (la qualité des symboles et de l’effaçage en témoignent, voir photo jointe, le pot de jaune étant le mien au moment de la remise en ordre du circuit), actif -la preuve !- tu dois bien savoir qu’un circuit tout en étant offert au autres, est pour soi-même une petite œuvre (je n’ai pas écrit d’art mais y’a des parallèles) que, comme toutes les réalisations où l’on met de soi, l’on n’aime pas voir bousillée par le premier pékin venu (j’allais écrire Kh… mais je me suis retenu à temps ; pas d’injure entre nous et Are Krishna) .

Pour conclure tu as pu constater que ton action m’a remué car je ne suis pas vraiment insensible, but atteint ?

En revanche ce serait peut être mal venu de refaire ta khonnerie précédente. J’ai compris le message mais, j’ai la tête dure, j’aime Corne-Biche, j’ai du temps libre et du coup ça permettra un brossage conséquent au moins des blocs concernés. Par contre le brossage de la Grande Dalle, l’un des beaux passages du coin, en sera retardé d’autant.

Oleg S. (le 10 mai 2015)

La photo de l’éphémère n°20 permettra aux spécialistes des peintures rupestres bellifontaines d’identifier le responsable (forme des symboles, type de peinture et sans oublier le torchon vert et un peu tâché que nous avons retrouvé à 3 mètres du bloc)."
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