Expo au Château : Enfin des œuvres inédites

L'histoire de notre forêt est intimement liée à celle du château. Petit domaine de chasse, les bois de Fontainebleau se sont transformés au fur et à mesure que le palais grandissait. Longtemps réservée au bons plaisir des rois, il fallut attendre le XIXème siècle pour que celle-ci devienne un lieu de loisirs, mise à la mode par les peintres à partir des 1820. Des expositions sur la forêt il y en a eut beaucoup. Depuis celle organisée par le Musée d'Orsay au printemps  2007, les expositions sur notre forêt paraissaient un peu fade. Pour ceux qui l’auraient manquée, le catalogue est une vraie mine d'or. Cette exposition était consacrée à la forêt de Fontainebleau, prise comme un atelier. Une grande première dans l’existence de ce musée qui d’habitude se consacre à un artiste, une école ou un style mais jamais à un lieu. Elle regroupait non seulement des œuvres majeures issues de nos futaies tant dans le domaine de la peinture et du dessin que dans celui de la photographie et du cinéma. Difficile donc d'innover sur le sujet... Mais voilà que le château de Fontainebleau dans une exposition « Hommage à la forêt » présentée jusqu’au 28 janvier 2013, réunit deux ensembles d’œuvres, l’un peu connu, l’autre totalement inédit.



Le premier est formé de tableaux méconnus car conservés dans la salle des assemblées de l’hôtel de Ville de Fontainebleau et jusqu’à ce jour peu exposés hors les murs, l’autre  est composé d’une centaine de dessins inédits normalement placés à l’abri de la lumière dans les porte-folio du château. Peintures des maîtres du XIXe siècle (dont Barye, Diaz de la Peňa, Harpignies, Jacque, Rousseau, Trouillebert ou Troyon) qui séjournèrent en forêt, surtout à Fontainebleau, parfois ailleurs, ou bien dessins de l’architecte Louis Boitte, toutes ces œuvres témoignent de l’attrait que put exercer la nature et d’un état qui n’est plus que souvenir.

C'est les dessins de Louis Boitte (réalisés dans le dernier quart du XIXème siècle, après qu’il eut été nommé en 1877 architecte du château) qui sont sans doute le plus étonnant. Il a laissé plusieurs centaines de feuilles qui furent offertes au château par sa fille en 1927. Patiemment restauré, cet ensemble est montré pour la première fois au public.
À cette occasion, guidée par Jean-Claude Polton, une visite exceptionnelle de l’exposition est proposée dimanche 25 novembre.

Parmi les ensembles de dessins et de calques entrés post-mortem à Fontainebleau, on comptait deux albums réunissant des vues de la forêt de Fontainebleau et de ses environs. N’offrant ni classement chronologique, ni classement topographique, ces recueils n’avaient peut-être pas été constitués par Boitte, mais plutôt par sa fille lorsqu’il avait été nécessaire de mettre un peu d’ordre dans le fonds d’atelier après le décès de l’architecte. Contrairement aux dessins d’architecture, les paysages ont été dessinés avec une plus grande liberté tout en veillant à scrupuleusement respecter la réalité. Ils ont été exécutés sur des feuilles de format standard faciles à transporter, de couleurs variées, détachées de cahiers fabriqués par la maison Montgolfier à Saint-Marcel-les-Annonay, et acquis dans la commerce.

Boitte avait essentiellement utilisé le crayon noir avec des rehauts de craie blanche, plus aisés à utiliser sur le terrain, plus exceptionnellement la plume, le pinceau, l’encre et le lavis, parfois les pastels de couleur. À ses heures de liberté, il était parti à pied afin de découvrir les sites les moins éloignés, avec une vive prédilection pour le rocher d’Avon et le Mont Ussy dont tout au long des années il avait multiplié les vues.

Boitte s’était appliqué à décrire la forêt dans ce qu’elle avait de plus pittoresque mais, contrairement aux peintres de la première moitié du xixe siècle, il n’était pas parti à l’aventure. Depuis les années 1840, la forêt avait été peu à peu domestiquée par la création de routes, de chemins et de sentiers dont les « cicerone », en particulier Denecourt, s’attachaient à vanter les beautés. Lorsqu’à son tour, Louis Boitte avait pris à partir du début des années 1880 le chemin de la forêt, très certainement avait-il mis ses pas dans ceux de Denecourt et de son émule Colinet. Plusieurs des dessins montrent certains des aménagements voulus par Denecourt, telles que les volées de marches facilitant l’ascension entre les rochers. Avec ses crayons et ses craies de couleur, l’architecte avait patiemment décrit ce que Denecourt avait si vivement souhaité montrer au plus grand nombre. Sans le savoir, il donnait ainsi aux nombreux guides des «Sylvains » de la forêt les images qui leur manquaient tant.


Horaires et renseignement sur le site du château

Crédits photos : Dossier de presse 

Le catalogue de l’exposition est édité en partenariat avec les éditions Faton
192 pages, 19€
Sommaire
Préface par Jean-François Hebert et Xavier Salmon
Hommage à la forêt par Xavier Salmon
Fontainebleau. Une forêt très disputée par Jean-Claude Polton
Louis Boitte, un grand serviteur du château par Marguerite Guillaume
Catalogue par Xavier Salmon

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