Le challenge se déroulera le samedi 25 juin après des qualifications les jeudi 9 et 16 juin à 19 heures, dans les salles Block’Out 2 et 3.
Pourquoi ça peut faire grincer des dents ?
Les compétitions à Bleau n'ont rien de très nouveau !
Les anciens se rappelleront sans doute des célèbres 24 h de BLEAU qui étaient organisées par la FSGT et qui se courraient déjà en équipe ou du triathlon de Larchant dont l'édition 2016, la vingtième, aura lieu le 18 septembre 2016. D'ailleurs la formule choisie pour les finales par Redbull n'est pas sans rappeler celle du triathlon : une sélection de voies à valider du 2+ au 7B et un classement aux points.
Donc, qu'est-ce qui pourrait bien faire grincer des dents les grimpeurs bénévoles qui œuvrent pour la sauvegarde des sites ? À première vue pas grand chose.
A part que...chose étrange, ils ont, d'après nos informations, découvert l'information comme nous.
On peine à croire que ni le CD FFME 77, ni l'ONF, étaient au courant lors de la réunion de la commission des sites naturels d'escalade qui se tenait le 18 mai dernier ! Ils auraient quand pu (et même dû) avertir leurs collègues.
Et après on s'étonne des dysfonctionnements de cette commission où chacun semble faire des cachotteries aux autres ?
Mais le silence a peut être un prix. UN organisateur a très certainement demandé l'autorisation à l'office. Hélas, l'ONF n'a pas assez d'argent pour accomplir sa mission d'accueil du public, ni un personnel toujours bien informé de ce qui se cache derrière certaines demandes d'autorisation. Chaque année, c'est près de 150 autorisations pour des groupes de plus de 60 personnes (dont plusieurs dizaines du type Redbull Font&Bleau) qui sont traitées par le responsable de l'ONF. Dommage que celui-ci n'ait pas pris la mesure de cette compétition. Mais peut être s'est-il tout simplement fait rouler dans la magnésie sans le savoir !? S'il avait pris la peine de consulter ses interlocuteurs spécialiste de l'escalade en aurait-il été autrement ?
Et si c'était un motif pour un retrait de son autorisation ? Cela demanderait un peu de courage et de négociations ! Dommage, il y a sans doute là un peu d'argent à prendre pour financer l'entretien des circuits et sites d'escalade...
Comme un tel événement ne peut se faire sans des hommes de terrain, Redbull s'est aussi adjugé les bons et loyaux d'un cadre de la ffme en la personne de notre inévitable Jacky chargé notamment de recruter une dizaine de DE pour l'encadrement.
Mais après tout, l'organisation des compétitions c'est justement le rôle de la fédération délégataire et la gestion du site celui de l'onf, donc, circulez y a rien à voir.
Alors pourquoi encore s'inquiéter des 120 compétiteurs qui vont s'affronter sur nos rochers et des potentiels centaines de spectateurs ?
Sans doute parce qu'il y a eu des précédents aux conséquences environnementales et éthiques importantes.
Sans doute aussi parce qu'il y a là un paradoxe avec l'opposition des uns et des autres à l'organisation de manifestations du mêmetype par les vététistes.
Enfin sans doute parce que l'arrivée de sponsors puissants marque un changement radical dans notre milieu.
Il est donc vrai qu'il y a là, matière à réfléchir, notamment sur l'aspect environnemental pour commencer.
En effet, les premières compétitions internationales en extérieur avaient été prétexte à bien des massacres. A Biot, en Haute Savoie, en juin 1987, le paysage en avait pris un sérieux coup, plusieurs zones ayant été déboisées pour dégager la vue des spectateurs et médias. Des adaptations imposées pour les besoins des publicitaires qui vont montrer les limites du genre compétition en site naturelle (sans pour autant marquer leur abandon !)
Ensuite, le rocher avait lui aussi fait les frais de ce type d'événements. En falaise, comme en bloc, bon nombre de prises ont été taillés pour permettre l'ouverture de voies sur mesure. Enfin, ne parlons pas des possibles déchets laissés sur place ou de l'accélération de l'érosion des sols. Remarquons simplement que sans préjuger du cahier des charges que l'onf aura certainement transmis à l'organisation, les défenseurs de BLEAU ne manqueront de s'inquiéter du polissage des prises et de l'usage massif de magnésie à l'heure où le GUMSet le COSIROC ont déjà plusieurs fois alerté l'onf sur le sujet.
Ensuite, il y a certainement de quoi réfléchir en terme d'éthique.
Comment préserver l'égalité des chances des grimpeurs si certains connaissent à l'avance les blocs proposés ? S'agit-il vraiment d'un nouveau secteur situé à proximité d'un parking adapté à un tel flux.
Bref, à défaut d'avoir été consulté, il est normal que ces associations s'inquiètent.
Sans dévoiler toutes les informations dont nous disposons pour préserver l'esprit sportif, nous pouvons seulement les rassurer et affirmer que le site choisi nous semble préserver des risques érosifs majeurs (à un ou deux blocs près) et que les blocs ne devraient pas s'user beaucoup plus qu'ils ne le sont déjà !
Reste à savoir ce que sera l'accessibilité du site aux grimpeurs non inscrits ?
Pourront-ils encore grimper librement ce jour là sur les blocs du site ou seront-il privés d'accès au caillou ? Bref, RedBull a t'il privatiser le spot ?
Reste à savoir aussi comment s'organisera le brossage des prises et le nettoyage du site, les éventuels restrictions d'accès au parking, si RedBull compte animer la journée avec force sonorisation...
A vous de réagir...
Renseignements et inscriptions sur le site RedBull
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