Le Népal devrait enfin pouvoir se consacrer à sa reconstruction avec la fin du blocus.

Rappelez-vous, un très puissant séisme (magnitude 7,9) avait frappé le Népal le samedi 25 avril 2015. suivi d'un deuxième tout aussi puissant (magnitude 7,3), le mardi 12 mai 2015, ravageant l'une des région les plus pauvres et faisant des milliers de morts et sans abris (voir notre news et les mouvements de solidarité que nous avions indiqué). Une situation rendu encore plus catastrophique par la mousson car les pluies importantes qui se sont abattues sur le pays ont entraîné glissements de terrains et éboulements dramatiques. Ensuite, en août, des affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre ont fait plusieurs dizaines de morts dans la région du Teraï (ouest et sud du pays). Enfin, depuis 5 mois, le principal point de passage des produits pétroliers, des biens de consommation et des médicaments entre le Népal et l’Inde – Birgunj - était bloqué par des manifestations quotidiennes des Madhesis, minorités d’origine indienne vivant au sud du Népal, entraînant de graves pénuries de fuel et essence, de gaz et de médicaments avec les conséquences que l'on imagine dans un pays en pleine reconstruction. Heureusement, cette frontière a ré-ouvert le 05 février. L'occasion de faire un petit point.

Donc depuis le printemps dernier, les services de l'Etat rappelaient  aux français que " les voyages et les treks au Népal ne sont pas sans risque. Il est donc recommandé aux ressortissants français qui se trouveraient sur place de continuer de faire preuve de la plus grande vigilance lors de tous déplacements." et de leur demander de s'inscrire  sur la base de données Ariane un service de recensement et d'assistance du Ministère des Affaires étrangères.


Vers la fin crise politique avec les Madhesis ?


Rien n'est moins sûr ! Si la réouverture de la frontière avec l'Inde le 5 février est un signe, la question des minorités et des relations avec leurs voisins reste entière à Katmandou
Selon un article de Courrier International, "cet ensemble d’ethnies qui représente 30 % de la population du pays était insatisfait du sort qui lui a été réservé dans la nouvelle Constitution népalaise, en termes de découpage administratif et de représentativité dans les institutions (lire cet article de CI). Le gouvernement ayant consenti à donner en partie satisfaction aux revendications des Madhesis, le mouvement s’essouffle et le calme revient dans la région, d’où la réouverture de la frontière."

Mais la situation reste très tendue. Forcément, cette crise a provoqué "la mort de 40 personnes et l’économie de la région a énormément souffert”, rappelle le Kathmandu Post dans son édition du 8 février. Désormais, “le gouvernement devrait diversifier les routes commerciales” pour que le Népal “ne soit plus pris en otage” par son voisin indien, lequel est accusé d’avoir organisé le blocus pour des questions de sécurité.
Cette affaire de blocus laissera des traces, estime le quotidien indien Hindustan Times : “le gouvernement népalais a encouragé le sentiment nationaliste anti-indien, en espérant que Delhi lâcherait les Madhesis”. Or “le mécontentement de ces derniers reste entier” et la jeunesse du sud du pays s’est “radicalisée” contre les dirigeants de Katmandou.

Quelques rappels sur la situation politique du Pays

Mme. Bidhya Devi BHANDARI a été élu Présidente du Népal le 28 octobre 2015.
Vous trouverez la composition du gouvernement népalais (en anglais) sur http://www.opmcm.gov.np/en/council/ Le nouveau Premier Ministre du Népal, M Khadga Prasad Sharma OLI, a prêté serment le 12 octobre 2015 devant le Président de la république démocratique fédérale du Népal. Enfin, la nouvelle Constitution du Népal a été promulguée le 20 septembre 2015 par l’assemblée constituante entraînant la crise que l'on a connu.

Bref, la situation est très loin d'être résolue. 


Lo Gekar, © Jocelyn Chavy.
Côté chinois, la situation au Népal n'est guère plus enviable. Greg avait fait un point sur le sujet dans un billet en 2013 et il suffit de quelques clics sur les sites d'information locales cités pour voir que les relations entre le gouvernement chinois et les népalais ne se sont pas arrangées (Tibet Info par exemple).

Les autorités locales ont quand même pu sécuriser la plupart des chemins de trek excepté dans les districts de Gorkha, Dolakha, Sindhupalchok, du Manaslu et de la vallée du Langtang, le tourisme redémarre. Mais les conditions de sécurité n’y étant pas totalement assurées, il est toujours déconseillé sauf raison impérative de se rendre dans ces régions par l'Ambassade de France et dans tous les cas, un séjour au Népal doit être impérativement organisé par l’intermédiaire de tours opérateurs particulièrement sérieux et expérimentés qui offrent un service de qualité, ce qui exclut les agences qui démarchent les touristes à l’aéroport de Katmandou.


Pour en savoir plus, procurez-vous d'urgence le numéro exceptionnel de 148 pages, consacré exclusivement à l'ancien royaume himalayen du Mustang, au Népal de Trek Magazine. Avec une sélection des 20 plus belles randonnées à effectuer, de un à sept jours, accompagnée de la carte de tous les itinéraires, c'est l'un des plus beaux numéros. En plus, neuf mois après le tremblement de terre au Népal, visionnez l'interview du rédacteur en chef (Anthony Nicolazzi) par le directeur de la rédaction (Pierre Bigorgne) sur la situation concrète au Népal. En prime: des images filmées par un drone sur le Mustang.


Une difficile reconstruction des infrastructures de trekking selon Solidarité Langtang:


"Après réunion avec le gouvernement, la population s’est vue signifier qu’aucun terrain ne leur serait octroyé dans la zone du parc national du Langtang. La seule option était donc de reconstruire les maisons d’habitation et lieux d’accueil des trekkeurs sur des terrains privés, essentiellement situés entre Tangshyap et Kyanjin Gompa. Les Langtangpas pourraient toutefois obtenir, contre paiement de taxes, le droit de construire quelques lodges supplémentaires au bas de la vallée, près de Rimche, Lama hotel, Riverside, Chunama et Gora Tabela. Mais impossible aujourd’hui de dire qui en seraient les propriétaires.

Afin que leurs compétences soient reconnues par le gouvernement, la majorité des Langtangpas ont suivi des formations financées par le LMRC (Langtang Committee) et diverses ONG. Entre autres, des formations de guide et porteur, électricien, plombier, gestion hôtelière ou encore cuisinier. L’association Solidarité Langtang et l’organisation CRAterre travaillent à la mise en place d’autres formations dont celles de charpentiers et maçons, incontournables pour les reconstructions à venir, probablement vers février 2016…

La plupart des Langtangpas ont passé décembre et une partie de janvier dans la vallée. Après avoir construit des abris temporaires avec les tôles livrées par hélicoptère,ils ont commencé les chantiers de nettoyage. Une bonne partie de leur temps a aussi été occupée par la collecte de bois de chauffage et de construction. Le chemin est désormais praticable pour les mules, puisque les 2 ponts qui permettent de contourner l'éboulement après Chunama sont terminés.

Les propriétaires des gros lodges de Kyanjin Gompa et de Lama hotel, qui possèdent des fonds plus importants et dont les lodges n'ont pas été trop abimés ont fini de reconstruire pour la plupart."

De manière générale, l’ambassade de France recommande vivement : 
de consulter "le site des conseils aux voyageurs du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international". De consulter le site de l’ambassade de France à Katmandou. Si vous venez faire un trek, de lire les articles le trek au Népal ainsi que votre sécurité en trek

En attendant, n'hésitez surtout pas à soutenir les actions des associations dont nous vous parlions après le séisme.




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