En 2012, nous avions annoncé la fusion de l’Institut géographique national (IGN) avec l’Inventaire forestier national (IFN) sous une bannière unique. Depuis, l'IGN est chargé de l'inventaire permanent des ressources forestières nationales, indépendamment de toute question de propriété (article R.521-1 du code forestier). Les données collectées permettent de connaître l'état, l'évolution dans le temps et les potentialités de la forêt française. Selon les nouvelles données de cet inventaire, en France métropolitaine, la forêt progresse en moyenne d’environ 100.000 hectares et couvre une superficie de 16,9 millions d’hectares – dont 75 % de forêts privées (12,6 millions d’hectares) –, soit 31 % de notre territoire ! Un petit retour sur les derniers chiffres et le portail IGN permettra à celles et ceux qui veulent en savoir plus sur la sylviculture et les coupes de bois réalisées en France nous semble nécessaire vu les commentaires publiés sur notre site après l'annonce par l'ONF de son chantier de coupe des pins au Restant du Long Rocher. Oui à Fontainebleau aussi la forêt progresse (notamment en pins) et les coupes sont aussi utiles...
Un siècle de croissance forestière.
Depuis le début du XIXe siècle, la forêt française métropolitaine a doublé de surface ! Cette forêt, dominée par les essences feuillues (chênes, hêtres...), est aussi caractérisée par les résineux dans les massifs montagneux et les boisements artificiels. Tous les ans, en France métropolitaine, la forêt progresse en moyenne d’environ 100.000 hectares. C’est l’un des principaux enseignements contenus dans l’édition 2017 du « Mémento de l’inventaire forestier » publié, chaque année, par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Mine d’informations sur la forêt française métropolitaine, le « Mémento de l’inventaire forestier 2017 » présente, en 32 pages illustrées, les résultats de l’inventaire de l’institut ainsi que des informations statistiques et cartographiques précises sur la surface forestière et son évolution, le volume de bois vivant sur pied, les prélèvements de bois, les données par région, les écosystèmes forestiers, dont la composition et la diversité des peuplements d’arbres et la répartition des plantes. Il fournit également un état des lieux de la santé des forêts hexagonales.
Cartographie des forêt de France. Source IGN |
Selon ces spécialistes, la croissance annuelle des arbres s’élève à 92 millions de m3, pour un prélèvement de 45,2 millions de m3 par an. La mortalité de la ressource forestière, quant à elle, est de 8,8 millions de m3 chaque année. « Le volume de bois des forêts a augmenté de 45 % en 30 ans et a doublé en 50 ans », commente l’IGN.
Bilan positif pour l'inventaire forestier national 2017 |
Et à Fontainebleau.
A Fontainebleau, pour faire un zoom sur une forêt qui nous intéresse tout particulièrement, cette évolution vers un couvert végétal de plus plus en plus important est une évidence pour toutes celles et ceux qui l'observent depuis plus de 50 ans ou qui s'intéressent à l'histoire de ses paysages. Il suffit pour s'en convaincre de regarder certaines cartes postales éditées entre 1904 et 1914 pour s'en convaincre. Nous avions d'ailleurs consacré un très long dossier à cette histoire des paysages de Fontainebleau et des Trois pignons et à leur évolution liée aux phénomènes naturels mais aussi anthropiques. Il faut aussi noter que si cette croissance de la couverture forestière présente de très nombreux avantages pour la planète et notre bilan carbone, elle se fait aussi, au détriment de certaines espèces végétales et animales qui sont elles, liées à des milieux ouverts, en voie de régression du fait notamment du recul des incendies ou de l'évolution du pastoralisme local.
Chiffres pour le 77 où les résineux semblent peu nombreux |
Si le mémento 2017 donne des chiffres plutôt positifs sur le bilan d'accroissement des forêts en IDF et en Seine et Marne, il est parfois en contradiction avec certaines données locales et donc plus précises que l'on peut consulter sur les bases de données, notamment cartographique, de l'IGN.
En effet, pour Fontainebleau, l'enrésinement est très important et les traces laissées par les incendies, tempêtes, coupes rases et erreurs de plantations sont nombreuses.
Carte des données IGN de la forêt de Fontainebleau avec répartition par essence. En violet, on peut voir que les peuplements en pins sylvestre sont très largement majoritaires |
Carte de la forêt de Fontainebleau issue de l'inventaire de l'IGN avec isolé en beige les zones de coupes rases et autres trouées |
Mais avant de critiquer vertement l'ONF lorsqu'il annonce une nouvelle coupe d'ampleur, il faut s'intéresser aux différentes méthodes de sylviculture (voir notamment cet article), techniques beaucoup plus complexes que l'on pourrait le croire, et enfin, penser que les hommes et les femmes qui sculptent nos forêts sont aussi contraints par leur hiérarchie, des textes et règlements et des objectifs économiques et différents groupes de pressions y compris écologistes.
Pour les passionnés, nous vous invitons à vous inscrire d'ici le 08/01/2017 au colloque « ENTRE DYNAMIQUES ET MUTATIONS, QUELLES VOIES POUR LA FORÊT ET LE BOIS ? » qui est organisé par le réseau SEHS du GIP Ecofor le 11 janvier 2018 à Paris, réunissant des économistes, historiens, sociologues, politologues, écologues, gestionnaires et acteurs de la filière.
Inscription préalable obligatoire et dans la limite des places disponibles :
http://inscription.gip-ecofor.org/shs
Lieu du colloque :
Auditorium Marie-Curie du CNRS
3 rue Michel-Ange
75016 Paris
Pour les autres, nous vous invitons à poursuivre cette lecture par l'exploration et la consultation des liens suivants :
Cartographie détaillée avec zoom sur Fontainebleau.
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