Découvertes historiques en Seine et Marne l'occasion de polémiquer

Vous en avez certainement entendu parler, un squelette de mammouth pratiquement complet a été mis au jour au nord de la Seine-et-Marne. Dans le sud du département, à Fontainebleau, c'est un village gaulois qui a été découvert ! Ces deux découvertes vont faire l'objet d'analyses et aussi de débats entre scientifiques et historiens sur bien des points. D’Helmut le mammouth aux villes d’Avon et Fontainebleau, on va donc en savoir un peu plus sur notre Histoire, avec un grand H pour Helmut, et un tout petit h pour la ville de Fontainebleau qui se pose déjà la question "Qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier, comprenez le village d'Avon est il antérieur à celui de Fontainebleau !?

 

L’Histoire
Helmut, c’est une découverte exceptionnelle en France, puisque seuls trois autres spécimens avaient été trouvés. Le précédent squelette français avait été exhumé en 1859 à Lyon. Entre 1902 et 2012, huit autres squelettes ont été découverts mais en Russie.

Cerises sur le gâteau, la présence d'éléments d'un second squelette de mammouth, un humérus et un fragment de défense, mais surtout des éclats de silex découverts près du crâne de l'animal, suggérant un contact entre le mammouth et l'homme de Neandertal. Présentés mardi 6 novembre à la presse, les ossements de taille impressionnante ont été découverts l'été dernier dans une carrière de Changis-sur-Marne, sur les berges de l'ancien lit de la Marne, à l'occasion de la fouille d'un site gallo-romain par l'Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap). 

Sur le sol sableux, on reconnaît facilement les deux défenses imposantes, un fémur et la partie du bassin où il trouvait sa place, un humérus, une mandibule, quatre vertèbres encore connectées et passant sous les omoplates. Les os paraissent en très bon état, préservés par des sédiments riches en calcium.

Source image AFP (voir lien en bas pour le diaporama)

Les ossement vont maintenant rejoindre les laboratoires du CNRS de Meudon pour être analysés
L'examen des ossements devrait permettre de préciser la datation (200 000 ans ou 50 000 c’est pas pareil) et de reconstituer l'histoire de l'animal car le mammouth d'Europe de l'Ouest reste mal connu. Il s'agira notamment de tenter de préciser ses liens avec l'homme : a-t-il été tué ou est-il mort naturellement, a-t-il été chassé ou dépecé après sa mort naturelle ? Les archéologues ont déjà pu déterminer que le mammouth de Changis était un adulte jeune, entre 20 et 30 ans, probablement « laineux ». A l'époque, l'Ile-de-France devait ressembler à une grande steppe au climat sibérien... L'animal pouvait atteindre 2,80 m à 3,40 m au garrot pour environ 5 tonnes.

La petite histoire de Fontainebleau
La plupart des historiens considèrent le village d'Avon comme antérieur à celui de Fontainebleau dont on ne trouve pas de trace avant 1137. Mais des fouilles autour du plus célèbre de nos chateaux après Versaille ont ravivé la polémique entre les deux communes. A chacun ses priorités ! En voici le succulant récit par Pascal Villebeuf du Parisien.


"C’est certainement un village gaulois, sommeillant depuis des centaines d’années sous la place d’Armes de Fontainebleau, qui vient d’être mis au jour. « C’est une découverte extraordinaire, qui révolutionne l’histoire de Fontainebleau ! » s’enthousiasme Patrick Daguenet. Ce célèbre historien local a pu visiter les fouilles archéologiques qui se déroulent actuellement en centre-ville, au pied du quartier Henri- IV du château de Fontainebleau.
« Jusqu’à présent, explique-t-il, on croyait qu’avant 1137 il n’y avait rien ici. La ville d’Avon, voisine de la cité impériale, revendiquant être la paroisse d’origine du secteur et brandissant haut et fort la découverte d’une villa gallo-romaine, en lisière de forêt. Maintenant, on sait qu’avant le pavillon de chasse de Louis VII, il y avait déjà des habitations. On va pouvoir écrire de nouveaux livres d’histoire sur Fontainebleau. »
 
La semaine dernière, des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont mis au jour ces vestiges d’un village gaulois, qui dateraient d’entre trente et deux cent cinquante ans avant Jésus-Christ. Ils ont notamment découvert de larges fossés, vestiges de palissades, ainsi que différentes céramiques, dont un vase permettant de stocker des denrées. Ces fouilles constituent seulement un premier diagnostic voulu par la mairie, avant le probable réaménagement de la place, dans quatre ans. « Des investigations plus complètes seront certainement entreprises ultérieurement. C’est une volonté de la municipalité », annonce Jean-Christophe Laprée, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, enthousiaste devant ces trésors. 
 
A Fontainebleau, cet été, ce sont trois sites qui ont été fouillés dans le centre-ville. Mais comme le souligne Sophie Benhaddou, archéologue chargée de l’opération, « les plus belles trouvailles ont été découvertes sous la place d’Armes ». « On voit qu’il existe une densité importante de vestiges. Par exemple, des murs en pierre, traces peut-être d’un ancien quartier antérieur à la construction de la cour Henri- IV, d’époque médiévale par exemple. On a aussi trouvé des céramiques carolingiennes et gallo-romaines. » Mais surtout, « la découverte majeure, ce sont deux fossés, avec des traces d’enclos, datant de l’époque gauloise, d’avant la conquête romaine, poursuit l’archéologue. Il y a eu sûrement un vrai village, avec une exploitation agricole. Regardez cet autre fossé, rempli de terre grise. On y a retrouvé des restes de branchages. On va les analyser. Une mince couche d’argile et des trous de pieux permettent d’envisager une palissade. C’est là que l’on a retrouvé un vase typique de cette époque. » 
 
Le rapport final de l’archéologue sera connu en décembre. La mairie décidera alors de la suite des événements. En conclusion, Jean-Christophe Laprée pose une pierre dans le jardin de la ville d’Avon, concurrente historique de la cité impériale. « Avec cette découverte, Fontainebleau reprend l’avantage sur sa sœur voisine. Fontainebleau, avant le Moyen Age, ce n’était pas le désert, entre marais et forêt ! » C’est certainement un village gaulois, sommeillant depuis des centaines d’années sous la place d’Armes de Fontainebleau, qui vient d’être mis au jour.. C’est une volonté de la municipalité », annonce Jean-Christophe Laprée, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, enthousiaste devant ces trésors.. 
 
Pascal Villebeuf | Publié le 24.09.2012
 
 
Sources
 
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