Triste nouvelle, le Club Alpin 77 est en deuil

Bonjour,

Après 7 jours d'angoisse, la nouvelle est tombée ce matin :
Olivier Sourzac (47 ans), Guide de Haute Montagne et sa cliente Charlotte Demetz (44 ans), du CAF, ne redescendront pas du sommet des Grandes Jorasses dans le Massif du Mont Blanc.

Cela faisait sept nuits qu'ils attendaient les secours à 150 m de la pointe Walker (4 208m) après leur ascension de la langue de glace du Linceul. C'est donc à la descente sur le versant italien qu'ils se sont fait pièger par la tempête. Olivier avait contacté la vallée vendredi 2/11 pour dire qu'ils allaient bien, avaient creusés un abri et que leur réchaud fonctionnait correctement. Il y avait donc de bonne raison d'espérer...

Hélas, l'accumulation de précipitations et des conditions de tempête n'ont pas permis de leur porter secours à temps. Hier, les trois rotations d'hélicoptères (dont une française) n'avaient pas permis de les localiser précisément. C'est donc ce matin que leurs corps immobiles ont été repérés selon l'AFP.
Reposez en paix les amis...

Ce blog n'a pas pour voccation de parler des drames mais après tout, cette tragique disparition me permet d'évoquer d'autres combats de bleausards et alpinistes qui ont marqué l'histoire et qui sont souvent oubliés de la jeune génération de grimpeurs de blocs. Parmi ces tragiques évènements, certains ont pourtant marqué les esprits parfois bien au delà du cercle des grimpeurs.

En forme d'hommage à Olivier et Charlotte, alpinistes passionnés, je vais donc faire le parallèle avec un drame un peu similiaire qui implicat un autre bleausard.


Jean Vincendon
source yves Ballu
http://yvesballublog.canalblog.com/

Ainsi, les fêtes de la fin d'année 1956 seront endeuillées par la lente agonie de Jean Vincendon et François Henry à 4 000 mètres sur le grand plateau de la face Nord du Mont Blanc. Cette événement mettra sous les feux de la rampe un Belge, François et un Bleausard, Jean. Je ne peux ici que résumer ce tragique épisode et vous inviter à lire la relation qui en a été faite par Yves Ballu dans Drame aux Mont Blanc.

L'histoire commence le 22 décembre. Claude Dufourmentelle et Xavier Casneuve, deux Bleausards expérimentés invitent Jean Vincendon, 23 ans, étudiant en physique général à Paris, bleausard comme eux et, Francois Henry, son copain de cordée, Belge, âgé de 22 ans, à fêter leur victoire sur l'éperon Brenva en hivernal ! Jean est un garçon costaud qui possède son Brevet d'aspirant guide.

Le 24 décembre, Jean et Henry sont sur le point de redescendre à Chamonix pour le réveillon lorsqu'ils croisent la célèbre cordée Bonatti Gheser qui monte au refuge pour tenter la première hivernale de la Poire. Après les traditionnelles discussions de la nuit au refuge, ils se séparent, les italiens partent pour la Poire, Jean et Henry pour la Brenva sur les traces de leurs amis. Une énorme avalanche balaye l'objectif des italiens qui décident alors de rejoindre la cordée franco-belge. En réalité, celle-ci a hésité et marché très lentement et les Italiens vont les doubler sans même les voir !

Le 25 décembre 1956, à 16 heure, le temps se transforme et cède la place à une véritable tempête. Dans la tourmente, après un bivouac improvisé, les Italiens retrouvent Jean et Henry et les poussent à les suivre jusqu'au refuge Vallot (4 362m). Les francophones sont à la traine et se laissent distancer par Bonatti et Gheser qui atteignent Vallot le 26 décembre vers 17 heure avec la promesse d'être bientôt rejoint par leurs amis restés un peu en dessous du sommet du Mont Blanc. En fait, ces derniers ont renoncé, fatigués, et décident de redescendre vers 4 600 mètres où ils bivouaqueront dans un trou.

Depuis Chamonix, où l'alerte a été donnée, on suit leur combat contre la montagne et ils sont apperçus aux abords des Rochers rouges. La montagne est tellement pourri que la cordée de secours emmenée par Dufourmantelle est obligée de faire demi tour non sans avoir bivouaquée au Nid d'aigle (2 372 m).

http://yvesballublog.canalblog.com/

Le 28 décembre, après 4 jours d'attente, un hélico profite d'une fenêtre météo pour survoler le Grand plateau et y larguer des vivres. Jean et Henry s'y installent, ils n'en bougeront plus. Un nouveau largage est réussi le lendemain. A Chamonix, dans la presse et les médias, ce n'est que polémiques et querelles de clochers ! Un gros hélicoptère, le S58, décolle à 12h30 avec 2 pilotes et 2 moniteurs guides pour tenter de sortir le bleausard et le Belge du terrible piège qui s'est refermé sur eux. Hélas, il s'écrase, heureusement sans faire de victime, sur le Grand plateau à quelques mètres de Jean et Henry qui n'ont même plus la force d'aller voir ! Les secouristes, eux aussi pris au piège dans la montagne, installent Jean et Henry dans la carlingue à moitie morts, de froid, de fatigue et de déshydratation. Mais ils ont encore espoir de s'en sortir Jean et Henry, et se résignent une nouvelle fois à dormir en montagne. Les sauveteurs, se réfugient à Vallot d'où ils seront sauvés le 3 janvier !

On ne prendra pas le temps de vérifier l'épave du S58... Le pilote Santini remontera le 20 mars 1957 pour chercher les corps. Si aujourd'hui, les secours en montagne sont si bien organisés, c'est donc à Henry, le belge et, Jean, le bleausard, que nous le devons. Si ce drame a tant marqué les esprits c'est aussi à cause de l'impressionnante couverture médiatique dont il a bénéficié.

Il y a eut depuis de nombreuses tragédies et de nombreux grimpeurs parisiens sont morts en montagne. J'ai en ce moment, une pensée émue pour leurs proches avec une attention toute particulière pour Claude Boitard. Damien nous manque.

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111109.OBS4133/mont-blanc-les-alpinistes-bloques-ont-ete-reperes-immobiles.html


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