Les serpents forment sans doute la catégorie de bestiole la plus détestée de France. Et pourtant… il n’y a pas grand chose à craindre d’eux avec un minimum de prudence. Reste que ces reptiles, et notamment les vipères, font peur. Une peur instinctive, primale, qui plus est entretenue par les légendes à commencer parla Bible ! Après notre article sur les lézards de Fontainebleau et celui sur les serpents, partons à la découverte
Vipera aspis, une des deux sortes de vipères, au travers de quelques photos de Greg Clouzeau
La forêt de Fontainebleau est un site d’une richesse herpétologique exceptionnelle : 11 espèces de reptiles (plus une espèce de tortue introduite) soit 100 % des espèces présentes en Ile-de-France. Le Lézard des souches (Lacerta agilis) est une espèce continentale, de climat tempéré et frais, dont l’Ile-de-france constitue sa limite occidentale, alors que le Lézard vert (Lacerta viridis), la Couleuvre d’Esculape (Elaphe longissima) et la Couleuvre vipérine (Natrix maura), atteignent en Ile de France leurs limites septentrionales. Il y a aussi le lézard des murailles (Podarcis muralis), l’Orvet (Anguis fragilis) la Coronelle lisse (Coronella austriaca) souvent confondue avec les vipères, et la couleuvre à collier (Natrix natrix), plus communs en ces bois.
Il existe donc 2 espèces de vipères à Fontainebleau. La vipère aspic (Vipera aspis) est une espèce para-méditerranéenne centrale, dont l’extension vers le nord de la France est limitée par des facteurs climatiques. La forêt de Fontainebleau constitue donc sa limite de répartition nord alors que la vipère péliade (Vipera berus) est une espèce nord-eurasiatique et a des exigences thermiques moindres que l’aspic. En forêt de Fontainebleau, elles cohabitent, mais ne se trouvent pas dans les mêmes milieux : la vipère aspic vit dans des endroits plutôt secs et bien ensoleillés, alors que la vipère bérus fréquente davantage les milieux frais et humides. Pour distinguer, l’une de l’autre, mieux vaut étudier de près leur sourire (donc les photos), la disposition des écailles entre la lèvre et l’oeil étant différente !
La vipère aspic est un « petit » serpent comparé aux longues couleuvres. Elle ne mesure que 50 cm à 70 cm une fois adulte ! Il existe plusieurs critères pour distinguer une vipère d’une couleuvre (forme de la tête et du corps, pupille…) mais comme en général, la rencontre entre le serpent et l’humain tourne souvent à la panique et et la fuite, retenez qu’un trait noir plus ou moins épais zigzaguant de la tête à la queue est un indice sérieux de vipère.
Vipera aspis, Forêt de Fontainebleau, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
Notez que le trou fait à peine 4 cm de diamètre et que le bloc de 1 mètre se trouve sur un circuit d’escalade pour enfant….
Une des particularités morphologique de cette espèce est la multitude de combinaisons de couleurs et l’épaisseur du zigzag. En clair, vous pouvez croiser une vipère grise, une marron, une très foncée (presque noir) et toutes les nuances de couleurs entre ces 3 teintes.Vipera aspis, Forêt de Fontainebleau, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
La morsure est bien entendu une affaire à prendre au sérieux.
Notez que le trou fait à peine 4 cm de diamètre et que le bloc de 1 mètre se trouve sur un circuit d’escalade pour enfant….
Une des particularités morphologique de cette espèce est la multitude de combinaisons de couleurs et l’épaisseur du zigzag. En clair, vous pouvez croiser une vipère grise, une marron, une très foncée (presque noir) et toutes les nuances de couleurs entre ces 3 teintes.Vipera aspis, Forêt de Fontainebleau, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
La morsure est bien entendu une affaire à prendre au sérieux.
Une morsure de vipère aspic ne s’accompagne pas forcément d’injection de venin car le serpent l’économise pour chasser. Mais reste qu’entre la panique et le risque, mieux vaut l’éviter.
Sachez quand même qu’il y a plus de décès suite à des piqûres de guêpes et frelons que de vipères en France (moyenne 1 / an). Comme en plus les vipères sont de nature craintives, elles auront tôt fait de prendre la fuite.
Mais restez prudents, notamment sur les sentes où les fougères cachent la visibilité, et surtout avec des enfants et des chiens. Quant aux grimpeurs, ils se méfiront de certains trous rochers !!! Un membre du GERSAR (les surveillants des gravures rupestres de Bleau) en a fait l’amer expérience lors d’une sortie il y a quelques années.
En cas de morsure, évitez tous les "remèdes" de grand mère (pas d'incision, aspiration, garrot...). Éloignez le serpent (pour éviter une autres morsure !), allongez la victime, calmez-là et appelez les secours (18 ou 112) en appliquant les consignes de notre article.
Vipera aspis, Forêt de Fontainebleau, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
Bref, si vous croisez un serpent, quel qu’il soit, laisse fuir !
Bref, si vous croisez un serpent, quel qu’il soit, laisse fuir !
Ce sont des espèces fragiles et protégées. Ne les tuez pas.
Merci !
Par expérience, les couleuvres prennent la fuite beaucoup plus rapidement que les vipères qui prennent souvent une position défensive. Donc, pas de panique, si le serpent rampe à grande vitesse, c'est doute une inoffensive couleuvre !
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