Les tailleurs de mensonges : STOP aux bricolages des prises !

Tailleur de mensonges est un 7c/7c+ de Franchard Meyer. Ce nom lui fut donné pour protester contre les grimpeurs qui bricolaient les prises pour ouvrir des blocs. En effet, à Bleau bon nombre de lignes ont été bricolées et nous avons connu différentes périodes (années 40-50, années 80, années 90...) de taille massive ! Si aujourd'hui ces bricolages sont moins nombreux, il faut rester vigilant notamment lorsque l'on voit ce qui se passe à l'étranger.

Au USA, des grimpeurs ont filmé un ouvreur taillant méthodiquement ses prises dans un beau toit. En Grande Bratagne, deux secteurs de blocs célèbres du Parc National du Peak District (Cratcliffe et Robin Hood's Stride) ont été le théâtre d'un massacre au marteau qui n'est pas sans rappeler un bien triste épisode de la petite histoire de Bleau (à lire ici sur l'ancien site).

Bref, ce problème semble être aussi universel et récurent que la bêtise humaine !


Profitons en pour rappeler la position des Gardiens du Temple
qui est aussi la nôtre et que tous devraient facilement accepter !

Nous avons évoqué dans l'introduction ces périodes où les blocs s'ouvraient en bricolant.
Profitons de cette triste actualité étrangère pour reproduire le texte élaboré par les associations du Cosiroc lors de la dernière campagne de sensibilisation sur le sujet !


Communiqué de presse du Conseil d'administration du COSIROC

Depuis longtemps à Bleau, certains grimpeurs se sont livrés à la taille ou au piquetage de prises. Cette activité, épisodique, a culminé à la fin des années 80. Le Cosiroc, avec bien d'autres, avait alors tiré le signal d'alarme avec succès. Hélas, après dix ans d'accalmie, on constate de nouveau des tailles ainsi que des collages.

Certains se justifient par une argumentation historique : « Au Bas-Cuvier, de grandes classiques ont été taillées ». Soulignons que les erreurs passées, une fois reconnues, ne peuvent servir d'argument pour l'avenir. À Bleau, un des paradis de l'escalade libre en pleine nature,
le grimpeur doit accepter le rocher
tel qu'il s'offre naturellement !

Aujourd'hui les meilleurs réussissent ce que l'on pensait hier infranchissable, et c'est même devenu un jeu que d'éviter certaines prises taillées. Mais, que dire de ceux qui « bidouillent » une voie déjà ouverte sans artifice par un autre ?

Face à cette nouvelle vague de dégradations de notre terrain d'activité, patrimoine que nous lèguerons aux générations futures, le Cosiroc demande instamment à ses auteurs de cesser tout « aménagement » des prises, et réaffirme sa position, avec l'accord unanime des associations qu'il représente :
quelles qu'en soient les justifications avancées, la taille et le collage de prises sont à proscrire pour des raisons d'éthique, d'esthétique ainsi que de prudence.

Les divers «  aménagements » incriminés qui mettent en cause l'intégrité même du rocher peuvent être classés logiquement en quatre groupes : la taille, le collage, la consolidation interne et l'élimination de prises (ou zones) fragiles.

La taille.
Que ce soit pour créer ou améliorer une prise c'est non! Le piquetage de prises qui se polissent est aussi à rejeter, car il détruit la couche superficielle dure et résistante qui protège le cœur de la roche et permet l'érosion du grès sableux mis à nu.
Enfin, le bris volontaire de prises pour modifier la difficulté d'un passage est injustifiable.

Les collages.
Lors d'une consolidation de prise par enduction de « colle », qui ne pénètre pas dans la roche, la fiabilité de l'assemblage ne peut être garantie car elle dépend de la cimentation du grès en profondeur et de l'état des surfaces. La solidité de l'ensemble ne sera
parfois qu'illusoire et dangereuse, ce qui amène à proscrire ce type d'aménagement. Réalisé lui aussi par collage, l'ajout de prises dans un site aussi riche que Bleau relève du même manque d'éthique que la taille et ne peut être que rejeté.

La consolidation interne.
C'est faire pénétrer au cœur de la roche, lorsque sa surface est poreuse, un produit incolore et non altérant qui fait office de ciment pour renforcer l'agrégat siliceux défaillant. Cette action renforce la tenue aux agressions « tangentielles » à la surface du grès (les « adhérences »), et ralentit fortement son érosion.
Après de nombreux et longs essais, c'est la seule action «  artificielle » et préventive admise par le Cosiroc, mais seulement après avis d'un spécialiste.

Les prises (ou zones) fragiles.
Leur élimination ne se justifie qu'exceptionnellement, pour des raisons impératives et urgentes de sécurité. Le Cosiroc n'y a eu recours qu'une dizaine de fois en trente ans.
Si un passage ou l'ensemble d'un bloc se fragilise lentement, la seule solution est sa suppression rapide des circuits balisés, suivi d'une purge en cas de danger avéré.

Pour conclure rappelons la position du Cosiroc sur l'usage des pitons à Bleau : « Aucun piton d'aide ou de protection dans les passages. » En l'absence de points d'assurage naturels, seuls sont admis de rares scellements de sécurité au sommet des plus hauts blocs, parfois complétés par la pose d'une chaîne pour faciliter la descente.
© CoSiRoc   
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