Connaissez vous les sentiers bleus Denecourt et Collinet du XIXe ?

A la TL2B on n'aime l'escalade mais aussi le VTT et pourquoi pas la Rando. Quand on parle randonnée, on évoque obligatoirement les sentiers bleus créés au XIXe et qui sont une formidable façon de découvrir notre massif forestier, ses richesses et son histoire.
Créés notamment par Denecourt et Colinet, ils sont entretenus par l'Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau  dont on vous a parle régulièrement. Même si ces sentiers sont des oeuvres historiques qui peuvent paraître bien figés, les plus anciens randonneurs savent que ceux ci ont bien évolué au fil du temps. Outre les déviations réalisées pour des problèmes d'érosion ou de préservation (réserve biologique notamment), ces sentiers, comme les circuits d'escalade, ont connu diverses versions qui ne sont pas toujours connues du public.

Voici donc un petit inventaire des plus historiques sentiers et de leurs évolutions dressé par un passionné d'histoire locale. Il permet de retrouver certaines curiosités aujourd'hui oubliées mais qui faisaient autrefois le bonheur des visiteurs et cartophiles.



Le Mont Ussy et la Butte aux Aires. Sentier n°1 et 2

L'actuel sentier n°1 dessine une sorte raquette qui s'inscrit entre la route de la Reine au nord, l'ex nationale 7 à l'est, la route de Bon Secours au sud et la route du Nid de l'Aigle à l'ouest. Il est le fruit de la réunion de plusieurs des itinéraires Denecourt-Colinet qui traversaient le mont Ussy, mais a été amputé de sentiers secondaires (vallée des maîtres sonneurs, raccourci entre le rocher de Fontanges et la grotte des Montussiennes qui subsiste cependant même s'il n'est plus balisé) et surtout de toute la partie qui s'organisait autour du carrefour du Nid de l'Aigle, intégré aujourd'hui dans une réserve biologique intégrale, où l'on trouvait quelques uns des arbres les plus connus de la forêt : le Charlemagne, le Nid de l'Aigle, le Feu d'Artifice. Après avoir traversé une première fois la route du Nid de l'aigle, le sentier actuel suit le cheminement de l'ancien tracé jusqu'à la roche de Merlin l'enchanteur, puis le tracé semble avoir été légèrement modifié puisqu'au lieu de passer d'abord devant le Chêne des fées il emmène directement le promeneur jusqu'à l'Antre de la fée vipérine où il se rabat brusquement pour traverser à nouveau la route du Nid de l'aigle. 
En observant le coin devant le chêne des fées (dont la présence n'est plus signalée par le guide des amis de la forêt de Fontainebleau) on peut encore voir s'amorcer l'ancien sentier. Autrefois, de l'Antre de la fée vipérine, le périple se poursuivait jusqu'au Charlemagne, non loin du carrefour du Nid de l'Aigle. De là, plusieurs possibilités s'offraient : rejoindre le mont Chauvet par le sentier des ruines, décrire une boucle autour du carrefour du Nid de l'aigle, ou rejoindre le carrefour du Mont Pierreux en saluant au passage le Feu d'artifice et le Nid de l'Aigle. Il est aujourd'hui assez difficile de retrouver les traces des anciens itinéraires. La route Adélaïde, qui traverse la futaie des Fosses rouges (parcelle 275), disparaît sous les arbres abattus entre le carrefour de la Butte aux Aires et le carrefour du Pivert,  où on la retrouve enfin. En la suivant, on pourra rendre un dernier hommage au Nid de l'Aigle, couché en son travers. En s'avançant un peu et en s'enfonçant dans le bois, on remarquera un grand chêne, non loin de la route de la Fontaine. Peut-être le Feu d'artifice ? Après le carrefour du Nid de l'Aigle, la route Adélaïde, maintenant bitumée, grimpe pour rejoindre le carrefour du Sylvain Colinet et passe devant la Chaise Marie. Un peu avant, sur la droite, s'amorce le sentier qui conduisait au Charlemagne. On retrouve la grotte Ganelon, marquée d'un J bleu. Un peu plus loin, si le Charlemagne a disparu (abattu par une tempêteen 1925), le tronc du Roland résiste encore.
medium_sentiercalque.jpgTrait bleu : le sentier n° 2 aujourd'hui et correspondant à l'itinéraire bleu Denecourt vers 1920.
Trait bleu barré : le sentier n°2 aujourd'hui, ne correspondant pas à l'ancien balisage Denecourt vers 1920.
Trait pointillé vert : balisage bleu Denecourt vers 1920, abandonné aujourd'hui.
Trait pointillé rouge : balisage rouge Denecourt vers 1920

La visite en images par notre ami Olivier Blaise sur son site Fontainebleau-photo.

Le sentier n°2 : promenade à la Tour Denecourt

Le sentier n°2 s'inscrit dans un rectangle limité par la route du rocher Cassepot au Nord, la route de la tour Denecourt à l'Ouest, la route de la Bonne Dame au Sud et la D116 puis l'ex N6 à l'Est.  L'itinéraire ainsi décrit correspond à celui de la promenade à la Tour Denecourt vers 1920, à l'exception du départ près de la chapelle de Notre Dame de Bon Secours  (le sentier de liaison 1-2-3 constituait autrefois le début de la promenade dont le retour s'effectuait par le sentier 2 lequel, au lieu de former une boucle avec le premier, aboutissait plus à l'ouest sur la route de la Bonne Dame), de l'aménagement du départ à partir de la gare (le point de vue de la Reine Amélie n'était pas desservi à l'origine), ainsi que de probables réaménagements de détails tout au long du parcours.

Sources : Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau / AAF, 2004.
Fontainebleau : Palais, forêt, environs / Denecourt-Colinet, 44e éd.
Forêt de Fontainebleau : excursions pédestres / Touring club de France, s.d. [191?]

Le sentier n°2 en photos par Olivier Blaise 

Le rocher Cassepot : sentier n°3

Le sentier n°3 monte , à partir de la Croix d'Augas, à l'assaut du rocher du Cassepot, sur la platière duquel il nous conduit de point de vue en point de vue, du belvédère Carnot au belvédère du sport, avant de redescendre vers le point de départ.
Il perpétue certainement "la promenade aux points de vue" Denecourt-Colinet du rocher Cassepot, telle qu'elle se présentait vers 1920.

Sources : Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau / AAF, 2004.
Fontainebleau : Palais, forêt, environs / Denecourt-Colinet, 44e éd.
Forêt de Fontainebleau : excursions pédestres / Touring club de France, s.d. [191?]

Pas trouvé de carte postale de ce secteur

La visite virtuelle by Olivier Blaise.

Le Rocher Saint-Germain Sentier n°4

Le Rocher Saint-Germain est desservi par le sentier Denecourt-Colinet n°4, qui forme une boucle permettant un aller-retour entre Belle-Croix et le cabaret Masson. La branche sud de cette boucle correspond à l'itinéraire Denecourt-Colinet de 1920, la branche nord, dite "sentier des cimes" est de création plus récente. Le réaménagement est sans doute lié à la création de la réserve biologique intégrale du Mont Chauvet avec lequel le réseau Denecourt-Colinet permettait vers 1920 une liaison qui passait par la vallée de la Solle, et non comme aujourd'hui par le sentier de Belle-Croix.  Suite à cette modification, deux curiosités ne sont plus desservies, le Mont Saussure (F : avalanche rocheuse) et le rocher de Gesner (H : énorme masse de grès).

Chose curieuse, le rocher Saint-Germain est assez peu représenté parmi les cartes postales anciennes, à l'exception de la trop célèbre Grotte aux cristaux, curiosité géologique facilement accessible puisque située tout près du carrefour de Belle-Croix. Il y avait ici une buvette qui a suscité plusieurs vues mais le reste ne semble pas avoir fait l'objet de beaucoup d'images. A la suite des nombreux pillages, la grotte aux cristaux dûe être grillagée pour la protéger. Nous reviendons sur cette épisode...

Sources : dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau / Herbet, 1903. Fontainebleau : palais, forêt et environs / Denecourt-Colinet, v. 1920. Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau /AAF, 2004.


Le Mont Chauvet, les hauteurs de la Solle, sentier n°4

Le Grand Mont Chauvet était traversé, vers 1920,  par deux itinéraires Denecourt-Colinet (promenade de la vallée de la Solle et promenade aux points de vue de la Solle).
Les sentiers décrivaient une grande boucle qui partait de la Fontaine Sanguinède, traversait le sentier des Accords avant de redescendre sur le carrefour des gorges de la Solle d'où elle gagnait la fontaine du Mont Chauvet , par le sentier de la Solle,  sinuait ensuite par le sentier des Artistes, le long de la route tournante des hauteurs de la Solle puis le long de la route de la Reine, avant de revenir à la fontaine Sanguinède. 

Deux autres boucles s'inscrivaient dans la première, puisqu'on pouvait regagner plus directement la fontaine Sanguinède à partir du carrefour des gorges de la Solle  par le sentier des Rapins, ou rejoindre le sentier des Artistes non loin du rocher des Deux soeurs à partir du sentier de la Solle.

Aujourd'hui, le Mont Chauvet est simplement frôlé par le sentier n°4, de la roche Perceval au sentier des Accords. Il s'agit d'une petite partie (d'ailleurs remaniée après la mare aux Ligueurs) de l'ancienne promenade à la vallée de la Solle. Il fait partie de la réserve biologique intégrale du Gros Fouteau et les routes et sentiers qui le traversaient sont aujourd'hui à l'abandon. 

Le capuchon du Père Dan
Les points remarquables qui jalonnaient les itinéraires Denecourt-Colinet ont lentement sombrés dans l'oubli alors que certains d'entre eux (fontaine du Mont Chauvet, Roche qui remue) comptaient parmi les plus renommés de la forêt. On retrouve cependant aisément la portion de l'itinéraire que Denecourt avait baptisé "sentier des artistes" et qui longe la route de la Reine puis la route tournante de la Solle, de la Roche des Deux Soeurs à la fontaine du Mont Chauvet. On retrouve également, le long de la portion (aujourd'hui débaptisée) de la route Amélie allant du carrefour des Ligueurs (sentier à droite de l'actuel sentier Denecourt-Colinet) au carrefour des gorges de la Solle (lui aussi débaptisé), la grotte Delphine (O). Enfin, lorsque l'on suit le sentier n°4, au niveau de la mare aux Ligueurs s'esquisse un sentier qui va sur la droite : il s'agit de l'ancien tracé qui permet de retrouver le Capuchon du père Dan et la roche d'Adrienne Lecouvreur.

Et bien entendu, la visite par Olivier sur son site.


Rocher du Cuvier Châtillon : sentier n°5

Le rocher du Cuvier Châtillon est sillonné par le sentier n°5 qui, grosso modo, joint le carrefour de Bellecroix au carrefour de l'Epine. Il démarre sur le sentier n°4, parcelle 248, au moment où celui-ci croise la route Lebel qu'il suit un peu avant de bifurquer vers la droite pour arriver sur la route du Luxembourg un peu avant le carrefour de Bellecroix (parcelle 880). C'est là le véritable point de départ et d'arrivée du parcours, qui se présente comme la juxtaposition de deux boucles qui se touchent sur la route du Cuvier Châtillon, au rocher de la Merveille, à la limite des parcelles 881 et 882.

Le sentier Denecourt-Colinet n°5 ne constitue qu'une partie du réseau qui traversait ce secteur vers 1920. Il était en effet complété au Nord par un itinéraire qui partait de Belle-Croix et traversait le plateau par les mares, restant grossièrement parallèle à l'itinéraire actuel dont il ne s'écartait franchement qu'au moment de s'incurver vers le Nord pour desservir la caverne des sorcières. Il rejoignait le sentier actuel au niveau de la grotte de soeur Anne, mais offrait une possibilité de le regagner une première fois au niveau du rocher de la Tirelire.

Le GR1 qui traverse également le secteur semble par endroit reprendre le tracé de cet ancien sentier mais a lui aussi fait l'objet de diverses modifications dont la plus notable est lévitement des roches Cuvier, curiosité géologique. D'autre part, le sentier se prolongeait au-delà du carrefour de l'Epine et traversait le Bas-Cuvier jusqu'au carrefour du Congrès forestier avant de traverser l'ex N7 pour rejoindre le carrefour du Briarée.

La première partie du sentier n°5, de l'Eugène Sue à la fourche formée par la jonction de la route du Luxembourg et de la route Mory de Neuflieux, jusqu'au passage des Francs-Tireurs, correspond à la fin de la promenade intitulée "promenade de la grotte aux cristaux et du plateau de Belle-Croix" telle qu'elle se présentait vers 1920, mais en sens inverse de celui prôné par le guide de l'époque. A partir de là, le sentier n°5 délaisse l'ancien réseau pour rejoindre directement la Merveille, où il reprend alors le parcours, toujours en sens inverse, de la promenade au rempart du rocher Cuvier Châtillon et ce, jusqu'à la roche de Charles Jacque, à peu près jusqu'au carrefour de l'Epine. Pour le retour, il suit la route Mory de Neuflieux jusqu'à la Merveille puis retrouve une troisième promenade Dennecourt-Colinet, celle des gorges d'Apremont et du rocher Cuvier Châtillon. Il s'en écarte cependant en traversant la route du Luxembourg, pour aller visiter l'inscription rappelant la mort du peintre Decamp avant de retrouver le point de départ non loin de Belle-Croix.

Les cartes postales représentant le secteur s'intéressent surtout au plateau de Belle-Croix, et tout particulièrement à ses mares (mares de Bellecroix, mare Colinet, mare à Dagneau, mare à Piat). Le Cuvier-Châtillon est moins bien représenté. Qui plus est, les légendes imprécises ou fantaisistes de certaines cartes postales rendent leur identification incertaine ("passage Cuvier-Châtillon", "Cuviers châtillon", "plate-forme du Cuvier Châtillon").

Petite visite en images par Olivier Blaise.

Apremont et le Bas-Bréau : sentier n°6

Les gorges, le désert et les plâtières d'Apremont constituaient un des plus vastes cantons de la forêt. Apremont constitue dès le milieu du XIXe siècle l'un des sites les plus fréquentés de la forêt, avec deux curiosités phares : la caverne des brigands et la mare aux biches. L'itinéraire Denecourt-Colinet,  qui mène du carrefour de la Tillaie à celui du Bas-Bréau par les plâtières puis qui ramène des gorges d'Apremont au carrefour de la Tillaie, a été peu modifié (contrairement à la partie du sentier qui parcourt le Bas-Bréau). On note cependant la suppression de la Cavalière des brigands qui reliait directement la caverne des brigands à la Longue Gorge.

Sa position en lisière de forêt et sa proximité avec Barbizon ont fait du Bas-Bréau un site particulièrement fréquenté, d'autant plus qu'il offre un accès aux pittoresques sites d'Apremont. L'itinéraire Denecourt Colinet de 1920 proposait, en débouchant de la caverne des brigands sur le carrefour du Bas-Bréau, une boucle dans la futaie de part et d'autre de la route Marie-Thérèse jusqu'au carrefour du Briarée, avant de retourner vers les gorges d'Apremont par la route des Ventes Alexandre, puis par le sentier Denecourt baptisé Jean-François Millet jusqu'à l'esplanade de Pétrarque, à partir de laquelle le sentier n°6 actuel se confond avec l'ancien. Aujourd'hui, à partir du carrefour du Bas-Bréau, le sentier n°6 va directement au monument Millet-Rousseau pour retrouver un itinéraire qui n'était que complémentaire en 1920.  Il amène, en passant notamment par l'Eléphant et la grotte des Barbizonnières, jusqu'à l'esplanade de Pétrarque. Vers 1920, une liaison existait également entre ce sentier et la route des Ventes Alexandre, en passant par la gorge aux Renards.

La zone est assez bien pourvue en cartes postales anciennes et tout particulièrement les vue de barbizon, de la caverne aux brigands et de sa buvette. On trouve aussi des vues des roches remarquables, de quelques arbres et des chaos rocheux mais dont certaines sont imprécisément légendées.

Sources : dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau / Herbet, 1903. Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier  de Fontainebleau / AAF, 2004. Forêt de Fontainebleau : excursions pédestres / Guide illustré du Touring-club de France, v. 1920. Fontainebleau / Guide Denecourt-Colinet, v. 1920.

En route avec Olivier Blaise.

Franchard, Gorges du Houx, Mont Fessas : sentier n°7

Le sentier n°7 s'inscrit dans la continuité des promenades Denecourt-Colinet aux Gorges de Franchard et aux Gorges du houx (qu'il dessert concuremment avec le sentier 8), situées de part et d'autre de la route Ronde entre le carrefour de la Croix de Franchard et celui des Gorges de Franchard.
Le début de la promenade se trouve, comme autrefois, parcelle 289, à l'orée de ce que Denecourt appelait la gorge aux chevreuils. Le sentier nous balade dans plusieurs futaies (Fosse aux râteaux, Vente des charmes, Puits du géant) en conservant l'orientation générale donnée par Denecourt mais en différant sensiblement du parcours original. Ainsi le Jupiter (dont il ne reste il est vrai plus grand chose) n'est plus desservi (mais l'on constate que la portion de l'ancien sentier Denecourt, appelé sentier des lierres, est encore porté sur la carte). Il ne passe plus égallement par la futaie du chêne brûlé, devenue réserve biologique intégrale.
A partir du carrefour de l'Ermitage et jusqu'à son point d'arrivée au carrefour de la Fourche,  le sentier actuel se confond avec l'ancien, à quelques exceptions près, dont la plus notable est qu'il ne dessert plus la Mare aux pigeons et qu'il ne permet plus de remonter, à partir du carrefour du Renard, jusqu'au carrefour du Grand-Duc et de là au Jupiter.

Sur le site de Franchard, le sentier n°7 se complète du sentier 7-7, déjà existant vers 1920, et des GR 11 et 1 qui perpétuent au moins en partie les sentiers complémentaires Denecourt-Colinet (marques rouges) "Philippe-Auguste", qui offrait une variante entre la roche du Géologue et le carrefour Amédée (GR 11), et du décollé de Franchard, entre le belvédère Marie-Thérèse et le grand point de vue des gorges de Franchard (GR 1).



Là aussi, ce site très célèbre de Fontainebleau est richement pourvue de cartes postales anciennes dont celles montrant l'ermitage, l'antre des druides ou la célèbre et légendaire Roche qui pleure. Le Jupiter et sa buvette compte certainement parmi les vues les plus diffusées de cette forêt. On trouve aussi des photos de différents points de vue, parfois mal légendées (confusion avec les Gorges d'Apremont) qui témoigne du caractère peu boisé des pignons rocheux il y a un siècle.

Sources : Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier  de Fontainebleau / AAF, 2004. Forêt de Fontainebleau : excursions pédestres / Guide illustré du Touring-club de France, v. 1920. Fontainebleau / Guide Denecourt-Colinet, v. 1920.

Et voilà la visite virtuelle proposée par Fontainebleau-photo


Le Mont Aigu : sentier n°8

C'est certainement le plus ancien des sentiers avec son célèbre chemin en hélice. Il semble exister avant 1820 et sera aménagé dès 1842. Denecourt l'intégra dans son itinéraire de promenade au Mont Aigu, comme le reprend aujourd'hui le sentier n°8 avant de permettre de rejoindre les plâtières des Gorges du Houx ou le Rocher du Long Boyau.

Connu pour ses passages sous roche et sa grotte, il fut restauré par l'ONF qui a fait évacuer le sable comblant le passage !

D'un point de vue cartophile, c'est un secteur très riche en clichés et on peut facilement retrouver les blocs photographiés...

Sources : dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau / Herbet, 1903. Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau / AAF, 2004. Forêt de Fontainebleau : excursions pédestres / Guide illustré du Touring-club de France, v. 1920. Fontainebleau / Guide Denecourt-Colinet, v. 1920.

Merci qui, merci Olivier 

Rocher Bouligny, Rocher des Demoiselles : sentier n° 9

Le sentier n°9 reprend presque intégrallement les itinéraires Denecourt-Colinet de la promenade au Rocher Bouligny et  de la promenade aux Rocher des Demoiselles, tels qu'ils se présentaient vers 1920. On note cependant, au Rocher Bouligny, la suppression d'un diverticule marques rouges qui a peut-être été en partie repris par le GR 11, et la création d'une portion de sentier permettant de rallier la fin de la promenade au Rocher Mont Morillon sur la route d'Occident au carrefour de Maintenon.

Le Rocher des Demoiselles formait, avant 1904, un canton d'environ 60 ha. Jusqu'en 1835, il s'appelait le Rocher aux Putains, du nom vulgaire du cornouiller sanguin et non, comme veulent le faire croire certaines explications, parce qu'il était fréquenté par des prostituées. Le Rocher Bouligny formait, avant 1904, un canton d'environ 80 ha. Vers 1920, un incendie détruisit la totalité des arbres de sa partie Est.

Sources : dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau / Herbet, 1903. 
Forêt de Fontainebleau : excusrions pédestres / guides illustrés du Touring club de France, v. 1920.
Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau /AAF, 2004.
A travers les images du site d'Olivier

Le Rocher d'Avon : sentier n°10

Le Rocher d'Avon constituait, avant 1904, un canton d'environ 100 ha.  Il est desservi par le sentier Denecourt-Colinet n° 10, qui reprend l'itinéraire de la promenade au Rocher d'Avon telle qu'elle se présentait vers 1920. Il forme une colline étirée d'environ deux kilomètres, au Sud de Fontainebleau et d'Avon, qui se transforme peu à peu en crête rocheuse. Il atteint son point culminant au Mont Louis Philippe, à l'Ouest, lequel constitue un magnifique belvédère.

C'est dans la vallée des héronières que se trouve quelques unes des plus anciennes carrières de grès (ouvertes en 1609). Il fut planté en pins à la fin du 18e siècle, ce qui explique la présence d'une inscription sur les rigueurs de l'hiver 1879-1880 au bas de la pente du Mont Louis Philippe.
Le Rocher d'Avon semble avoir été particulièrement fréquenté : le sommet du Mont Louis Philippe était appelé "salle de danse" vers 1850, car il servait de lieu de rassemblement à la jeunesse d'Avon. Le belvédère Louis VII est environné de roches couvertes de dessins et inscriptions réalisées au XIXe siècle par des militaires. Vers 1920, le guide du Touring Club note que l'itinéraire décrit par le sentier Denecuourt est "embrouillé, en maints endroits, par des dérivations tracées suivant le caprice des visiteurs".

Sources : dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau / Herbet, 1903. 
Forêt de Fontainebleau : excursions pédestres / guides illustrés du Touring club de France, v. 1920.
Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau /AAF, 2004. Fontainebleau : Palais, forêt, environs / Denecourt-Colinet, 44e éd.

Les images de Fontainebleau-photo

Le Restant du Long Rocher et le Rocher des Etroitures : sentier n°11

Au sud-est de la forêt, le Restant du Long Rocher constitue le prolongement du Long Rocher. Le sentier n°11 actuel le parcourt en épousant fidèlement le tracé de la promenade Denecourt-Colinet telle qu'elle se présentait vers 1920, puis conduit au Rocher des Etroitures, situé entre la route des Etroitures à l'Est, et le plateau de la mare aux fées à l'Ouest, qu'il sillonne jusqu'au belvédère Corot, en respectant toujours l'ancien itinéraire.

En revanche, le tracé actuel du plateau de la mare aux fées, a fait l'objet de diverses modifications. Il s'inscrivait en effet à l'origine dans l'itinéraire de la promenade à la Gorge aux Loups, supprimé de par le classement de cette partie de la forêt en réserve biologique intégrale. Le sentier décrivait donc une large boucle autour de la mare aux fées, puis se prolongeait vers l'Ouest. Aujourd'hui, il se contente de traverser le plateau avant de s'incliner vers le Sud pour retrouver le point de départ du sentier aux abords de la maison forestière de la Grande Vallée.  Ce secteur est une vaste platière se terminant par le Rocher des étroitures et qui s'effondre au Nord pour former la Gorge aux Loups.

On trouve beaucoup de cartes postales des arbres de la gorge aux Loups et des environs de la mare aux fées notamment.


Sources : dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau / Herbet, 1903. Forêt de Fontainebleau : excursions pédestres / Guides illustrés du Touring-Club de France, v. 1920.
Guide des sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau /AAF, 2004.

Et la dernière visite via le Ouaib...

Il existe d'autres sentiers bleus mais ceux-ci sont plus récents. Par ailleurs, pour en savoir plus, nous vous invitons à rejoindre les sorties commentées des AFF ou à se procurer leurs ouvrages. Nous regrettons juste la disparition de ces descriptions détaillées et romanesques que nous livraient les sylvains dans leurs guides. Vous trouverez bien entendu plein d'informations sur le site internet des AFF.

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1 commentaire :

  1. Ces sentiers sont d'un grand intérêt esthétique et sportif. On n'y croise pas grand monde et les foules des "25 bosses" gagneraient à les redécouvrir. Seul bémol : les VTT, croisés au Cassepot, au Mont Ussy ou au Calvaire, n'ont rien à faire sur ces sentiers sensibles à l'érosion. Il me semble d'ailleurs qu'ils sont réservés aux piétons, non ?

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