[COM ONF] Ici on coupe, là on plante la forêt de demain

Vous le savez sans doute, chaque fois que l'ONF fait couper un arbre cela déchaîne les passions et beaucoup de gens se mettent à dire un peu n'importe quoi... Depuis quelques temps, l'ONF bashing est de mise même lorsque l'Office plante des arbres. Alors pour commencer, rappelons qu'une forêt s'apprécie sur un temps long, celui de la vie des arbres, soit une centaine d'années pour les essences à durée de vie courte et plusieurs siècles pour les chênes par exemple. Pendant ce temps long, de nombreux évènements peuvent mettre en cause le résultat attendu par les générations de forestiers qui se succèdent sur une parcelle : maladie, parasites, changements climatiques, tempêtes, etc. Le métier des forestiers c'est de concilier au mieux avec ces aléas pour arriver au plus près du résultat, c'est à dire la pérennisation du milieu forestier et ce dans un but tant économique que de sauvegarde de l'environnement. Parfois, pour y arriver, il ne suffit pas de couper, il faut aussi planter. C'est le cas cet hiver avec près de 63000 plants prévus !

Alors aujourd'hui, quand on entend les très vives critiques (parfois très insultantes) adressées aux forestiers depuis 10 ans sur la conduite des différents chantiers de coupe, on voit combien les gens on la mémoire courte et manque de recul et de connaissances sur la sylviculture. Il y a 400 ans, soit l'âge d'un beau et gros chêne, la Forêt domaniale de Fontainebleau ne couvrait même pas la moitié de sa surface actuelle ! 6740 ha sur les 12 242 ha en 1715 et jusqu'en 1796. Il faut attendre 1830 pour que débutent les plantations massives de plus de 6 000 ha. Des plantations parfois ratées et mises à mal dans les siècles suivants mais qui ont vu l'introduction du pin sylvestre, grand colonisateur de la forêt. S'en sont suivit d'importantes luttes contre les décisions des forestiers et leurs méthodes parfois radicales notamment entre 1970 et 1995 (relire l'article sur l'histoire des paysage de Bleau).

Depuis la mise en place du dernier plan d'aménagement, l'ONF s'est engagé dans une politique d'exploitation sylvicole plus vertueuse en passant progressivement à la futaie irrégulière, à l'exploitation des pins si longtemps négligée au point qu'elle est devenue l'essence majoritaire sur nos chaos rocheux et aux coupes progressives. Un changement qui s'opère hélas dans la douleur et la critique, la société ayant certainement changée de regard sur les arbres fussent-ils des pins et l'écologie de comptoir, fusse-t-il en zinc !

Ainsi, les riverains et usagers ne supportent plus la moindre coupe que ce soit à Apremont en 2016, à Bourron (en 2018dans les Trois Pignons (en 2020),ou à Franchard en ce moment. A Franchard effectivement, les travaux de coupe conduits actuellement autour des sites d'escalade de la Cuisinière et d'Isatis semblent beaucoup perturber les grimpeurs. Oui, le chantier est encours et l'évacuation des pins coupés nécessite de gros engins qui laissent de profondes ornières en ces jours pluvieux. Oui, les chemins et l'intérieurs des parcelles porteront les stigmates de ces coupes pendant plusieurs années mais à l'échèle de la forêt c'est bien peu de chose. Et pendant ce temps là, ailleurs dans la forêt, l'ONF plante et replante, pour la forêt de demain, la forêt de nos arrières petits enfants, celle qui devra résister à des sécheresses très longues et des températures pouvant atteindre les 50°C à Marseille l'été. Alors, il en profite pour tester des espèces plus adaptées contrairement à ce qu'il affirmait il y a moins de 10 ans. Les temps changent et avec lui le dépérissement de nos forêts de plus en plus sensibles tant au problème climatique qu'à la bêtise humaine. Bref, pour conclure cet aparté, si on peut parfois mettre une volée de bois vert à l'ONF pour pratiquer la langue de bois, on peut aussi croire qu'il agit pour le meilleur et pour l'avenir. La bataille de la communication peut commencer. 


Bataille de communication... D'un côté l'ONF fait valoir des coupes plus respectueuses de la forêt 

De l'autre des usagers qui montrent l'état des chemins forestiers à Franchard Cuisinière 

En attendant, à propos de ces plantations, voilà d'ailleurs le communiqué de l'Office.

Durant la campagne hivernale 2022-2023, l’ONF va planter 63 000 arbres sur le massif de Fontainebleau. Soumis à un climat de plus en plus chaud et sec, confronté à une quatrième année de sécheresse en cinq ans, la forêt est mise à rude épreuve. Les effets du changement climatique, amplifiés par des sols pauvres et sableux peu capables de stocker l’eau, se ressentent. Pins sylvestres aux épines rougies, hêtres aux cimes rabougries, sont des signes visibles qui ne trompent pas.

Dans sa gestion courante, l’ONF privilégie systématiquement la régénération naturelle, c’est-à-dire que la majorité du renouvellement des forêts se fait à partir des graines issues des arbres en place. Toutefois comme les évolutions climatiques s’accélèrent vite, certaines essences n’ont pas le temps de s’adapter, se régénèrent très mal où meurent précocement à cause de maladies et de pathogènes. Dans ce cas, les forestiers accompagnent l’adaptation des forêts en plantant des essences variées et plus adaptées au climat futur.

L’État, avec le plan France Relance et la Région Île-de-France apportent leur soutien financier pour réaliser la campagne de plantation 2022-2023.

Vous trouverez ci-après la communication relative à cette campagne de plantation réalisée sur le massif de Fontainebleau. 




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