Il y a quelques jours, alerté par le collectif citoyen "L'avenir du Vaudoué" nous avons publié un article sur un important projet de coupe dans les Trois Pignons et sollicité nos contacts à l'Office National des Forêts pour en savoir plus. Voici donc la note d'information correspondante à ces travaux forestiers pour lesquels, à la TL²B, il ne semble pas nécessaire de nous alarmer outre mesure. Nous resterons bien entendu très vigilants sur la remise en état des parcelles, sentiers et autres chemins et vous invitons à nous communiquer vos observations. Durant toute la période des travaux, nous vous invitons à la plus grande prudence sur la zone. En attendant les réunions d'information, l'Avenir du Vaudoué invite à signer une pétition que vous trouverez sur leur site ici
C'est confirmé, à compter du 6 janvier 2020, l’Office national des forêts procédera à différentes opérations sylvicoles dans la forêt des Trois-Pignons, sur les communes de Noisy-sur-Ecole et du Vaudoué. Les parcelles concernées se situent autour du Rocher fin et le long du chemin de la Mée. Ces travaux vont durer 2 mois et "sont planifiées dans l’aménagement des forêts de Fontainebleau et des Trois-Pignons (approuvé par arrêté ministériel le 5 avril 2018). Elles visent à répondre à 3 objectifs : améliorer le peuplement forestier (donner de la lumière et de l’espace nécessaires à la croissance des jeunes arbres), ouvrir des cloisonnements dans des parcelles (réglementation indispensable à la préservation des sols) et restaurer une lande écologiquement intéressante. In fine, les arbres d’espèces, de tailles et d’âges variés cohabiteront sur les parcelles, conservant l’écrin boisé de la forêt. L’ONF y applique une gestion en futaie irrégulière."
La note d'information (ci -après) précise que cette opération est "proche de zones résidentielles et d’itinéraires de promenades (sentier des 25 bosses, sites d’escalade, sentier GR), elle peut perturber les activités récréatives des usagers, tout en occasionnant des désagréments temporaires : bûcheronnage, passages des engins forestiers, ornières. Raisons pour lesquelles, l’ONF s’engage à ce que le chantier s’arrête le 10 mars 2020 (hors débardage) et qu’une remise en état des chemins soit faite au terme de l’opération."
Ce type d'opération suscitant toujours d'interminables polémiques, l'ONF, pour informer au mieux le public, organisera 3 réunions d’information, ouvertes à tous, les 15, 22 et 29 janvier 2020 sur les parkings de la Vallée de la Mée (Potala) et de Noisy-sur-Ecole, ainsi qu’une visite guidée des travaux le samedi 1er février 2020.
Pourquoi un si gros chantier :
Le passage entre 2 coupes dans une même parcelle se fait habituellement tous
les 8 à 10 ans. Sur la zone concernée, compte-tenu des difficultés d’exploitation,
un retard a été pris ces dernières années, certaines parcelles n’ayant fait
l’objet d’aucune intervention depuis 15 ans, voire plus.
Cette situation pose 2
problèmes :
- la sécurité sur un site très fréquenté du public
- et surtout la capacité
de régénération du milieu.
Exemple de coupe de récolte de pins à Franchard Isatis en 2016 avec layon de 4 m tous les 24 m Photo : Greg Clouzeau. Tous droits réservés |
Les interventions répondent à 2 objectifs :
• Restaurer une lande présentant un intérêt écologique
La lande de la Poulette avec sa végétation basse (bruyères, graminées), abrite
une faune et une flore spécifique. Sans entretien, elle se reboise puis se referme
progressivement. Pour la biodiversité, les conséquences sont directes puisque
certaines espèces protégées se trouvent menacées.
L’engoulevent d’Europe, la
fauvette pitchou ou encore l’alouette lulu figurent parmi elles. Les pins sylvestres
colonisent cette lande. Atteignant une certaine hauteur, seule leur coupe
permettra de conserver ce milieu à forte valeur patrimoniale.
• Améliorer le peuplement forestier et préparer l’avenir. Une grande majorité des interventions consisteront à implanter des cloisonnements
dans les parcelles, réservés aux passages des engins forestiers. Des layons larges de 4 mètres à intervalles réguliers (tous les 24 mètres) seront aménagés. Dans
un souci de protéger les sols, ils limitent la surface parcourue par les engins en
canalisant la circulation toujours au même endroit dans la parcelle. (cf. schéma
cloisonnements).
L’ONF veille à l’insertion paysagère des cloisonnements.
Par ailleurs, en coupant certains arbres dans les parcelles, le forestier apporte
l’espace et la lumière nécessaires à la croissance des jeunes arbres et semis.
Le renouvellement se fait alors naturellement. Après l’intervention, les arbres
d’espèces, de tailles et d’âges variés cohabiteront sur les parcelles, conservant
l’écrin boisé de la forêt. L’ONF y applique une gestion en futaie irrégulière. (cf.
schéma coupe irrégulière).
Le prélèvement opéré par ces interventions s’élève à environ 20 % du volume
des arbres présents dans les parcelles. Il reste inférieur à l’accroissement naturel
de la forêt.
Engagements de l’ONF
Sur ce site recevant du public, les travaux s’arrêteront au plus tard le 10 mars,
avant la période de nidification des oiseaux et la fin d’hivernation des chauvessouris.
Pour veiller à la qualité des chantiers et au respect du calendrier, l’ONF réalisera
cette intervention en régie. Des entreprises forestières en contrat avec l’ONF
se chargeront de les réaliser. Le transport des troncs d’arbre qui pèsent parfois
plusieurs tonnes nécessite le recours aux engins forestiers : débardeurs, tracteurs,
porteurs…
Dans les parcelles, le bûcheronnage s’effectuera de façon mécanisé,
puis les bois seront empilés et stockés le long des routes forestières : chemin de
la Mée, chemin de la plaine de la Mée et l’ancien chemin de Melun.
D’ici cet été,
80% des volumes prélevés seront transportés vers les usines de transformation.
Proche de zones résidentielles et d’itinéraires de promenades (sentier des 25
bosses, sites d’escalade, sentier GR), les interventions modifieront les activités
récréatives des usagers. Ces opérations occasionneront des désagréments
temporaires : bûcheronnage, passages des engins forestiers, ornières. Raisons
pour lesquelles, le chantier s’arrêtera le 10 mars (hors débardage). Une remise
en état des chemins est prévue au terme de l’opération.
Tout sera mis en œuvre pour garantir leur réalisation dans les meilleures
conditions de sécurité. Une information signalant la zone de travail et
l’interdiction d’y pénétrer, se déplacera à l’avancée du chantier.
Ce que ne dit pas la note :
En revanche, nous avons aussi été sollicité à propos de la coupe de très nombreux bouleaux dans le même secteur et sur des arbres n'ayant pas été martelés au préalable. Ces coupes ayant été effectué à plus de 80 cm du sol en laissant des souches importantes, nous avons là aussi demandé des explications à l'ONF dont voici la réponse :
"...il s'agit d'une opération de sécurisation des sites d’accueil sur plusieurs triages, des budgets ayant été débloqués pour assurer cette mise en sécurité des chemins très fréquentés, des sentiers balisés, des sites d’escalade et des zones d’accueil comme les sables. Les arbres coupés en bordure des chemins où dans les zones concernées sont soit des sujets morts, soit présentant des signes de dépérissements avancés (descente de cime, nombreuses branches mortes,…). Même si leurs bases est bien verte, ils ont été coupés en raison de leur cime sèches.
L’opération, très coûteuse, ne pouvant être annuel, il est important de tenir compte du moindre signe de dépérissement. C’est donc souvent des bouleaux (essence sensible à ces problèmes) qui ont été abattus. Ces bois n’ont, en effet, pas été martelés car se sont des consignes précises données aux bûcherons de l’Unité de production de Fontainebleau qui a permis d’orienter le choix de l’abattage ou de la conservation du bois. Toutes les zones et chemins ont été répertoriés sur plan. Le sentier des 25 bosses n’a pas été fait puisqu’il a été sécurisé en début d’année.
Pour la base des troncs qui a été volontairement laissé, c’est moi qui ai donné cette consigne, la raison en est un gain de temps. En effet c’est à la base que le sable s’accumule et désaffute très rapidement les chaines de tronçonneuses surtout avec l’utilisation de gouge carré. Pour éviter que tous les 2 ou 3 arbres, les gars soient obligés d’affuter j’ai demandé qu’ils coupent les bois à hauteur. Comme il n’y a pas que mon triage à traiter, je tenais à ne pas engloutir tout le crédit mais à permettre à mes autres collègues de bénéficier de cette opération très importante."
Ce que ne commente pas votre article est la première étape du chantier, décrite dans la note de l'ONF que vous reproduisez.
RépondreSupprimerIl s'agit du cloisonnement : des layons (chemins de passage des engins de débardage) larges de 4m, rectilignes et parallèles, espacés de 24m vont être installés sur toute la zone (il y a un schéma) : déboisement de 17% de la superficie d'entrée de jeu.
Puis dans les parcelles ainsi créées, déboisement sélectif (pas plus de 20% des arbres dit l'ONF), sans doute utile voire nécessaire.
La chose qu'il faut absolument refuser/combattre/empêcher c'est ce cloisonnement en mailles serrées qui va faire ressembler la zone tout entière à une exploitation sylvicole permanente.
Une alternative possible proposée par un organisme tout aussi compétent que l'ONF en Belgique est du cloisonnement avec des layons tous les 100m et du débardage à cheval http://environnement.wallonie.be/publi/dnf/cloisonnement.pdf
Dans le pays de Fontainebleau cela semble être bien plus adapté que des engins à moteur
Bonsoir,
SupprimerJe vous remercie pour votre commentaire et votre message. Le commentaire est très clair et déjà en ligne.
Nous sommes très favorables à cette proposition même si nous doutons que l'onf la reprenne à son compte pour des raisons économiques. En effet, vu le type de bois produit sur ce secteur, la coupe est peu rentable y compris à cheval et le délai très court. Par ailleurs, en France, les débardeurs à chevaux sont très peu nombreux.
Nous pensons nous aussi que l'intervalle pourrait être porté à au moins 50 m. En revanche, une fois la parcelle éclaircie, les layons disparaissent assez rapidement...
Bleau ardemment
Grégoire Clouzeau
Bonjour
SupprimerUn dossier complet sur le ce projet de l'ONF a été mis en ligne sur le site de l'association "L'avenir du Vaudoué'
https://avenirduvaudoue.wordpress.com/la-foret-des-trois-pignons-en-danger/
Si vous voulez soutenir notre action vous pouvez signer la pétition en ligne :
https://www.petitionenligne.com/la_foret_des_trois_pignons_en_danger
Bien cordialement
Marie Postel
Bonjour Marie, nous avons d'ailleurs fait les mises à jour de l'article dans ce sens en intégrant le lien vers la pétition dès l'introduction et le dossier en bas de page.
SupprimerC'est ce qui s’appelle être remis à sa place... Avec des remerciements en plus. N’empêche que madame Marie Postel avec ses termes techniques qui lui donnent l’assurance que sa réponse est bonne, nous donnent aussi l’impression que clairement nous ne parlons pas le même langage, du moins nous n’entendons pas les mots avec la même résonnance. Tout le monde le sait, les mots nous abusent tout le temps, et comme certains le savent mieux que d’autres, ils en abusent... Que comprenons nous, nous qui idéalisons la nature, quand on nous parle de forêt d’exception, de protection et blabla… qu’on va laisser la forêt en paix, la laisser évoluer comme bon lui semble, en somme laisser la nature agir, comme elle a toujours su le faire sans l’homme depuis le commencement des temps… Et bien non, on veut gérer la forêt comme un jardin public, contrôler et défaire tout ce que la nature fait… Mettre les arbres en rang dans un désordre contrôlé. L’ONF est très compétente pour cela, on n’en doute pas… N’empêche que ça fait drôle de constater qu’on a compris tout de travers et que la forêt est avant tout une plantation d’arbres à faire des copeaux à cent pour cent. Oui, cent pour cent… 17 pour cent cette fois ci, 17 autres pour cent plus tard et etc… Bon je crains vous ennuyer…
RépondreSupprimerVoila que les citoyens doivent se battre pour sauver la forêt contre les forestiers, c'est à dire l'ONF. Il faut absolument qu'elle n'en a plus la gestion...
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