Avec l’arrivée de l’hiver et du froid, vous entendez souvent parler de la technique vestimentaire multi-couches ou 3 couches. Mais que signifie réellement cette technique ? Pourquoi parle t-on de 3 couches et à quoi servent-elles ?
Rappelons simplement qu'au-delà de la température affichée par le thermomètre, le vent, l'humidité, notre condition physique, le fait d'être un homme ou une femme, notre alimentation...influencent notre perception du froid. (Relisez notre article précédent) Avoir froid c'est non seulement désagréable mais cela peut être risqué. En plus, la surconsommation de calorie pour maintenir la température de notre corps à 37°C va nuire à nos performances sportives. Pour s'isoler du froid donc, les alpinistes ont adopté la technique de l'oignon, c'est à dire plusieurs couches de vêtements techniques qui permettent de s'adapter à toutes les conditions climatiques et de réguler sa température. On parle de trois couches mais il en faut parfois qu'une, deux, quatre ou cinq.
Le multi-couches, comment ça marche ?
Pourquoi 3 couches ? Simplement, on a l'habitude de dire qu'en montagne (mais c'est valable ailleurs), il faut se couvrir avant d'avoir froid et se découvrir avant d'avoir chaud. C'est plus facile avec plusieurs couches non ? Ensuite chaque couche a une fonction : la première maintient la chaleur près du corps, la seconde apporte de la chaleur, la troisième protège cette chaleur contre les agressions climatiques ! Mais bien entendu, pour que cela fonctionne correctement, il faut associer des couches cohérentes et c'est là que les technologies textiles entrent en jeux !
La première couche :
Elle est constitué par ce que l'on appelle les sous-vêtements thermiques. C'est souvent la plus négligée par les sportifs amateurs notamment chez les grimpeurs encore très fans du t-shirt coton ! Pourtant cette couche est primordiale tant dans la lutte contre le froid que dans l'évacuation de la transpiration. En effet, elle a pour but principal de préserver la chaleur près de la peau notamment en vous gardant au sec durant votre effort c'est à dire en évacuant la transpiration vers l'extérieur.
Il est loin le temps des Damart qui grattent... Il existe aujourd'hui une multitude de fibre textile remplissant cette fonction et l'on trouve sur le marché des sous-vêtements respirants apportant plus ou moins de chaleur à choisir en fonction de votre activité et des températures à affronter. Plus notre sport fait transpirer et plus cette première couche devra être respirante et hydrofuge.
Tom dans Trouloulou à Cormot |
Côté fibres textiles, vous avez l’embarras du choix ! Du naturel au synthétique en passant par des mix. Elles ont chacune des avantages et des inconvénients. Laine de mérinos, soie, carbone de bambou, polyester, polyamide... en tissage plus ou moins épais, plus ou moins stretch, plus ou moins respirant ou chaud... Le principal reproche fait à certaines fibres creuses c'est de retenir les mauvaises odeurs malgré le lavage...Honnêtement, c'est de moins en moins vrai.
Bref, suivant votre activité vous trouverez facilement votre bonheur dans les magasins de sport... Côté budget, chez Décathlon, on commence à 5€ pour Tshirt manches courtes, en moyenne comptez entre 25 et 30 € pour un manches longues chaud et plus de 60€ dans des marques comme Odlo ou Ulffroté.
La deuxième couche :
Celle-ci sert à apporter de la chaleur supplémentaire. L’air étant le meilleur isolant, elle est souvent constitué de fibres dont le tissage ménage des poches d'air. Cette couche correspond au pull en laine de grand père que l'on a progressivement remplacé par des fourrures polaires.
L'avantage des tissus synthétiques polaires c'est qu'ils restent chauds même lorsqu’ils sont humides et sèches assez vite. D'ailleurs, pour être en cohérence avec la première couche et la suivante, cette couche devra aussi être respirante pour continuer à évacuer la transpiration et garder le corps au sec.
La troisième et dernière couche :
Tenues d'automne à Bleau |
Entre la première et la dernière couche, il peut être opportun, suivant les conditions, d'ajouter des couches supplémentaires. On trouvera ici par exemple les célèbres doudounes en duvet (bien meilleur isolant que les polaires pour une même épaisseur), les gilets (qui protègent uniquement le torse et qui peuvent aussi être en duvet), les fameuses polaires "softshell" (qui apportent de la chaleur, résistent un peu plus au vent et à la bruine qu'une simple polaire).
Adapter ses 3 couches à sa pratique et aux conditions extérieures
Si le concept présenté est simple vous allez devoir l’adapter selon la situation météo et sportive. En effet, tous les sports ne nécessitent pas la même régulation de la chaleur et de la transpiration et la veste Gore-tex ne sera d'aucune utilité s'il n'y a ni vent, ni pluie. Bref, vous devrez parfois combiner la première couche avec deux autres thermiques ou une seule contre le vent, etc.
En plus, il faudra parfois chercher le vêtement le plus adapté à votre pratique. En Montagne par exemple, il faut savoir faire des compromis avec entre le poids, l'encombrement et l'utilité. Pour des ascensions hivernales express Patrick Berhault nous avait conseillé une doudoune en troisième couche et pour la pluie une simple veste ultra-légère à la limite du K-Way ("au cas où").
En escalade à Bleau, l'hiver la doudoune est idéal pour se tenir au chaud entre 2 essais. Bonnet indispensable et gants vivement recommandés aux pareurs. Pour les pieds, attention les chaussons compriment vos orteils et vous risquez de ne pas sentir venir la gelure ! Pensez à les retirer fréquemment et à les réchauffer dans des chaussettes chaudes et sèches. Les grimpeurs ont l'habitude de tenir au chaud leurs chaussons dans la doudoune. Faites de même avec les chaussettes.
Que choisir ?
Au fil du temps, après de nombreux essais, plus ou moins bons, on a fait une petite liste des critères importants pour choisir nos premières couches de randonnées et alpinisme :
1° L’élasticité du produit (un peu mais pas trop) pour le confort et le suivi des mouvements.
2° L’absence de coutures marquées pour éviter les frottements qui seront vite irritants au bout de quelques heures.
3° L'évacuation de la transpiration et donc un séchage rapide.
4° La résistance du produit dans les zones de frottement.
2WARM CONCEPT |
Pour le tissu « polaire », son pouvoir isolant dépend notamment du poids, plus le poids est élevé, meilleure est l’isolation. Mais il y a polaire et fausse polaire... Ne vous laissez pas leurrer par les pseudos drapeaux norvégiens ou arctiques posé sur certains produits...
Le tissus déperlants reçoivent un traitement type Téflon ou silicone qui laissent glisser la pluie sur le tissu. Il faut les renouveler régulièrement.
Les tissus imperméables peuvent être enduits type coton huilé. Pour les vêtement technique c'est souvent à base de polyuréthanne ou d’acrylique. C'est imperméable et coupe vent mais pas respirant.
Les tissu imper-respirants sont micro-poreux mais les trous du tissu ne laissent pas passer l'eau. Donc il est imperméable et coupe vent mais aussi respirant car il permet à la transpiration sous forme de vapeur d'eau.
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