Chomo s'installe donc seul sur ce terrain transformé en atelier à ciel ouvert. Délaissant le bronze, la terre cuite et le marbre, Chomo choisit des « matériaux qui respirent ». La tôle, le bois, le plastique, le verre ou le béton. Il modèle aussi des grillages qu'il peint ou incruste de plastique fondu et de matériaux divers. Il détourne des jouets d'enfants. Chomo s'attaque à l'architecture et à l'art du vitrail : il construit trois bâtiments de bois, de grillage et de bouteilles. Le premier s'appelle le « Sanctuaire des bois brûlés » ; le deuxième, « L'Église des Pauvres », agrémenté d'une rosace spectaculaire réalisée avec des bouteilles de couleur et le dernier, « Le Refuge », recouvert de capots de voitures.
Chomo meurt en 1999 au milieu de ses œuvres, veillé par sa seconde épouse. Dix ans après sa mort, la Halle Saint Pierre organise sa première grande rétrospective.
À l’époque, 2 000 sculptures peuplaient les lieux : des figures étranges aux grands yeux de voyants qu’il appelait ses « bébés d’orage », ses « enfants d’amour refusés », ou encore « visages cosmiques »… Désormais, seuls les bâtiments sont conservés dans la forêt, toutes les autres œuvres étant stockées ailleurs. La dernière compagne de Chomo a supprimé les inscriptions. Et ses enfants, inquiets de laisser ses sculptures sur place à la merci des voleurs, les ont fait mettre à l’abri dans un stock. Seules les belles constructions de l’artiste témoignent encore de son ermitage ici pendant presque quarante ans. Mais voilà, ces œuvres de récupération, qualifiées d'art brut, laissées à l'abandon, se dégradent et le Refuge prend l'eau !
« Chomo était une sorte de chaman, un être d’une spiritualité profonde, tourné vers le cosmos et très proche de la nature », souligne Laurent Danchin, son ami « C’était aussi un imprécateur écologiste, très inquiet des changements climatiques. Les gens de la région le consultaient discrètement pour ses talents de guérisseur, ses pansements au miel, lui qui avait une vingtaine de ruches », raconte ce grand spécialiste de l’art brut, inquiet du devenir de l’œuvre.
Venu visiter le site il y a deux ans, Lionel Walker, alors vice-président (PS) du conseil général de Seine-et-Marne, avait proposé de financer une étude sur son potentiel touristique. « L’endroit se trouve au cœur du Parc naturel régional du Gâtinais. Il y a peut-être un circuit à imaginer en lien avec d’autres sites semblables à proximité comme le Cyclop de Tinguely », faisait valoir l’élu.
D'ici quelques jours, une dizaine d'étudiants de l'école des Beaux-arts de Nante, s'acharneront à restaurer les bâtiment et à mettre hors d'eau le célèbre Refuge grace aux 7600 € de dons collectés lors d'une souscription lancée en juin sur le site Ulule. A l'automne, une association des Amis de Chomo devrait prendre le relais et étudier le projet de réouverture au public du site...
Superbe film on y découvre une grande réflexion sur l'Humain de la part de l'Artiste, énorme...
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