Tous les 4 ans, c'est la même histoire : durant les chaudes soirées de printemps, entre avril et mai, la forêt de Fontainebleau se met à bourdonner ! En effet, depuis quelques semaines, le vol des hannetons adultes se fait à nouveau entendre dans tout le massif forestier, indiquant que la période de reproduction a commencé. Mais cette fois, l'ONF est sur le pied de guerre pour surveiller et cartographier ce phénomène.
En effet, face aux dégradations causées par ce scarabée, l’ONF profite de cette année 2023 pour lancer une importante campagne d’observation de cet coléoptère qui consomme, les racines des jeunes arbres puis leurs feuilles. Car si le hanneton (Melolontha melolontha) adulte ne mesure que 2,5 cm de long n'en cause pas moins d'important dommage à la flore quand sa population est importante. Après quatre années sous terre, les larves se sont transformées et sortent des sols pour s’envoler vers la cime des arbres où ils s’accouplent dans les feuillages qu’ils grignotent avant de replonger dans le sol pour pondre.
Pour l’ONF, ce n’est pas tant ce décollage spectaculaire et le grignotage des feuilles des arbres (défoliations des chênes et hêtres en particulier) qui inquiètent mais plutôt la consommation de leurs racines par les larves de l’insecte pendant les quatre ans passés sous terre. Quand la population est trop importante et sur une forêt fragilisée par plusieurs années de sécheresse, ces larves finissent par menacer la survie des jeunes arbres et compromettent la régénération naturelle de la forêt.
Le manque de connaissance sur l'importance de la population et sa répartition géographique est un réel problème pour les forestiers. Profitant de ce grand vol, l’ONF lance un premier état des lieux dans le massif forestier de Fontainebleau. Jusqu’à la fin du mois de mai, juste avant la tombée de la nuit, 17 forestiers prospectent 223 points répartis sur l’ensemble des 22 000 ha du massif. Chacun d’eux sera visité une fois si la présence est avérée, puis une seconde fois, au cas où, aucun individu n’a été observé pendant le premier passage. Les observations consistent à déterminer un niveau de présence de l’insecte : faible, moyenne ou forte.
Avec ces données, l’ONF entend cartographier l’aire de répartition de l’espèce et identifier les terrains favorables à l’accouplement et à la ponte. Les forestiers s’appuieront sur ce suivi, reproductible tous les 4 ans, afin d’adapter la gestion en fonction de la présence ou de l’absence de l’espèce.
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