La leçon d’Aristote : sur l’alpinisme et l’escalade, un livre signé Gilles Rotillon

En parallèle des nombreux ouvrages sortants sur l'histoire de l'escalade chez divers éditeurs, notre ami Gilles Rotillon, nous signale la sortie de son livre sur l'évolution de l'alpinisme et de l'escalade avec le double regard du spécialiste de ces activité avec plus de 50 ans de pratique et du professeur de sciences économiques ! C'est aux Editions du Fournel.

L’escalade est aujourd’hui une activité qui a quitté la confidentialité qu’elle avait avant les années quatre-vingt. Les salles d’escalade se multiplient dans le monde entier, elle entre massivement à l’école, elle a ses revues spécialisées, on en parle pour les Jeux Olympiques. D’une technique de l’alpinisme, elle est devenue une activité nouvelle, avec ses lieux de pratique, ses règles, son vocabulaire, son matériel, ses champions. 

Cette évolution est le résultat d’une transformation du terrain de jeu. En équipant les falaises pour permettre la chute sans risque mortel (et par conséquent le progrès technique), l’escalade s’est différenciée de l’alpinisme où la chute reste proscrite. C’est la thèse défendue dans ce livre : l’escalade s’est développée sous sa forme actuelle en éliminant objectivement le rapport à la mort qui est la caractéristique de l’alpinisme. 

Il propose ensuite d’en tirer les conséquences quant aux évolutions de ces deux activités dans le contexte de la marchandisation croissante d’activités de plus en plus nombreuses. Le fait que l’alpinisme et l’escalade obéissent maintenant à des logiques de développement différentes ne veut pas dire qu’elles sont sans liens, ni que l’une est plus noble que l’autre, mais ces logiques induisent des contraintes sur les marchés spécifiques qui les formatent. Contraintes qu’il est nécessaire d’analyser pour comprendre les évolutions en cours. 

Gilles Rotillon pratique l’alpinisme et l’escalade depuis plus de cinquante ans. Membre actif de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail (FSGT), il a aussi participé aux comités de direction de la FFM, de la FFE (dont il a été un des co-fondateurs) puis de la FFME dont il fut le premier président du comité sportif escalade. 

Il est par ailleurs professeur émérite en sciences économiques à l’Université de Paris Ouest Nanterre la Défense et c’est à partir de cette double expérience de pratiquant acharné et d’économiste professionnel qu’il propose une réflexion originale sur ces activités qui ont marqué sa vie.
Partagez:

2 commentaires :

  1. Bonjour
    Un livre très intéressant, personnellement j'ai bien accroché sur la deuxième moitié du livre qui parle du futur de notre pratique au vue de l'évolution des équilibres économiques de la France. J'ai un peu moins aimé le début qui reparle de la différence entre l'escalade et l'alpinisme, qui me semble être une débat du passé. Je vous conseille de lire le livre "Alpinisme laisse béton" du même auteur, car le sujet est super : la séparation des pratiques de l'escalade et de l'alpinisme dans les années 80 et l'apparition des SAE en ville.
    Rémi Cappeau

    RépondreSupprimer
  2. Oui en lisant ces deux ouvrages du même auteur publié à vingt ans d’intervalle, on découvre que rien ne s'est passé comme imaginé à fin années 1970, début 1980 : en fait personne n'a prévu l’extraordinaire évolution de l'escalade libre, ni le niveau atteint, ni par quel cheminement. Des murs en accès libre dans les cités pour rendre accessible à ses enfants, l'escalade : laisse béton, c’est un constat d'échec. Autre chose, si certains ont voulu "imposer" l'escalade libre en ôtant les clous, en réalité, ce sont à ceux, au contraire qui en ont planté en abondance sur du beau rocher gris, ont permis "sa libération". En effet, l’escalade libre ne s’est pas amender du clou, simplement du fait que les grimpeurs en avaient besoin pour ne plus avoir à les toucher et affronter des difficultés suicidaires sans protection solide . C’est intéressant de lire ces analyses et ces théories. Mais lisons avec circonspection ce que chacun raconte aujourd'hui, en disant par exemple qu'un tel est le papa du libre, ou tel autre, disant, " j'ai œuvré toute ma vie pour la démocratisation de l'escalade" en distribuant des idées, dans des réunions plus ou moins confidentielles, que d'autres ont concrétisés aux perforateurs sans le savoir : ben voyons : on les connait ceux qui ont concrètement changés les choses. - Ah ces gens qui écrivent en mettant du "je" quasiment à toutes les phrases. Autre chose, il n'y a pas de différence, dans l’acte, entre l'escalade en falaise, et l'escalade en montagne : là ou ailleurs, c'est toujours de l'escalade. La différence résidant par la nature du terrain et le choix laissé aux grimpeurs qu’en a sa sécurité et son degré d’engagement : si l’on voit la mort partout, évidemment, en peut avoir un rapport personnel avec ça, et le théoriser. Car en plus, cette histoire d’escalade « aseptisée » qui n’existe pas de fait. La défaillance humaine et matérielle est possible quelque soit le terrain. C’est d’autant possible que l’on veut faire croire que l’on est en sécurité en falaise école, alors que l’on se tue là aussi, alors que la mort ne soit pas, selon l’expression de l’auteur « l’essence de l’escalade », mais celle de l’alpinisme : d’où le distinguo que certains font en utilisant deux mots différents pour le même acte : grimper. Mais comme dit l’auteur : toutes ces controverses montrent que j’ai raison… Donc, si on n’est pas d’accort avec ses analyses et qu’on le dit : c’est affirmer ses propres faussetés. Donc pas de débat possible comme le souhaite l’auteur.
    Jean-Jacques

    RépondreSupprimer

Merci d'avance pour vos encouragements, commentaires, informations, témoignages ou critiques. En cas de difficultés, jetez un oeil à la page FAQ ou adressez-nous un mail.

Copyright © Tribune Libre de Bleau et Cie. Designed by OddThemes