Petit rappel : qu'est-ce que l'IRDS ?
L'institut de recherches et développement du sport est une structure publique qui a pour mission :
· de contribuer à la création d'un observatoire du sport en Île-de-France, d'en exploiter les données et d'en diffuser les résultats ;
· de définir et conduire la réalisation d'études permettant de comprendre les évolutions des pratiques et attentes des Franciliens, d'en donner une appréciation prospective afin d'éclairer l'action des différents partenaires et de favoriser le développement du sport, notamment l'accession au sport de haut niveau ;
· de favoriser la diffusion des travaux réalisés par d'autres organismes sur ces sujets, ;
· de répondre à toute autre mission confiée par l'administration centrale ou les services déconcentrés de l'Etat (ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative), par l'administration régionale ou par le CROSIF.
En conséquence (et par rapport aux critiques et commentaires de notre précédent article) sa vision est REGIONALE.
Si dans cette nouvelle enquête, nous n'avons pas appris grand chose, c'est tout de même un travail remarquable de synthèse réalisé par Benoit Chardon. Il aborde la situation du CAF, de la FSGT et des sites naturels. C'est bien entendu cette partie qui a retenu notre attention suite à nos précédentes critiqued du sujet.
Premier constat, l'IRDS manque certainement de données fiables et quantifiables sur la forêt (faute d'enquête) mais souligne son importance notamment économique. Dommage, que cette étude n'ait pas été faite plus tôt, elle aurait peut être permi d'orienter le SCOT différemment (c'es à dire non pas vers le tourisme de luxe mais vers le tourisme vert !).
"[...] Il est difficile de mesurer précisément le nombre de grimpeurs qui viennent arpenter ces sites naturels car l’accès est gratuit, ouvert à tous, et les points d’entrées multiples. Des enquêtes réalisés sur les parkings et qui consistent à compter les voitures ainsi qu’à relever les plaques d’immatriculation montrent toutefois que cette fréquentation est importante (plusieurs dizaines de milliers de grimpeurs), qu’elle a beaucoup augmenté au cours de ces dernières années, et que la part des étrangers est de plus en plus importante."
"Cette hausse s’est opérée sur les week-ends où des pics d’affluence de plusieurs milliers de grimpeurs peuvent être observés en haute saison, mais aussi sur les jours de la semaine où la fréquentation était très faible auparavant. Une étude, réalisée pour le Conseil général de Seine-et-Marne dans le cadre de la CDESI 77 estime que la pratique de l’escalade dans le département représente un volume de plus de 900 000 ½ journées par an dont 85 % concernent une pratique autonome."
"Parmi les personnes qui fréquentent les rochers de Fontainebleau on note une présence importante de provinciaux et d’étrangers qui s’explique par la notoriété mondiale du site. Les principaux pays représentés sont l’Allemagne, la Hollande, la Suisse, la Belgique, et l’Italie. [...] Sur les sites les plus connus, les touristes étrangers sont généralement majoritaires en semaine, alors que la situation s’équilibre le week-end, avec notamment une forte présence de Franciliens le dimanche."
[...]
"Cette forte fréquentation des sites a des retombés économiques importantes sur le territoire, en termes de consommations de services touristiques, et d’emplois."
[...] La présence de grimpeurs en particuliers ceux provenant d’autres régions de France ou d’autres pays a un impact sur la consommation de services touristiques (restauration, hébergement, transport, commerces…) et aussi des conséquences en termes d’emplois. À titre d’exemple le poids socio-économique des sports de nature en Seine-et-Marne(Schéma départemental des sports de nature 2009-2013. Conseil général 77. 2009) est estimé à 4 000 emplois environ (dont 1 500 en lien avec l’activité escalade), 565 structures associatives ou commerciales réalisant 26 millions d’euros de chiffres d’affaires, plus d’1,3 millions de nuitées touristiques et 52 millions d’euros de dépenses de consommation."
"Des offres de logement bon marché existent à proximité pour accueillir les voyageurs (gîtes d’étapes, campings, hébergements collectifs) [...]. Les campings et les gîtes sont pleins la majeur partie de l’année, et une dizaine de nouveaux gîtes ont ouvert en 2012. Le développement futur de la fréquentation des rochers de Fontainebleau nécessiterait une plus grande capacité de parking pour éviter le stationnement anarchique, et de meilleures capacités d’hébergement des étrangers et des provinciaux. Des campings et bivouacs sauvages sont souvent observés. Ces pratiques sont interdites car elles augmentent les risques d’incendies et entraînent des problèmes de propreté des sites. Mais les possibilités d’aménagement sont réduites car le site de Fontainebleau est protégé."
Publié par l'IRS dans une précédente enquête, la Seine et Marne et les Yvelines tiennent le haut du pavé en matière de sites naturels pour la pratique des loisirs |
Deuxième constat, l'IRDS relève comme nous le faisons depuis des années, l'inssufisance des moyens mis en place pour réparer et minimiser les impacts des sports et loisirs de pleine nature sur le site.
"Des sites victimes de leur succès
[...] Le succès de l’escalade en milieu naturel pose la question de la surpopulation et de la préservation des sites. D’autant que les grimpeurs ne sont pas les seuls usagers de la forêt (cyclistes, marcheurs, cavaliers…). Un développement maîtrisé de ces activités afin d’une part, d’éviter les conflits d’usages et d’autre part, de préserver la qualité de l’environnement garantirait aux Franciliens de pratiquer leur sport de nature dans de bonnes conditions. C’est en partie le rôle des CDESI de veiller à ce bon développement. L’entretien des sites d’escalade est assuré conjointement par la FFME, le COSIROC et l’ONF. Les moyens sont cependant insuffisants face à la forte fréquentation et les opérations d’entretien, de nettoyage et de sensibilisation reposent la plupart du temps sur le bénévolat. [...]
"La forte fréquentation des sites nécessite un entretien important et pose la question de leur préservation. Plusieurs problèmes sont identifiés : le patinage de la roche due à des pratiques inappropriées, la souillure des sites par des détritus et l’abus de l’usage de la magnésie, et surtout l’érosion des sols. Cette dernière peut avoir plusieurs conséquences : le creusement des chemins, le ravinement des sites, le déchaussement des blocs… Mais les grimpeurs ne sont pas les seuls utilisateurs des sites naturels et d’autres phénomènes d’érosion existent liés à la pratique de la marche, du vélo, de l’équitation ou encore à l’utilisation de véhicules motorisés (quad, 4X4, moto). Les grimpeurs sont d’ailleurs considérés par l’Office National des Forêts (ONF) comme un public plutôt respectueux de l’environnement.En Île-de-France l’entretien des sites naturels d’escalade repose essentiellement sur le Comité de Défense des Sites et Rochers d’Escalade (COSIROC) et sur la fédération délégataire (FFME). En réalité, ce sont plus de 50 acteurs qui sont concernés par la préservation des sites. Si la majorité d’entre eux sont affiliés au COSIROC, d’autres, comme Bleau Libre Organisation (BLO) ou Climbing Attitude (pour ne citer que ceux-là), veillent également à la préservation, l’entretien, et au libre accès de tous aux sites d’escalade. "
[...]
"La maintenance des circuits d’escalade comprend l’entretien des balisages, le nettoyage des passages d’escalade (suppressions des traces de magnésie, branches encombrant le tracé du circuit), des actions ponctuelles de stabilisation des sols au pied des voies, des modifications de parcours pour cause d’érosion ou d’intérêt technique, de la surveillance, de la maintenance d’équipements de sécurité notamment broches d’assurage sur les rochers les plus hauts)…"
"Ces opérations courantes sur les 300 circuits de la région représentent un volume de travail qui est estimé à trois équivalents temps plein. Actuellement ces actions sont principalement réalisées par des bénévoles. La forte croissance de la fréquentation qui augmente les tâches d’entretien, ne s’est pas accompagnée d’un accroissement du nombre de bénévoles. Aujourd’hui il devient difficile d’entretenir la totalité des circuits de la région, et les acteurs concentrent leurs actions sur les plus fréquentés. "
"En-dehors des opérations courantes d’entretien, il existe également des travaux qui concernent essentiellement des aménagements destinés à empêcher l’érosion des sols [...]. Il s’agit de travaux réalisés par l’ONF, et, lors d’actions ponctuelles, par la mobilisation de bénévoles. [...]. L’ampleur des travaux nécessaires et leur dispersion géographique rendent difficile la réussite complète de la lutte contre l’érosion sur le massif de Fontainebleau, malgré le soutien financier des partenaires de l’ONF."
"En 2012, le budget de l’ONF pour l’entretien de la forêt de Fontainebleau était de 650 000€, auxquels s’ajoutent 1 million d’euros d’investissement en projet d’accueil et de protection de l’environnement. La lutte contre l’érosion est prise en charge sur une partie des budgets entretien pour les petits travaux et une partie des budgets investissement pour des projets plus ambitieux (> 10 000 €). En tout, la lutte contre l’érosion consomme un crédit de 30 000 à 40 000 € par an.
Enfin, l'IRDS démontre le rôle des associations autres que la fédération délégataire. Il consacre une part importante du dossier à l'analyse des pratiques des licenciés du CAF et de la FSGT et souligne que "L’Île-de-France site majeur d’escalade" !
Source enquête IRDS |
Le contact avec la nature est une motivation pour un sportif sur 2 ! |
Une autre étude souligne le développement des activités de nature sur le plan national avec la transformation des espaces ruraux, longtemps utiles aux pratiques agricoles, sous forme de réseau de sentiers et chemins(24).
(23) La fréquentation des forêts franciliennes.Credoc – Aev, 1999.
(24) Géographie du sport. Jean-Pierre Augustin. Armand Colin, 2007."
[...]
En 2007, l’Institut régional de développement du sport (IRDS) a mis en place un dispositif annuel d’enquêtes sur la pratique sportive des Franciliens. Ce dispositif a donné lieu à une première vague d’enquêtes qui actualise les connaissances sur la pratique sportive en Île-de-France. Elle soulignait notamment "que les départements de l’Essonne, des Yvelines et de la Seine-et-Marne ont les taux de sportifs les plus importants et la palette d’activités la plus diversifiée de la région. Il faut dire que ces départements ont sans doute l’environnement le plus favorable à la pratique d’une activité physique."
"La présence des blocs de Fontainebleau qui attirent une clientèle internationale, le nombre élevé de grimpeurs franciliens (environ 15 000 en clubs toutes fédérations confondues, plus les nombreux scolaires, et les milliers de pratiquants autonomes) font de l’escalade un sport très francilien, et de la région Île-de-France une terre de grimpeurs."
Dans son enquête et la précédente, l'IRDS nous a offert quelques données chiffrées par département sur les clubs et licenciées FFME et FSGT qu'il peut être intéressant de comparer.
Il est important de souligner un point à propose de l'analyse de l'érosion du nombre d'adhérents au CAF.
"Entre 2001 et 2010 les clubs alpins en Île-de-France ont connu en moyenne chaque année une baisse de 4,2 % de leurs effectifs de licenciés (figure 1). Dans le reste du pays, une baisse régulière mais moins prononcée est également observée depuis 10 ans. Pourtant les sports de nature dans leur ensemble sont en croissance constante (+ 47 % de licences enregistrées entre 2000 et 2010 selon le Ministère des sports(6)). En Île-de-France, notre dispositif d’enquête montre par ailleurs que le contact avec la nature est l’une des principales motivations des sportifs(7)."
"Selon les clubs alpins français, la baisse des effectifs s’explique en partie par une moindre fréquentation de la haute montagne par les alpinistes au profit d’activités de moyenne montagne (randonnées à pied ou à vélo) qui se pratiquent facilement en-dehors de toute association."
"Parmi les 4 600 adhérents aux CAF franciliens, le nombre de licenciés déclarant pratiquer l’activité escalade est estimé entre 1 500 et 2 000.""La pratique en SAE est minoritaire au sein des CAF franciliens car contrairement à la FFME ou à la FSGT, ces derniers ne disposent que de peu de créneaux d’accès aux structures artificielles."
Sources :
http://www.irds-idf.fr/index.php?id=6
Les pdf des enquêtes
http://www.irds-idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_483/irds_22.pdf
http://www.irds-idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_479/irds_01.pdf
http://www.irds-idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_391/dossier4.pdf
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