TGV Paris Clermont au Coeur du Pays Bleausard (suite)

Bonjour,

Ce blog est consacré, (enfin, c’est mon souhait) à la défense des espaces naturels de sports et loisirs et tout particulièrement ceux de Bleau et d’Ile-de-France, ainsi qu’à la défense de leur accès libre et gratuit. Je vais parfois bien au-delà. 

Parmi tous les sujets abordés en 2011, celui concernant l’immense projet de construction d’une nouvelle ligne TGV reliant Paris à Lyon via Clermont est sans doute, le plus difficile à appréhender, à expliquer, tout en étant le moins intéressant pour la nouvelle génération de conso-grimpeurs. Aucun bloc ne devrait disparaître sauf peut être au fin fond de l’Essonne dans un de ces spots privés et secrets.

Oui mais le sujet intéressera tous les autres, les Franciliens et amoureux de la nature, les "vieux grimpeurs" soucieux de la sauvegarde des sites, les grimpeurs de Bourgogne… et puis il y a tous ceux qui arrivent ici, un peu par hasard, en tapant quelques mots clés sur Google (faudra que j’y revienne un jour, les statistiques sont étonnantes !)

Bref, au mois de septembre je découvrais le projet, l’enquête publique et vous faisais partager mes premières impressions, sommes toutes plutôt négatives. 



Rappelons que nous parlons d’un projet qui concerne 17 millions de personnes, traverse 5 régions et 15 départements sur 500 km. Rappelons aussi que ce qui se débat en ce moment ne sera utilisable qu’en 2025 et engloutira entre 12 à 15 milliards d’euros pour mettre Clermont-Ferrand à moin de 2 heures de Paris, mieux desservir Bourges, Orléans… et délester la ligne Paris-Lyon actuelle. Au total, 4 grands tracés sont étudiés avec parfois plusieurs variantes.

Le débat, c’est aussi avoir le courage de se poser la question de l’opportunité d’un tel équipement. Je ne doute pas de sa nécessité pour bon nombre de personnes mais la grande vitesse nécessite de très couteux travaux (pour quels bénéfices ?) qui auront immanquablement des répercutions très fortes sur l’environnement et le paysage. Pire, ce type de réseau n’assure pas une desserte très fine du territoire. Bref, le jeu en vaut-il la chandelle, y-a-t-il d’autres solutions comme la modernisation des réseaux existants, mieux, de quoi aurons-nous réellement besoin ? Vont-il vraiment nous faire préférer le train ?

Il ne vous reste plus que quelques semaines pour participer au débat et vous faire entendre sur le sujet. N’hésitez-pas à diffuser cet article, il permettra peut être à un de vos amis de découvrir le sujet.

Mais revenons à Fontainebleau et ses environs. Un député-maire interrogé il y a quelques jours me disait, « non, mais le TGV passera loin, notre ville n’est pas concernée »… Certes, loin c’est à quelques kilomètres. Pour autant, une partie de ses administrés seront bel et bien impactés car un tel projet ne se conçoit qu’avec une refonte des dessertes du réseau RER sud. On parle là encore de millions d’habitants, de dizaines d’espaces naturels plus ou moins sensibles, de zones d’habitations parfois très denses…

Comme tous projets de ce type, il fera des choix plus ou moins justes, des (mal)heureux,  et causera plus ou moins de nuisances. Je ne vais pas faire ces choix et ne comptez pas sur moi pour vous donner la meilleure solution.

Comme je l’écrivais plus avant, ce colossal projet aura un impact pour les franciliens du sud. Il faut déjà choisir la gare de départ (Paris-Lyon, Bercy, Saint Lazare…), puis le trajet pour traverser la banlieue, etc. Il faut aussi s’inscrire dans le futur en reliant les aéroports, en se connectant aux différents projets du Grand Paris, etc.

Donc si les Seine-et-Marnais et Essonniens sont les premiers concernés, les espaces de verdures dont ils profitent le WE le sont tout autant. Je parle du PNR, de la réserve UNESCO mais aussi de nombreux sites natura 2000, des ENS...



J’ai consulté pour vous des centaines de pages dans la très dense documentation qui accompagne le projet (voir les liens plus bas). Le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet a déjà bien fait tourner les cabinets d’ingénieurs ! Leurs productions sont intéressantes mais parfois très difficiles à avaler.

La documentation « accès en Île-de-France » a elle seule est d’un très haut niveau. Un document bien lourd qui étudie le réseau au départ des gares parisiennes et ses impacts sur l’environnement et les RER ! Bon courage…

Quant aux conclusion de nos ingénieurs : il vous faudra choisir entre la peste et le choléra !

Allez, j’suis sympa, je vous livre les synthèses des impacts en Île-de-France. Mais après, c’est à vous de voir… Vous avez jusqu’au 31/01/2012 pour réagir.

1. PREAMBULE
Ce document constitue un complément au rapport « Accès en Ile-de-France ». Il détaille l’analyse des enjeux environnementaux des principes de passage examinés au chapitre 2.2.
Les principes de passage envisagés en Ile-de-France se décomposent en quatre grandes familles (A, B, C et D) et peuvent être associées à aux différents scénarios (Ouest-Sud, Ouest, Médian et Est).
Les approches A à D se différencient par leur couloir de passage :
􀂃 via l’ouest de Pithiviers avec une entrée en Ile-de-France par le sud de l’Essonne (A),
􀂃 via l’est de Pithiviers avec une entrée en Ile-de-France par le sud de l’Essonne (B),
􀂃 via l’est de Pithiviers avec une entrée en Ile-de-France par le sud-est de l’Essonne entre les vallées de l’Essonne et de la Seine (C),
􀂃 via l’est de Montargis avec une entrée en Ile-de-France par le sud de la Seine-et- Marne (D).
Concernant les combinaisons aux quatre scénarios :
- la famille A se combine avec les scénarios Ouest et Ouest-Sud,
- la famille B se combine avec les scénarios Est et Médian.
- les familles C et D se combinent aux quatre scénarios.


Commentaires A
En termes de milieu humain, les options de passage A2 et A3 concernent la zone centrale du site UNESCO de la Réserve de Biosphère du Gâtinais Français, alors que l’option A1 n’empiète que sur la zone tampon de ce dernier. En termes de bâti, A2 et A3 englobent le bâti dense de grandes agglomérations, contrairement à A1 qui concerne du bâti plus diffus au droit de la vallée de la Juine. L’option de passage A3 intercepte davantage de zones
urbanisées que les deux autres. Par ailleurs, elle intercepte un réseau d’infrastructures importantes au droit de la vallée de la Seine (A6, RER D) et plus à l’est (A5).
Concernant le milieu physique, l’option de passage A3 présente le niveau de risque le plus élevé du fait des franchissements de la vallée de l’Essonne et de la Seine et de la présence du périmètre de protection éloigné du captage AEP de Moissy-Cramayel.
Pour la biodiversité, l’option de passage A2 présente un niveau de risque plus élevé du fait de la présence de la zone Natura 2000 « Marais de Fontaine-le-Vicomte et Itteville ».
L’option A1 présente ainsi un niveau de risque d’impact moyen, alors que les options A2 et A3 présentent un niveau de risque d’impact assez fort à fort.
Evaluation des scénarios associés La famille A est associée aux scénarios Ouest et Ouest Sud. L’évaluation des enjeux environnementaux de ces principes de passages en Ile-de-France doit être appréciée au regard des enjeux globaux liés aux scénarios associés.
Pour mémoire, ces scénarios présentent un risque majeur en termes d’effets potentiels sur le milieu naturel et le milieu humain (cf. rapport de « caractérisation environnementale des scénarios »).

Commentaires B
Les enjeux pour le milieu humain, sont particulièrement importants en région Ile-de-France en comparaison avec le reste du territoire du projet. Dans le département de l’Essonne, les options B2 et B3 concernent la zone centrale du site UNESCO de la Réserve de Biosphère du Gâtinais Français, alors que l’option B1 ne concerne que la zone tampon de ce site. En termes de bâti, les options B2 et B3 englobent le bâti dense de grandes agglomérations, contrairement à l’option B1 qui concerne du bâti plus diffus au droit de la vallée de la Juine.
L’option B3 concerne davantage de zones urbanisées. Par ailleurs, elle concerne un réseau d’infrastructures important au droit de la vallée de la Seine (A6, RER D) et plus à l’est (A5).
Concernant le milieu physique, l’option B3 présente le niveau de risque le plus élevé du fait des franchissements de la vallée de l’Essonne et de la Seine et de la présence du périmètre de protection étendu du captage AEP de Moissy-Cramayel. Les risques d’impact sur le milieu physique sont un peu plus fort que pour la famille A du fait du franchissement de la vallée de l’Essonne à l’ouest de Pithiviers.
Pour ce qui concerne la biodiversité, l’option B2 présente un niveau de risque d’impact plus élevé du fait de la présence de la zone Natura 2000 « Marais de Fontaine-le-Vicomte et Itteville ».
Evaluation des scénarios associés
La famille B se combine avec les scénarios Médian et Est. L’évaluation des enjeux environnementaux de ces principes de passages en Ile-de-France doit être appréciée au regard des enjeux globaux liés aux scénarios associés.
Pour mémoire, ces scénarios présentent les risques d'impact suivants (cf. rapport de « caractérisation environnementale des scénarios »).

Commentaires C
En termes de milieu humain et de milieu physique, l’option de passage C3 semble plus pénalisante en raison du franchissement de la Seine, et de l’urbanisation (bâti et infrastructures de transport) qui s’y trouve. De plus, C3 présente un risque d’impact sur le milieu humain plus élevé que C2 du fait de l’urbanisation des agglomérations de Moissy- Cramayel, Lieusaint et Savigny-le-Temple.
Pour ce qui concerne la biodiversité, l’option C2 présente un niveau de risque d’impact plus élevé du fait de la présence de la zone Natura 2000 « Marais de Fontaine-le-Vicomte et Itteville » au sein de la vallée de l’Essonne à l’ouest de Mennecy.
Evaluation des scénarios associés
Le principe de passage C peut se combiner avec tous les scénarios du projet. L’évaluation des enjeux environnementaux de ces principes de passages en Ile-de-France doit être appréciée au regard des enjeux globaux liés aux scénarios associés.
Pour mémoire, ces scénarios présentent les risques d'impact suivants (cf. rapport de « caractérisation environnementale des scénarios »).

Commentaires D
Concernant le milieu humain, l’option D4 semble peu pénalisante en ce qui concerne l’habitat mais la traversée du site UNESCO de la Réserve de Biosphère du Gâtinais Français lui confère une sensibilité non négligeable. De plus, la présence d’importantes infrastructures de transport (A19, A5 et A6), ainsi que les axes de desserte des  agglomérations de Nemours et Melun constituent une sensibilité supplémentaire. Au final, le niveau de risque d’impact de l’option D4 peut être estimé comme fort.
En termes de milieu physique, l’option D4 implique le franchissement du Loing et de la Seine et concerne la nappe des craies du Gâtinais et ses nombreux captages AEP, ainsi que le champ captant situé à l’est de Nemours. Elle présente donc un niveau de risque fort vis-à-vis du milieu physique.
Concernant la biodiversité, l’option D4 implique la traversée des sites classés de la « Vallée de l’Orvanne », et du « Ru d’Ancoeuil » en marge de la forêt de Fontainebleau ainsi que du site Natura 2000 de la vallée de la Bassée. Elle présente donc un niveau de risque fort vis-à vis de la biodiversité.
Evaluation des scénarios associés
Le principe de passage D peut se combiner avec tous les scénarios du projet. L’évaluation des enjeux environnementaux de ces principes de passages en Ile-de-France doit être appréciée au regard des enjeux globaux liés aux scénarios associés.
Pour mémoire, ces scénarios présentent les risques d'impact suivants (cf. rapport de « caractérisation environnementale des scénarios »).




Si l’on considère le seul périmètre de l’accès en Ile-de-France, les options de passage A1 et B1 apparaissent comme les plus favorables avec des risques d’impacts environnementaux moins élevés que les autres options.
A l’inverse, les options A3, B3, C3 et D4 apparaissent moins favorables notamment en raison des grandes infrastructures qu’elles doivent franchir, du bâti plus dense concerné en particulier au droit de la vallée de la Seine et des agglomérations de Savigny-le-Temple, Moissy-Cramayel et Lieusaint, et enfin du franchissement d’un plus grand nombre de vallées alluviales (Essonne, Seine, Loing).

Lorsqu’on raisonne à l’échelle globale du projet, l’évaluation environnementale des principes de passage en Ile-de-France doit être appréciée en fonction de celle des scénarios auxquels ils peuvent se combiner.

Ainsi, l’évaluation de la famille A doit prendre en considération les risques d’impact majeur liés au milieu humain et à la biodiversité, du fait de son association exclusive avec les scénarios Ouest Sud et Ouest. De la même façon, l’évaluation de la famille B doit tenir compte de celle des scénarios Médian et Est.



Liens :
autres liens disponible Aires urbaines de Blois, Bourges-Vierzon, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Mâcon, Montluçon, Moulins, Nevers, Orléans, Roanne, Vichy. Setec organisation, 2011.



La CPDP met à la disposition du public un ensemble de moyens d’expression gratuits et accessibles à tous.
Vous pouvez participer en venant aux réunions publiques
Les réunions sont ouvertes à tous et ne nécessitent pas d’inscription préalable.
En venant aux réunions, vous pourrez poser vos questions au maître d’ouvrage du projet ou à la CPDP, développer vos arguments, par oral ou par écrit sous condition de décliner votre identité et votre lieu de résidence. Un temps de parole sera fixé préalablement par la CPDP afin de respecter le principe d’équivalence des intervenants.
Vous pouvez participer en donnant votre avis ou en posant une question écrite

Plusieurs possibilités s’offrent au public pour donner un avis ou poser une question :
     Sur le site Internet du débat, dans la rubrique « Participer » en renseignant un cadre pré rempli ;
     Par écrit, à l’aide de la carte T pré-affranchie
     Par mail à l’adresse : secretariat.general@debatpublic-lgv-pocl.org
L’ensemble de ces avis et questions seront mis en ligne sur le site Internet de la CPDP et seront pris en compte lors de la rédaction du compte rendu du débat.
Vous pouvez participer en rédigeant une contribution

Mise à jour du 13/12/2011 :
Les élus du PNR du Gâtinais Français sont opposés à ce projet, au vu des impacts prévisibles sur le cadre de vie, la biodiversité, les paysages et les terres agricoles.

"Le Parc présente donc "un cahier d'acteurs" argumentant cette position et demande à RFF d'étudier la possibilité de passer par le tracé de lignes existantes.
Retrouvez le Cahier d'acteurs du Parc naturel régional du Gâtinais français, dans le cadre du Débat Public concernant le projet de Ligne à Grande Vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon, en cliquant 
ici ."
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