Paris Fontainebleau by Night

Au mois de juin 2013 nous vous avions parlé des perturbations sur la faune engendrées par les partiques de loisirs nocturnes à Fontainebleau au travers de l'exemple d'un célèbre grimpeur Basque. Des remarques qui vallaient tant pour les grimpeurs tentés par l'expérience que pour les autres pratiques (randonnée, trail, VTT...) de plus en plus proposées de nuit. Difficile alors pour nous de ne pas réagir à la vidéo du moment, "Paris by night", un projet artistique autour des monument de Paris et quelques blocs de la forêt, largement sponsorisé par la marque aux trois bandes. Nous avons hésité, regardé plusieurs fois la vidéo (15 minutes), échangé avec Clément Perroti avant de vous donner notre avis...

Après un an et demi de travail, Julie La Guigne et Clément Perotti (Sandstones Media) viennent de boucler ce projet cinématographique. Clément décrit le projet ainsi :
"Notre idée était d'explorer les côtés plus sombres et "adultes" de la pratique du bloc ; l'obsession, la détermination, la visualisation. Pour cela, nous avons créé des séquences dans lesquelles les grimpeurs, errant dans Paris en attendant le premier train du matin pour Bleau, se retrouvent dans une situation étrange qui leur rappelle une belle ligne de la forêt."


Jusque là, pas de soucis mais la suite nous laissait perplexe : "nous avons filmé de nuit, avec tous les moyens du cinéma : une tonne de groupe électrogène, lumières, trépieds, une équipe d'une dizaine de techniciens... Bref, une belle aventure nocturne avec de super pic-niques sous les blocs ! Nous tenons à préciser que toute la grimpe de nuit à été tournée sous la supervision de l'ONF, en respectant les périodes qui impactaient le moins possible la faune de la forêt. L'escalade de nuit n'est pas à conseiller et nous ne voulons pas en faire la promotion : la forêt est fragile, et notre tournage a été toléré de manière exceptionnelle."

Grimpe de nuit donc...  Aïe, aïe, aïe !
"Cette histoire de tournage nocturne nous a pas mal pris le choux. On était conscient que l'on montrait quelque chose qui n'était pas conseillé, tout en sachant que l'on avait tout fait pour minimiser les impacts sur l'écosystème..." [...] "On a fait de notre mieux pour un projet dans lequel on croit. au nom de "l'art" et sans faire n'importe quoi, et en essayant de sensibiliser les gens à notre petit niveaux."

On a donc visioné et, très franchement, au delà du côté un publicitaire lié au principal sponsor, le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat, artistique, est plutôt convainquant... C'est sombre (comme décrit plus haut) mais cela offre rééllement une belle ambiance.

On a véritablement aimé la démarche artistique. Mais voilà, cette démarche nous autorise t'elle à faire à transgresser les règles ? En effet, une petite partie du tournage s'est faite dans le Coquibus, un site riche et fragile que l'ONF souhaite préserver des foules et pour lequel il a déjà adressé aux associations de grimpeurs, sites internets ou éditeurs de topos des courriers dans ce sens. Un sentiment aussi un peu partagé par Clément.

"Ce n'est pas grand chose, mais cette histoire de Coquibus nous a pas mal inquiété.
Nous avons tourné à The Island le 2 décembre, par -2°C et sous un fin crachin... malgré tout ça, notre contact à l'ONF avait oublié de mentionner que il y avait une battue sur la zone... J'ai du appeler le responsable de la battue pour éviter tout accident et au final, on a mis ça sur le compte d'une mauvaise communication ONF en Interne." (...) "Après, pour la suite du tournage, on a choisi des zones moins sensibles : Petit bois et Rocher Gréau, Buthiers et Recloses qui est en limite de zone protégée. The Island était le bouquet final de notre projet, sans celà on aurait évité."


Toutes les images viennent de la vidéo...
On comprend la décision de l'ONF car, à la différence de ce que nous écrivions en juin 2013, une équipe de tournage par -2°C en décembre n'a effectivement que peu de chance de perturber la faune (chauves-souris, avifaune et grosses bêtes) donc pas de soucis. Cette décision est aussi assortie du paiement d'un droit à l'image... Reste que malgré tout le soins apporté à la réalisation et au montage, ce film suscitera sans doute des vocations... 
C'est le pouvoir de l'image et, hélas, on y peut pas grand chose. Et ça, cela nous inquiète...un peu.

Au programe de la vidéo : quelques cadors du team Adidas (sponsor principal) : Guigui Glairon-Mondet, Mélanie Sandoz, Melissa Le Nevé, Shauna Coxsey, Mayan Smith-Gobat, Benjamin Rueck et le slovène Klemen Becan. Le Fodacim a également apporté son soutien.

Pour visionner le film de 15 minutes, c'est ci-dessous.

http://www.kairn.com/fr/escalade/93241/film-paris-la-nuit.html
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3 commentaires :

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