Comme pour l'édition 2016, les organisateurs avaient mis les petits plats dans les grands et nous promettaient une compétition propre et respectueuse du site et des usagers. Là, franchement, pas grand chose à dire sur la forme. L'ONF était présent pour faire l'état des lieux, donner les consignes et avait mis à la disposition des grimpeurs la documentation utile (si, si sur un présentoir dans le "village" RedBull).
Plutôt green.
La tente du Village RedBull au cœur de la Réserve Biologique Dirigée du Cuvier à Fontainebleau. |
Pour les blocs, les organisateurs avaient choisi d'isoler la compétition sur le flanc nord du Bas Cuvier, autour du circuit bleu D- "Pascal Meyer", zone hélas trop peu fréquentée malgré la centaine de lignes (re)brossées il y a deux ans. Une bonne occasion donc de faire connaître cette partie du site à quelques mètres des voies historiques et sur-patinées. De plus, comme l'an dernier, la magnésie étant d'usage, le brossage était assuré tout au long de l'épreuve tout comme le ramassage des ordures...histoire qu'une canette aluminium oubliée ne gâche pas la fête.
Toujours Green.
Côté grimpe justement, en qualification, on retrouve l’état d’esprit convivial du milieu du bloc, les grimpeurs pouvant échanger librement sur les méthodes et s'encourager mutuellement. Mieux, sur place, les D.E. encadrant pouvaient vous guider. Là encore, le RBF&B aura permit à de nombreux grimpeurs issus de la résine et des salles artificielles de découvrir l'essence même de notre pratique : le rocher !
Super Green.
Le grand cirque des finales...
Le grand cirque des finales...
La défroquée, tout un programme Photo Francois Lessin |
Les finales avaient lieu sur la mythique place du triptyque historique Abattoir, Bérézina, Carnage. Cette année, l'animation micro était assurée par le plus célèbre des speakers de compétition d'escalade : Christopher Hardy. Ambiance et bruit assuré ! Côté compétition, le spectacle était au rendez-vous puisque Jacky et Jérémy avaient choisi d'éviter les blocs les plus grimpés du Bas Cu' (à l'exception de Cortomaltèse qui n'en demandait pas temps) !
Au programme donc des voies célèbres comme l' Angle incarné, Boucherie, Charcuterie, la Défroquée, la Daubée... bref que des voies historiques et atypiques dont on aurait aimé que les organisateurs fassent connaitre l'histoire.
Par exemple, la défroquée s'appelle comme çà parce que Robert Paragot l'a fait en slip. Dommage car c'est justement cette culture qui fait que l'on respecte et prend soin d'un site comme le Bas Cuvier. Bref, les panneaux de la finale, à part donner un nombre de points, pouvaient trouver une bien meilleure utilité...
Au finale donc, si le grand cirque s'est installé sur la plus célèbre place de Bleau, les grimpeurs français et étrangers qui voulaient grimper "au calme" (en même temps le Bas Cu' c'est pas le site idéal pour ça) n'auront été gênés qu'une bonne heure par cette privatisation des blocs. Car oui, même si l'ONF ne le reconnaît pas, il y a bien ici PRIVATISATION temporaire d'un espace de pratique au profit de quelques personnes...
Les finales sous la célèbre voix de Christophe Hardy... Photo François Lessin |
La finale justement a été particulièrement serrée avec seulement 200 points d’écart à l'arrivée grâce à Thomas Perreal qui a fait la différence pour son équipe en enchaînant 7 fois l'Angle Incarné, prouvant au passage que les plus forts sont ceux qui s’entraînent en salle et en forêt.
PODIUM
Team 1: Il est ou le Crux ( Colin Bauer – Thomas Perreal – Jonathan Moreira Marques)
Team 2: Blocage ( Quentin Bry – Edouard Denjis – Lucas Chasles )
Team 3: Les macs du Cuvier ( Maxime Baroud – Fabien Chavanneau – Remy Boyer )
Voilà, voilà.
Si sur la forme ça passe moyennant le bémol des finales, reste que sur le fond, pour nous, ce type de compétition n'a pas sa place à Fontainebleau ou dans les sites naturels en général.
Que Red Bull "aide" des grimpeurs à découvrir un site déjà mondialement connu, pourquoi pas.
Qu'il fasse la promotion du respect du site et de ses usagers est le strict minimum.
Mais la forêt de Fontainebleau reçoit déjà beaucoup trop de visites. Outre les déchets et la pollution visuelle liée à la magnésie sur certains secteurs, l'érosion engendrée par des millions de passages nécessite des moyens colossaux pour préserver ce site naturel classé aussi prestigieux que fragile. L’ONF, en charge de la gestion durable de l’ensemble de ce massif, n'en n'a hélas pas les moyens ! Nous sommes d'ailleurs plusieurs bleausards à lui avoir signalé des incivilités caractérisées (camping sauvage prolongé, feux de camp, déchets, stationnement dangereux...) sans la moindre réaction des agents sans doute bien trop occupés par le martelage et l'encadrement de la chasse. Si l’enjeu est de laisser des sites naturels d’escalade intacts pour les générations de grimpeurs à venir, comme le soulignaient les organisateurs, le Font&Bleau contest de RedBull n'est certainement pas la solution...
En plus, le Red Bull, même "green" au délicieux gout de Mentos pomme avec des bulles en plus, ça reste de la m.... tant pour la santé (à cause de ses petits secrets) que pour l'environnement (si Red Bull communique sur ses canettes recyclées et ses efforts en matière d'énergie, la marque sponsorise beaucoup de sports motorisés et polluants par exemple).
Retrouvez plus d’informations sur www.redbull.com/font&bleau
Retrouvez plus d’informations sur www.redbull.com/font&bleau
Bien entendu, vous avez toutefois aimé… et vous en faite la promotion d’une certaine manière en dépit de quelques réserves de principe... Cependant, au-delà de la communauté des complaisants, pour beaucoup de mes compères et amis, réellement « Font and Bleau », réellement respectueux de notre forêt, Redbull est la métaphore d'un bull rouge qui écrase tout dans son passage, et qui faut sans cesse calmer et maitriser, d’où les barrières et la vigilance des gardiens de la forêt pour cadrer la bête. - Que sont-ils en train de faire de Bleau, ces gens qui organisent et qui participent à ce genre de manifestation plutôt adaptée au béton. C'est quoi ce nouvel esprit de l'escalade ? Un sport « en plein air » qui doit ressembler à tous les autres : avec têtes d’affiche et affiches de pub, animateur vedette et vedettes emmaillotés de publicités, cette foule dense et bruyante de redbulleurs qui croisent leurs bras d'ennui à se regarder eux-mêmes (voir photos). - S’il vous plait, non ! La nature, l'aventure, la liberté, le plaisirs de vivre, le respect, ce n'est pas ça : se classer quelque part sous l'enseigne d'une entreprise qui veut placer son produit dans le paysage. Oui quand on aime cette forêt comme on aime une personne, ce genre de manifestation dommageable pour la nature ne peut que désoler. Mauvais indice de popularité. Vous étiez 100, 300, un peu plus, mais nous sommes des milliers à regretter que ce genre de manifestations « contre nature » existent. « Bleau au Bleausard, les RedBulleurs en salle » : histoire de plagier cette fameuse tirade « des pures lumières du Rocher » : « Le Cuvier au Bleausard, les Mathieus au Château ! ». Pepito, le surnommé "L'esprit Chagrin".
RépondreSupprimerBonjour Jean Jacques, nous sommes tout à fait d'accord avec toi. Nous avons juste un peu nuancer nos critiques sur le sujet certains grimpeurs de résine ayant, par cet évènement, accroché à Bleau, ce qui est, pour nous, le principal. Nous souhaitons seulement qu'ils n'oublie pas que Bleau est un site naturel avec ses rituels très différents de ceux de la salle et de la compétition. Bon rétablissement. Greg Clouzeau
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