L'or noir en Seine et Marne = Nature et hommes en danger



La présence de l'or noir en Ile de France et aux abords de la Forêt de Fontainebleau n'est pas une nouveautée. La ressource fut même largement exploitée jusqu'au bébut des années 1980 mais les puits à balancier que l'on trouvait à quelques mètres de la Table du Roi sont aujourd'hui bien fermés.
Pourtant, avec l'envol régulier du prix du baril de brut depuis 2008, les sociétés d'exploitation s'intéressent grandement au sous sol francilien !

Risques industriels et déchets


Qu'en est-il vraiment ? Voici ce qu'en dis Nature Environnement 77 sur son site.
(...)
"La nouveauté est que, les techniques ayant évolué, on sait désormais extraire des hydrocarbures lourds cachés à 2000 m de profondeur, avec un coût financier acceptable. Pour cela, il faut "craquer" le mélange shistes- hydrocarbures avec de l'eau chaude sous pression.

Cette opération de craquage (forage vertical jusqu’à – 2000 m puis forages horizontaux, jusqu’à 8 km de distance) permet à la fois d'ouvrir des fissures dans la roche, mais aussi de casser les longues molécules d’hydrocarbures pour les transformer en molécules plus courtes et plus fluides que l'on peut extraire plus facilement.

La carte vous montre que désormais plus de 80% de la Seine et Marne, plus des 2/3 des Yvelines et presque la moitié du 91 sont couverts par des demandes de permis de recherche émanant d'une dizaine de compagnies pétrolières, ou des permis déjà accordés à ces entreprises.

Qu'en penser ?

(...) L'un des problèmes majeurs en Seine et Marne est celui de l'eau : depuis plusieurs années nos nappes phréatiques sont très basses et n'arrivent pas à "remonter" et la préfecture a mis une grande partie du département en "crise sécheresse renforcée" depuis plus de deux ans sans interruption. Comment pourra-t-on concilier les économies d'eau nécessaires avec cette nouvelle technique d'extraction qui consomme beaucoup d'eau ? Il faudra choisir : préserver la ressource en eau ou dérouler le tapis rouge aux industries du pétrole !!

Les produits d’injection : de l’eau sous pression, mais aussi du sable et des produits chimiques (benzène entre autres) dont la composition exacte est secrète, qui pourraient, s’ils migraient vers les nappes phréatiques générer une pollution chimique de nos réserves d’eau


Ces problèmes sont déjà très importants, mais c'est sans tenir compte du fait que d'autres risques devraient nous mettre en alerte : outre Atlantique les dégâts environnementaux causés par cette nouvelle technique sont réels et les populations se révoltent ... Ce qu’il faut bien comprendre : l’intérêt des compagnies pétrolières n’est pas le bien de l’humanité mais de pouvoir vendre et de faire des bénéfices.

Si les sommes considérables mises en jeu dans cette extraction pétrolière étaient investies en économies d’énergie, cela laisserait plus de pétrole dans notre sous sol, éventuellement pour les générations futures , produirait moins de CO2 dans l’atmosphère, et une qualité de la vie au moins équivalente.

Par Nature Environnement 77 -
 
Compléments mis à jour le 23 mars 2011

La mobilisation semble avoir porté ses fruits car de nombreux députés doivent dépoer une proposition de loi visant à annuler les permis exclusifs de recherche de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux et tendant à assurer la transparence dans la délivrance de ces permis de recherche et de concessions d’hydrocarbures liquides et gazeux" devrait être examinée en séance le 12 mai prochain.

Les motivations juridiques de ce texte qui doit être déposé ce 22 mars sont très claires :

(...) "En conséquence et en vertu de l’article 5 de la Charte de l’environnement qui prévoit que « lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leur domaine d’attribution, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage », cette proposition de loi demande, en son article 1er, l’interdiction des forages en eaux profondes ainsi que l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation des mines de gaz et d’huile de schiste.

L’ article 2 exige l’abrogation des arrêtés ministériels accordant les permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux. Rappelons que cette procédure est admise par la Cour européenne des droits de l’homme ainsi que le Conseil Constitutionnel lorsqu’il s’agit de défendre des exigences impérieuses d’intérêt général, ce qui est le cas en l’espèce. (...)


Le code minier, qui permet, en son article L122-3, de délivrer un permis exclusif de recherche sans étude d’impact, méconnaît l’article 3 de la Charte de l’environnement au terme duquel « toute personne doit dans les conditions définies par la loi prévenir les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou à défaut en limiter les conséquences ». L’obligation d’évaluation préalable du risque environnemental est une exigence constitutionnelle mais également une exigence communautaire (directive 85/337 CEE du 27 juin 1985 concernant l’évaluation des incidences sur certains projets publics ou privés sur l’environnement modifiée par les directives du 3 mars 1997 et du 26 mai 2003)."

Pour l'intégralité de l'article et le texte de la proposition de Loi, voici le lien.

http://www.energie2007.fr/actualites/fiche/3285/

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