Fiche pratique sur l’utilisation du Pof, etc.
Niveau : facile à technique
Temps : quelques minutes
La dernière fois nous avons vu comment fabriquer l’objet. A peine publié, je recevais les premiers conseils ou reproches sur l’utilisation de ce dernier et du produit qu’il contient.
Donc, première précision, le Pof ne fait pas l’unanimité tant à Bleau qu’à l’étranger... Mon tort ? L’avoir opposé à la sacro sainte poudre blanche consommée avec une certaine addiction par de nombreux grimpeurs. Je le redis, les deux produits n’ont pas la même fonction, et il est évident que si tout le monde utilisait la colophane avec autant d’ardeur que la magnésie, les dégradations qu’elle pourrait causer à nos rochers serait probablement très importantes.
Mais je persiste dans la comparaison car je reste persuadé (jusqu’à ce que l’on me prouve le contraire autrement par que des affirmations gratuites) que le pof, bien utilisé, signifie :
- Une pollution visuelle très nettement inférieure à la magnésie,
- Un encrassement des prises très réduit par rapport à la magnésie,
- Une dégradation naturelle plus forte et plus rapide que la magnésie.
La colophane et son "emballage" sont apparus dans les années 1930 sur nos cailloux. Jusqu’au début des années 90, elle a régné en maitre. Songez que la magnésie n’est apparue à Bleau que vers 1978 et qu’en trente ans, les blocs sont devenus tout blancs et non à pois !
Son "abandon" est probablement du à deux phénomènes : la disparition de la culture bleausarde avec les générations de grimpeurs formées en salle d’escalade mais, surtout, la généralisation des crash-pads qui a conduit, à tort, bon nombre de grimpeurs à abandonner le paillasson puis le pof.
- Une pollution visuelle très nettement inférieure à la magnésie,
- Un encrassement des prises très réduit par rapport à la magnésie,
- Une dégradation naturelle plus forte et plus rapide que la magnésie.
La colophane et son "emballage" sont apparus dans les années 1930 sur nos cailloux. Jusqu’au début des années 90, elle a régné en maitre. Songez que la magnésie n’est apparue à Bleau que vers 1978 et qu’en trente ans, les blocs sont devenus tout blancs et non à pois !
Son "abandon" est probablement du à deux phénomènes : la disparition de la culture bleausarde avec les générations de grimpeurs formées en salle d’escalade mais, surtout, la généralisation des crash-pads qui a conduit, à tort, bon nombre de grimpeurs à abandonner le paillasson puis le pof.
Certains m’ont parlé de prises « vitrifiées » par le pof. Je les cherche encore ; elles devaient être cachées sous une épaisse couche de magnésie !
Pour qu’il y ait vitrification, il faudrait que la colophane redevienne quasi liquide soit une température de 70°C minimum. Bon, ok, je joue un peu sur les mots car il existe bien des "ronds" jaunes sur certaines prises de pied qui prennent peu la pluie (voir par exemple la photo de Composition des forces). Il s'est donc bien formé ici une pélicule de résine imperméable, difficile à retirer. Mais, elles ne gènent pas l'escalade de la voie et sont beaucoup moins voyantes que les plaques blanches laissées par la magnésie (même après brossages et lessivages).
Ceci-dit, sur certaines places des Trois Pignons où le soleil peut cogner très fort, pourquoi pas ? J’ai trouvé sans mal des prises très patinées mais bon, c’est souvent dans des voies deux fois plus vieilles que moi ou sur dans des sites si fréquentés que le moindre jeu se patine en quelques années.
prise de mains sur le rouge du 91.1 exposée à la pluie et la magnésie |
Ceci-dit, sur certaines places des Trois Pignons où le soleil peut cogner très fort, pourquoi pas ? J’ai trouvé sans mal des prises très patinées mais bon, c’est souvent dans des voies deux fois plus vieilles que moi ou sur dans des sites si fréquentés que le moindre jeu se patine en quelques années.
En plus, dire si c’est la colophane qui a poli la prise ou l’action de la semelle ou, beaucoup plus vraisemblablement les grains de sable situés sous cette dernière, c’est difficile. Mais bon, la colophane, dans de bonnes conditions adhère au rocher ce qui nous permet d’y grimper. Par contre, la résistance mécanique de cette adhérence est assez faible du coup, c’est soit zippette (surcharge par rapport à la résistance mécanique), soit nettoyage de la prise en partant. Vous me direz, les grimpeurs ne nettoient déjà pas la magnésie alors le pof… Quant à la magnésie, en soit elle n’est pas plus agressive mais présente l’inconvénient majeure d’absorber toute l’eau qu’elle trouve (sueur, humidité, pluie.) Cela change sa structure chimique pour former un ciment qui avec le temps fait corps avec la prise ! A ce stade, il ne reste plus qu’un mélange à base d’acide chloridrique pour la retirer…
Bon, du coup, je l’utilise comment ce P… de Pof ?
Le Pof a diverses fonctions. Dans une première action, il permet au grimpeur de préparer le bloc et la voie, en suite, il servira à la préparation du grimpeur et de son matériel, enfin, bien entendu, comme je lis aussi les chroniques de Rascal sur Zebloc, il servira a essuyer les traces de notre passage !
Préparation du bloc et de la voie :
Préparation du bloc et de la voie :
La boule dans la main, la queue du pof (assez longue avec celui que je vous ai fait faire) devient un excellent plumeau. Mais comme vous n’êtes pas des femmelettes, allez-y de bon cœur, de droite et gauche avec de bonnes grosses claquasses ! Ce faisant vous retirez l’excès de magnésie laissé par votre prédécesseur, la poussière, le sable et au printemps, cette ignoble couche de pollen qui transforme certains blocs en véritable patinoire… insistez sur ce qui vous emble être vos futures prises de mains et de pieds. Certains (moi le premier) n’hésitent pas grimper au sommet du bloc par la descente afin de nettoyer les rondeurs de sortie… Jusque là, vous n’avez fait que du bien et avez augmenté vos chances de réussite du fait d’un bloc propre.
Maintenant, en retournant l’engin, vous allez taper la boule sur les prises dont vous pressentez qu’il faut en augmenter l’adhérence… C’est le cas principalement des prises de pieds et des plats. Vous entendez ? « Pof », « Pof »… c’est fait ! Inutile de taper dix fois comme un sourd. Là, vous retournez à nouveau l’engin pour, avec le chiffon, refaire l’étape 1 ce qui permet de retirer l’excès de colophane (retournez voir la première fiche notamment le paragraphe concernant la trame du tissue).
En cinq minutes, la voie est prête… Pas vous, donc passez à l’étape 2, tout aussi facile.
Préparation du matos et du grimpeur :
Première opération, comme vous êtes un de ces grimpeurs modernes qui n’enchaîne pas les circuits sans mettre un pied au sol mais plutôt en papillonnant autour de votre camp de base, vous êtes très certainement équipé d’un crash pad ! Il faut le placer idéalement… Là encore, il y a débat ! Il relève plus de l’éthique mais la chose à quand même son importance dans notre cas.
Je ne jugerai pas ici le fait que vous avez décidé de faire du Pad-start (en fait, faut le dire, ce n’est pas bien mais certains me répondront que cela compense à peine l’érosion du sol au pied de la voie…). Ce qui m’intéresse c’est uniquement le fait que votre base départ reste propre pour éviter le polissage prématuré des prises !
Avant les années 90, la question ne se posait pas ; des pads, on n’en avait pas ! On démarrait depuis un paillasson en poils de coco à fond imperméable (idéale pour certains sites essonniens où le sol est plutôt terreux gras). Bon, ok, certains mettaient le pof dessus pour gagner quelques centimètres (j’ai même vu de très, très gros pofs à cette époque) mais là encore, ce n’est qu’une question d’éthique.
Avant les années 90, la question ne se posait pas ; des pads, on n’en avait pas ! On démarrait depuis un paillasson en poils de coco à fond imperméable (idéale pour certains sites essonniens où le sol est plutôt terreux gras). Bon, ok, certains mettaient le pof dessus pour gagner quelques centimètres (j’ai même vu de très, très gros pofs à cette époque) mais là encore, ce n’est qu’une question d’éthique.
Donc une fois le pad posé à une vingtaine de centimètre en retrait de la base du bloc, reste à le nettoyer comme à l’étape un avec de violents coups de chiffon. Vous disposez ensuite d’une base de départ débarrassée des grains de sables.
J’utilise toujours mon paillasson mais, dans le cas où vous avez décidez que l’éthique ce n’était pas votre truc, s’il vous plait, faite au moins cette étape. Pourquoi ? Bien parce qu’elle vous permettra, combinée avec la suivante, d’avoir des chaussons propres ce qui, primo, diminue le risque de glissades provoquées par les grains de sable, secundo, évitera une usure prématuré du rocher par le frottement des dits grains de sable !
Regardez la photo. Avec une telle quantité de sable sur le pad, il n’y avait rien d’étonnant à ce que ce grimpeur zippe de nombreuse fois dans le départ de ce bleu d’Isatis !
Le pad est propre, à vous maintenant.
Avant de monter sur votre pad, faite le Flaman rose ! Sur un pied, l’autre jambe fléchie derrière vous, utilisez le chiffon du pof pour essuyer consciencieusement la semelle. Posez le pied propres sur le pad et refaite l’opération avec le deuxième pied. Super. Avant de taper votre essai, essuyez la suer de vos mains avec le chiffon. Vous pouvez aussi malaxer la boule. En fin de journée, si vous n’utilisez que le pof, celles-ci ne sont pas blanches mais noires et collantes ! Adhérence garantie.
Pour les plus flémards, l’opération peut se faire assis sur le pad… La variante historique de cette préparation consistait, une fois le coup de chiffon effectué, à se cracher dans la paume des mains puis à frotter avec les semelles. Cela retire très efficacement la poussière accumulée. Lorsque la semelle est propre, on poursuivait le mouvement pour chauffer la gomme qui devient alors plus tendre et collante. Lorsque la semelle couine, c’est qu’elle est prête pour une adhérence maximale. Bon faut dire, outre l’aspect peu ragoutant de cette pratique, les gommes modernes sont bien plus adhérentes qu’autrefois et les grimpeurs pratiques de moins en moins les adhérences ! Autre avantage de ce nettoyage, il aide à la concentration !
Avant de monter sur votre pad, faite le Flaman rose ! Sur un pied, l’autre jambe fléchie derrière vous, utilisez le chiffon du pof pour essuyer consciencieusement la semelle. Posez le pied propres sur le pad et refaite l’opération avec le deuxième pied. Super. Avant de taper votre essai, essuyez la suer de vos mains avec le chiffon. Vous pouvez aussi malaxer la boule. En fin de journée, si vous n’utilisez que le pof, celles-ci ne sont pas blanches mais noires et collantes ! Adhérence garantie.
Pour les plus flémards, l’opération peut se faire assis sur le pad… La variante historique de cette préparation consistait, une fois le coup de chiffon effectué, à se cracher dans la paume des mains puis à frotter avec les semelles. Cela retire très efficacement la poussière accumulée. Lorsque la semelle est propre, on poursuivait le mouvement pour chauffer la gomme qui devient alors plus tendre et collante. Lorsque la semelle couine, c’est qu’elle est prête pour une adhérence maximale. Bon faut dire, outre l’aspect peu ragoutant de cette pratique, les gommes modernes sont bien plus adhérentes qu’autrefois et les grimpeurs pratiques de moins en moins les adhérences ! Autre avantage de ce nettoyage, il aide à la concentration !
Enfin, dernière étape, nettoyage.Vous avez terminé, vous allez libérer la voie pour les grimpeurs suivants. Super… Là, il y a encore deux petites choses à faire. Elles sont obligatoires, quelque soit le produit utilisé. Primo, un bon coup de brosse (celle avec des poils de sanglier) sur les prises c’est le strict minimum pour retirer toutes les traces de son passage (revoir l’article de Rascal). Secundo, un bon coup de chiffon, y compris sur les premières prises pieds, c’est le top. En faite, c’est comme en sortant des toilettes, faut tirer la chasse ! C’est d’autant plus important et nécessaire que si vous êtes des milliers à utiliser ce super instrument qu’est le pof après la lecture de cette fiche, on va me reprocher chaque rond autour des prises !
Donc, comme les autres substances, celle-ci s’utilise avec modération.
Pour finir, pliez votre pad (éventuellement avec le matos dedans) puis soulevez le jusqu’au bloc suivant ; en le tirant au sol vous aggravez considérablement l’érosion du sol !
Pour finir, pliez votre pad (éventuellement avec le matos dedans) puis soulevez le jusqu’au bloc suivant ; en le tirant au sol vous aggravez considérablement l’érosion du sol !
Bonne grimpe et n'hésitez pas à demander des conseils aux anciens...
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