[BLEAU] Une nouvelle association pour lutter contre les invasives et pour la sauvegarde de BLEAU

Vous le savez sans doute si vous nous suivez de longue date, les plantes invasives constituent un véritable fléau en France et menacent la biodiversité de nos paysages, y compris dans nos forêts domaniales et réserves biologique d'Ile-de-France. La forêt de Fontainebleau n'échappe donc pas à la règle et malgré de très nombreuses alertes auprès de l'Office National des Forêts et des autorités, leur éradication repose presque exclusivement sur l'investissement d'un petit groupe de bénévoles, trop souvent porté par des retraités. Nous avons soutenu les travaux de Thierry Pain, le pionnier de cette lutte puis de Jean Claude (décédé en mai 2020) et son épouse les fondateurs de l'ASABEPI. Cette association vient d'être dissoute mais rassurez-vous, notre ami et éco-respondant Pascal Villebeuf a pris le relais (comme ici en novembre 2021) sur ce long et difficile combat contre les monstro-plantes ! 

Petite introduction avant le passage à l'acte des arracheurs par Pascal Villebeuf
Petite introduction avant le passage à l'acte des arracheurs par Pascal Villebeuf


En effet, Pascal nous annonçait il y a quelques jours que l’association « SAUVEZ LA FORÊT DE FONTAINEBLEAU » est officiellement créée après l’approbation du préfet de Seine et Marne. "Cela fait plusieurs mois que nous réfléchissons à cette création. 
Pourquoi ? D’abord, il nous semble que nous avons un rôle à jouer pour booster l’écologie locale, au sujet du massif de Fontainebleau, de rajeunir le clan des bénévoles, mais aussi pour soutenir les habitants de toutes les communes, qui veulent conserver leurs espaces verts, leurs arbres. 
Notre but n’est pas de critiquer mais de faire avancer certains dossiers et d’être les acteurs vigilants et modernes de l’écologie forestière. Car l’avenir de notre massif est très incertain. La forêt et ses arbres sont épuisés. La sylviculture industrielle pratiquée entre les années 70 et 2010 a détruit et bouleversé un grand nombre d’écosystèmes des 25 000 hectares du massif. Hors les chaos rocheux type Franchard, Apremont, plâtières remarquables, type rocher de Milly et nos quelques réserves biologiques intégrales et dirigées (environ 2500 hectares), le reste des parcelles a été plus que malmenées. Coupes rases, labourages, utilisation de produits de synthèse type herbicide jusque dans les années 90, suppression du sous étage et donc de la fraîcheur intact d’une hêtraie ou d’une chênaie. Et donc dépérissement des essences, le tout accéléré avec le réchauffement climatique. Et je ne parle pas d’une erreur majeure : l’enrésinement massif avec l’introduction massive et le non contrôle de l’évolution du pin sylvestre que l’on peut considérer comme un invasif également.

Résultat, des tas de parcelles autrefois en feuillus qui sont transformées en pinèdes, ce qui n’est pas l’idéal. La monoculture, en cas de maladies par exemple, conduira à un taux de mortalité plus important que dans une parcelle équilibrée avec différents feuillus et quelques résineux, mais pas du pin sylvestre. Beaucoup de parcelles en régénération naturelle ou artificielle ne repoussent pas. Certaines parcelles constituent maintenant de futurs cimetières d’arbres. Il suffit de lever la tête vers leurs cîmes. Sans compter des risques importants d’incendie.

La page d’une exploitation outrancière du massif semble tournée. Et l’état d’esprit est différent. Mais nous vous reparlerons de cette nouvelle politique. On peut quand même vous dire que L’ONF a replanté 41 000 plants à l’hiver 2021-2022 et prévoit 60 000 nouveaux plants pour l’hiver 2022-2023. A majorité des feuillus, avec le fameux chêne pubescent, plus résistant ou des chênes du sud ouest : chêne Tauzin ou chêne Chevelu (sud Europe). Il y aura aussi ça et là des pins maritimes, beaucoup de fruitiers. 
Il est sur que le visage de notre forêt a changé. Entre le début du siècle dernier et ses célèbres désert de Franchard et d’Apremont, le pin sylvestre a envahi tous ces chaos rocheux. Fini également les grands géants chênes ou hêtres. Ils deviennent rareté. Et il est plus que probable que dans 200 ans, on ne verra plus des arbres aussi hauts et aussi gros. Il est sur que de nombreux secteurs redeviendront des landes. Il faut quand même espérer que la concentration des arbres sera suffisante pour conserver un climat local suffisamment frais. C’est tout l’enjeu de l’avenir. 

Des peuplements non mono spécifiques, redévelopper le sous étage, booster encore la biodiversité partout. Et peut-être obtenir des coupes d’arbres avec moins de volume (actuellement entre 35 000 et 40 000 m3 par an). Autre gros enjeu majeur : la maîtrise et la réglementation du flux touristique. Notre collectif est d’ailleurs opposé au label UNESCO qui n’apportera que 30% de fréquentation touristique en plus. Et beaucoup de dégradations et donc des budgets de réparation encore plus important.

Depuis quelques années, une nouvelle équipe de l’Office des Forêts à Fontainebleau semble décidée à prendre à bras le corps les dossiers importants, comprenant notamment la replantation et le développement de la biodiversité, les problèmes de surfréquentation du massif, etc. 

Notre association, dans ses principales actions, doit aider à la limitation des plantes et arbres invasifs type Prunus Serotina (merisier exotique qui a ravagé la forêt de Compiègne), Phytolaque, laurier du Caucase ou palme arrachés en très grand nombre dans la forêt départementale des Grands Aveaux (91), ailantes…… Et bien d’autres qui pointent leur nez. Par des actions concrètes, dont des chantiers grand public. L’idée est que vous puissiez participer directement au renouveau de la forêt, même si la tâche s’annonce difficile. 

Beaucoup d’entre nous peuvent souffrir d’éco-anxiété. il est vrai que l’avenir est incertain. Mais autant être positif. Le passage à une action sur le terrain permettra de se rendre utile et de participer à un développement personnel mais dans un collectif. Et pour ceux qui hésiteraient ou même ne seraient pas convaincus par les actions de protection de la forêt, sachez que c’est l’action qui permet de changer les convictions. Nous préparons aussi de nombreux autres projets concernant la forêt, des conférences, la venue de nouvelles personnalités de l’écologie forestière, etc.

Si vous êtes intéressés par ce mouvement et les chantiers nature organisés toute l’année, Sauvez la forêt de Fontainebleau, vous pouvez nous envoyer un mail sur : sauvezlaforetdefontainebleau2022 @ yahoo.com. Ou nous trouvez sur Facebook.

Vous pourrez trouver de nombreuses informations inédites sur la forêt de Fontainebleau sur le site internet du même nom : http://sauvezlaforetdefontainebleau.com/

Vous pourrez bientôt adhérer à l’association à l’année, grâce à une somme très très modique pour nous soutenir.

L’avenir de notre planète est entre nos mains. La mobilisation est incontournable. Liberté et innovation collective et non individuelle. Rejoignez nous !!!

Merci donc à Pascal Villebeuf, désormais Président du collectif Sauvez la forêt de Fontainebleau et toujours membre de l’ANVL (naturalistes de Fontainebleau) et du collectif Appel de la forêt (défense des forêts d’Ile-de-France) de poursuivre le combat contre les envahisseurs ! Bon courage à toutes et tous. Amis grimpeurs, n'hésitez pas à arracher ces monstro-plantes lors de vos sorties dans les chaos rocheux.
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2 commentaires :

  1. Souhaitons leur bon courage.

    Maintenant il reste à suivre l'évolution du pilotage de cette association afin qu'elle ne tombe pas dans la dérive outrancière et scandaleuse comme l'association des 3 Pi du Vaudoué qui encore très récemment invitait ses adhérents, par la voix de leur président, à pénétrer dans les réserves Biologiques intégrales tout en tapant du sucre sur les employés de l'ONF, comme s'ils étaient responsable de la politique de la DG de l'ONF. Les bougres du terrain font au mieux et très bien leur job !

    Ci après la com adressée aux membres des 3Pi:
    "Bonjour à tous, Pour ceux qui ne les connaissent pas , prenez le temps d'aller découvrir les réserves biologiques intégrales, zones laissées en libre évolution dans al Forêt de Fontainebleau, certaines depuis 150 ans. On comprend alors que la forêt sans les forestiers, c'est pas mal aussi. Bien amicalement, Jacques Laskar. "

    Rappelons que les RBI sont par souhait de préserver des mileiux naturels au plus près d'un état naturels des milieux où "l’empreinte de l’homme s’y fait rare. Seuls quelques scientifiques et forestiers parcourent ses sous-bois pour y étudier les champignons, mousses, insectes ou encore chauves-souris. Sous tous les angles, ils observent ce qu’il se passe quand on ne touche à rien." En d'autres termes on est invité à respecter le milieu pour l'intérêt collectif ...

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    1. Bonjour, nous sommes en phase avec vous sur la nécessité de ne pas inciter le public à pénétrer dans les RBI que ce soit pour la randonnée, l'escalade ou le VTT. Nous aimerions que ce soit aussi le cas pour les chasses à courre ! Outre les problèmes de sécurité, les atteintes à l'environnement y sont encore trop nombreuses. Après, ne nous leurrons pas, en suivant les chemins, c'est parfois très pédagogique et ne cause pas beaucoup de dégâts. Nous avons hâte de connaître les résultats des inventaires sur la faune et la flore dans ces RBI pour voir si il y a eu encore un appauvrissement...

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