[EROSION] L'appoche du surplomb du Calvaire est-elle à ce point dangereuse ?

L'érosion est un phénomène naturel amplifié par la fréquentation humaine comme nous ne cessons de le rappeler sur ce portail. Il peut avoir des conséquences dramatique auxquelles les associations et l'ONF tentent de remédier. C'est un de nos sujets de préoccupation à la TL²Bleau car, en la matière, les solutions choisies par l'ONF laisse parfois à désirer ! Une visite au Surplomb du Calvaire nous conduit donc à pousser un énième coup de gueule contre la politique sécuritaire de l'Office, son manque de dialogue  et l'artificialisation de nos paysages. Pourquoi faut-il que les grimpeurs soient systématiquement pointé du doigt comme responsables de l'érosion ? Lors de la visite du sentier bleu n°2 annoncée hier à la découverte des travaux de restauration, il faudra que l'ONF nous justifie l'immense palissade de ganivelle autour du "Saint Roc".

Mais avant, revenons d'abord quelques années en arrières. 
Le Toit du Calvaire et son immense grotte fut, pour les grimpeurs des années 80/90, le spot d'entraînement idéal, une sorte de pan à ciel ouvert, où nous nous retrouvions parfois à plusieurs dizaines ! Les nombreuses strates du rocher permettaient toutes sortes d’enchainements du bloc de quelques mouvements imposés aux très longues traversées. Hélas, à force de tirer sur certains feuillets, certaines parties du cailloux devenaient dangereuses avec un risque de rupture évident... Ceci dit, pas de quoi faire s'écrouler l'édifice.

Mais le site domine aussi les quartiers "Bobos" de la ville de Fontainebleau et on n'y accèdait en quelques minutes depuis celle-ci (d'autant, qu'à l'époque la route était ouverte aux voitures). La grotte et la grande place adjacente sont donc le terrain idéal pour abriter quelques feux de camp festifs de l'insouciante jeunesse dorée bellifontaine ! Il n'est alors pas rare que les grimpeurs arrivant au petit matin, y croisent les derniers fêtards, dormant au coin d'un foyer encore fumant au milieu d'un tas de bouteilles...vides.


Au milieu des années 2000, alerté à plusieurs reprises des dégradations du site par les randonneurs qui suivent le sentier Denecourt, l'ONF fini par s'inquiéter sérieusement de la stabilité de l'édifice et mandate (2007) un expert géologue sur le sujet.‎ Si ce dernier ne peut prévoir la date de "l'effondrement" de la grotte, son étude du site, conduite avec Oleg Sokolsky du Cosiroc, met en évidence un risque important mais insoupçonnable au niveau du toit. Diverses solutions sont alors envisagées allant jusqu'à la destruction pure et simple de l'ensemble par "dynamitage" ! C'est encore Oleg qui suggéra l'expérimentation du retrait du bloc incriminé à l'aide d'une grue et il aura fallu une forte mobilisation du Cosiroc, du CD FFME 77, des AFF et de quelques bleausards de renom pour faire entendre raison à l'administration afin qu'elle adopte ce projet (voir notre page sur le Top 5 des actions de sauvegarde).

Photos (C) 2009 Greg CLOUZEAU
Le 05 mai 2009 donc, une immense grue, après des heures de mise en place, enlève le Toit du calvaire et le dépose le Saint-Roch (nom donné au bloc de plus de16 tonnes) sur le haut de la platière. Pour autant, l'érosion n'est pas stoppée et de nombreuses strates peuvent encore céder. Par mesure de précaution, il est demandé de ne pas stationner sous l'auvent et, à fortiori, d'y grimper. 
Quelques panneaux et une simple barrière (type Bilboquet) matérialise le périmètre ainsi que quelques rangs de fil de fer au somment (type Larchant). 

Photo (C) 2009 Greg CLOUZEAU
Après le Saint Roch (en arrière plan), restait à purger la toiture...le bloc suspendu n'est donc qu'un de ses enfants de choeur.

Les années passent et les témoins de mesure installés en divers points du Calvaire laisse penser que la situation évolue peu. Seul quelques actes de dégradation volontaire notamment sur un autre auvent un peu plus loin nous incite à réagir (la grotte du Camée murée par précaution vu le petit effondrement à proximité immédiate).

Mais voilà, l'ONF n'en fait parfois qu'à sa tête et oublie (un peu trop souvent à notre goût) de consulter ses partenaires des travaux en cours. 

Du coup, la grotte du Calvaire s'est transformée il y a peu en véritable camp retranché romain derrière une palissade de ganivelle ! Outre l'aspect vraiment très inésthétique, pour éviter tout conflit, il aurait été de bon ton d'étudier cette solution avec les associations concernées qui, en plus, aurait pu relayer l'information. 



On se doute que le but de l'ONF est d'empêcher sa fréquentation par quelque public que ce soit mais franchement, dans ce cas, ce n'est pas un panneau "Escalade interdite" qu'il faut installer ! Et d'ailleurs, y 'a t'il vraiment péril ? De nouvelles mesures ont-elles est faites prouvant que le surblomb bouge depuis l'intervention de 2009. Dans ce cas, n'est-ce pas au Préfet de prendre un arrêté et de le faire appliquer ? 

Bref, nous prédisons que cette barrière n'aura pas une très longue vie... Et soyez certains qu'avec une bonne visseuse/dévisseuse, elle ne résistera pas longtemps.
De toute manière, elle n'empêchera pas les grimpeurs d'y aller en passant par le "cube" de l'orange. 


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2 commentaires :

  1. Bonjour Greg,
    Je n'ai pas les compétences nécessaires pour pouvoir évaluer s'il y a danger ou pas avec ce surplomb mais tout ce que je peux dire est que cette barrière est vraiment affreuse à pleurer ... Autre chose : si ce bloc est instable, a t-on pensé a également interdire l'accès à la plate-forme le surplombant ? Si ça n'est pas le cas, c'est tout bonnement incohérent mais j'irai me rendre compte de tout ça par moi-même et si entre-temps, quelqu'un a viré cette palissade horrible, je crois bien que je ne m'en offusquerai pas ;) ...

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  2. Salut Patrick,
    Un vrai camp romain, on te dit ! ;-) Alors oui, la palissade fait tout le tour haut et bas... C'est un peu visible sur les photos n°1 et du plan général de la palissade dans le haut à droite de l'image...
    Bien à toi et soit prudent !

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