Espèces envahissantes, attention elles arrivent !

Nous vous parlons très régulièrement des « Monstro-plantes », vous savez, ces plantes dites invasives qui petit à petit colonisent nos forêts. Les bleausards entendent parler depuis longtemps du raisin d’Amérique (Phytolaque) notamment grâce aux cris d’alarme lancés par Thierry Pain. Nous vous avions également parlé de nos amis du forum « les raisins de la colère » et de leur pétition. Ce forum national qui fait un tour d'horizon de la progression des invasives en France est maintenant complété par une association créée le 30 septembre 2012 et qui a pour nom : les raisins de la colère - ASABEPI pour Association des Arracheurs Bénévoles de Plantes Invasives.

Nos amis poursuivent leurs chantiers d’arrachage du Phyto : parcelle 354 avec l'association des randonneurs du RIF (il y a encore du boulot sur cette parcelle avec des racines énormes disséminées partout, et ceux qui entourent la parcelle, parcelle 349 le WE dernier et 752 dimanche prochain !

Au-delà du Phytolaque, nous tirons ici une nouvelle fois le signal d’alarme sur les autres plantes qui commencent à s'intaller dans les parcelles de la forêt et notamment l’Ailante et le Cerisier tardif présent par exemple près de Bois le Roi : PF 218 et 220 des deux cotés de la Rte des Ventes Bernard. Certains pensent qu’ils n’y a pas péril et qu’il faut cesser de crier aux loups…

C’est ce qu’on du penser les responsables ONF gérant la Forêt de Compiègne et qui maintenant se trouvent confrontés à un envahissement par le Prunus important et nécessitant d’importants moyens humain et financier.



La forêt domaniale de Compiègne est située à 80 km au NNO de Paris. C’est la troisième plus grande forêt publique de plaine en France (14 417 ha). Prunus serotina y a sans doute été introduit initialement vers 1850 au lieu dit « la Faisanderie ». C’est aujourd'hui la forêt la plus envahie en France par cette espèce invasive. Plus de 80% de sa surface, que ce soit en strate herbacée (plantes de moins d’un mètre et demi de hauteur), en strate arbustive (arbustes de moins de sept mètres) ou en strate arborescente (arbres de plus de sept mètres) est en effet colonisée !



L'invasion à Compiègne, situation de 2004
Source CNRS

Le cerisier tardif est un arbre de la famille des Rosaceae et ressemble plus au merisier qu'au cerisier. Son nom scientifique est Prunus serotina. Originaire d’Amérique du Nord, il semble avoir été introduit pour la première fois en Europe en 1623. 

Son invasion a causé de graves problèmes écologiques et économiques en Europe, surtout en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et dans le nord de l’Italie. En France, l’espèce est présente dans le Nord et le Sud-Ouest du pays en tant qu’arbrisseau ou petit arbre ne dépassant pas 10 m. L’invasion de la forêt de Compiègne (Oise) par cet arbre, ainsi que les nuisances qui en résultent sont maintenant avérées : le cerisier tardif vient troubler l’ordonnancement sylvicole et paysager, ainsi que l’exploitabilité des forêts, invalidant la maîtrise des gestionnaires. C’est une espèce fortement dépendante de la lumière pour atteindre l’état d’arbre...

Pour comprendre comment se déroule un invasion, deux chercheurs du CNRS ont élaboré des modèles mathématiques très instructifs du processus invasif.

Côté ONF 77, le problème est pris au sérieux. Ce qui manque c'est les moyens et c'est encore une fois les bénévoles qui agissent...
Ainsi, les bénévoles de l'ASABEPI ont rencontré le responsable de l'accueil et de la biodiversité. Très à l'écoute, l'ONF leur demande de dressé un nouvel état des lieux des invasives à Bleau et réfléchi à une information sur les panneaux des aires de stationnement.




A gauche : individus adultes en forêt de Compiègne ; à droite et au centre : feuilles de Prunus serotina
Photos CNRS









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3 commentaires :

  1. MERCI ENCORE LA TRIBUNE
    en ce qui concerne je cite
    "Ce forum national qui fait un tour d'horizon de la progression des invasives en France "
    je trouver le mot "national" un peu reducteur ;-))
    moi , je dirai intersidéral" vu le nombre de
    membres !!!!!
    Quant à l'invasion du Prunus en forêt de Compiègne , nous espèrons que nous n 'en arriverons pas là sur "notre Massif".
    Nos questions (celles de Stella) sur le site ci -dessous,sont à ce jours restées sans suite
    à ce jour
    http://images.math.cnrs.fr/La-dynamique-invasive-du-cerisier.html
    Bonne journée

    J cl
    ASABEPI

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  2. Salut Greg,

    Donc nous voilà parti sur petite leçon d'histoire pour le serotina !
    A priori originaire du Canada pour les provenances introduites en France, les premières plantations massive de cette essence date du XVIIIème ou du XIXème. On l'a tout d'abord utiliser pour des cultures à gibier en raison de sa production de baies comestibles (sans doute un rapport avec le lieu-dit "la faisanderie" dont tu parles !). Son bois est proche voir identique à celui du merisier (ancêtre commun avec notre Prunus avium ?) et on l'importe d'ailleurs sous l'appelation merisier en plot d'ébénisterie.

    Dans certaine zone géographique, notamment dans l'étage colinéen ou il perd son caractère invasif, on le considère comme naturalisé, vis-à-vis de sa capactité de mélange avec les rosacées locaux.

    Voilà pour le passage ludique d'histoire forestière.

    Cordialement.
    Gaëtan

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  3. Bon courage aux bénévoles , hommages aux précurseurs !
    Yves

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