[SANTE] Plan national d'action contre la maladie de Lyme, trop de blabla ?

Il y a bien trop longtemps que nous n'avons pas abordé le sujet de la Maladie de Lyme sur le site. En septembre dernier, le ministère de la Santé annonçait le lancement d'un "plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques". L'objectif de ce plan est de mettre au point un nouveau protocole de diagnostic et de soins. Il y a quelques jours, six mois après le premier comité de pilotage, la direction générale de la Santé a reçu une seconde fois les associations pour présenter l’avancée des actions engagées. Et là, franchement, on n'a pas beaucoup avancé ! Car finalement, le ministère de la Santé n'a pu dévoiler que les mesures de sa campagne de sensibilisation qui sera déployée cet été. Bref, du Blabla mais peu d'action en faveur des malades, chercheurs...

Rappelons dès maintenant que la maladie de Lyme est transmise lors d’une morsure de tique infectée (elles ne le sont pas toutes heureusement) et que l’infection peut être asymptomatique, c'est à dire extrêmement difficile à diagnostiquer. Pire, elle peut se déclarer des mois ou des années après une morsure et se masquer sous des symptômes d'autres maladies !



Si la maladie peut être soignée par un traitement antibiotique approprié, encore faut-il que le diagnostic soit posé. Voilà déjà quelques années que les tests de dépistage font débats et qu'une partie de la communauté médicale traite négligemment le problème... 



Deux axes du nouveau plan de lutte (sur les cinq qu'il comporte) sont consacrés à la prévention, ainsi qu'au renforcement de la surveillance et de la prévention des maladies transmissibles par les tiques.



Du coup, cet été, quatre documents de recommandations seront diffusés avec un dépliant à destination du grand public (200.000 exemplaires). Ce premier dépliant disponible en ligne indique ainsi comment reconnaître les symptômes, se protéger avant et après des activités dans la nature, retirer une tique de la peau ou identifier les situations à risque. Une plaquette destinée aux professionnels de santé est elle aussi sortie. Enfin, parce que c’est sur le terrain que la prévention est la plus efficace, 2000 affiches à l’entrée des forêts domaniales seront posées au cours du mois de juillet. Outre ces actions de prévention, le ministère fait savoir qu'un "travail renforcé sera mené avec le ministère de l’Education nationale et le ministère des Sports afin de renforcer la communication vers les populations les plus jeunes, notamment vers les structures et les associations sportives ou de loisirs."



Mais c'est surtout la sortie (15/07) de l'application "Vigi-Tique" développée par le ministère de la Santé et l'INRA qui nous intéresse. Celle-ci "aura vocation à délivrer des conseils de prévention sur les piqûres de tiques, tout en permettant aux citoyens de signaler leurs piqûres depuis leur smartphone, afin de recueillir les données d’exposition nécessaires aux scientifiques". Et c'est là tout l'intérêt d'une telle application, faire des statistiques et dresser une carte des morsures/périodes... En Suisse, 18 mois après le lancement d'un même projet  près de 7000 déclarations de morsures de tiques étaient enregistrées


La prévention c'est bien mais pour les patients ?


Si l'INRA mène un projet de recherche dédié au diagnostic des maladies à tiques, baptisé OH Ticks pour mieux connaître les agents pathogènes transmis par les tiques et développer de nouveaux tests de diagnostic adaptés, sur les autres axes du plan dédiés à l’amélioration de la prise en charge des patients, le ministère s'est montré nettement plus flou ! Au grand dam des associations, la sortie d'un nouveau protocole de diagnostic et de soins (PNDS) est repoussée à la rentrée, alors qu'elle était annoncée pour juillet.



"Nous avons été particulièrement déçus du comité de pilotage. (...) Nous avons eu face à nous un bel exercice de communication, assez creux", a déploré lors d'une conférence de presse Maître Julien Fouray, l'un des avocats à l'origine de "Lymaction", la plainte collective contre les fabricants de tests de dépistage de cette maladie.



"Il n'y a aucune mesure de transition dans l'intérêt des malades et des médecins qui les soignent", a poursuivi Maître Catherine Faivre, l'autre avocate de "Lymaction". Rappelons que certains professionnels de santé sont toujours poursuivis pour ne pas avoir respecté le protocole actuel !



Bref, il y a encore du boulot et dans le cas de la maladie de Lyme, Prévenir, c'est pas guérir !



Retrouvez notre article de 2011 et les conseils médicaux sur ce sujet ici
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