Le futur Parc National Champagne et Bourgogne sera t'il dépouillé de sa principale richesse ?

En 1998, puis en 2009, de nombreuses personnalités se sont affrontées sur une possible création d'un Parc National en Forêt de Fontainebleau. Si le projet a été rejeté, c'est aussi parce que l'Etat lui a préféré la création d'un Parc National "des forêts" à cheval sur la Champagne et la Bourgogne. Mais là aussi, les opposants au projet sont finalement plus nombreux que prévu (voir article bas de page). Dernier épisode en date qui pourrait remettre en cause l'intérêt même du futur PN des forêts, la mise en vente de lots exceptionnels par l’Office National des Forêts (ONF) ! En effet, cette vente c'est plusieurs milliers de mètres cubes de bois à prélever dans le cœur du futur parc national des Forêts de Champagne et Bourgogne. Une vente contesté par FNE et ses associations fédérées non sans raison !

Répondant à un engagement du Grenelle de l’Environnement en 2007, le projet de Parc national des Forêts de Champagne et Bourgogne a été officiellement lancé par l’Etat en 2009. Le principal intérêt de ce projet réside dans la réserve biologique intégrale du massif d'Arc-Châteauvillain (Haute-Marne). D’une surface de 3 100 ha d’un seul tenant, cet espace constituerait la plus grande RBI de futaies en libre évolution en France métropolitaine. 


Il est donc assez surprenant que ce soit précisément dans ce lieu que l'ONF prévoit la vente des plus gros et plus vieux arbres alors que c'est précisément de ces vieux bois que dépend la majorité de la faune et la flore observable dans une RBI ! D'ailleurs, il faudrait aussi relire les décrets de classement de cet espace en RBI pour savoir si les coupes y sont autorisées.

« Avec la poursuite de l’exploitation des vieux arbres, c’est bien le patrimoine du futur parc national qui est pillé. En amputant la réserve de sa fraction la plus mâture, ces coupes retardent pour plusieurs décennies l’intérêt d’un espace strictement protégé et dédié à la recherche scientifique », explique Romaric Leconte, co-président de l’association Nature Haute-Marne.

Pour renoncer aux coupes et aux travaux forestiers dans la future réserve intégrale, l’ONF demanderait une compensation financière à l’Etat, qui la lui refuserait. En tant que gestionnaire des forêts domaniales, l’ONF a la possibilité légale de retirer de la vente les lots issus des parcelles concernées, ainsi que de reporter des coupes ou de prendre l'initiative d’instruire d’ores et déjà le projet de réserve intégrale. En tant que porteur du projet de parc national, l’Etat, tant au niveau des Ministères que de ses services et établissements publics, devra assumer ses responsabilités à propos de l'intérêt d'un PN qui serait irrémédiablement vidé de ses principales richesses si ces arbres étaient coupés. 


En attendant, il serait aussi intéressant de savoir si cette RBI permettrait de tirer des enseignements différents sur les écosystèmes de feuillus, en particulier face au changement climatique que ceux tirés des RBI de la Forêt de Fontainebleau étudiées de 1861 !

Source CP FNE





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1 commentaire :

  1. L'ONF lutte pour sa survie, au prix s'il le faut d'un massacre forestier. Le ridicule d'un parc forestier sans arbre ne peut plus l'atteindre, il ne l'entend plus. On ne peut pas demander à un homme qui essaie de sauver sa peau d'être raisonnable.

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