Stop à la multiplication des clôtures en forêt !

Les clôtures sont de plus en plus nombreuses dans nos forêts. Qu'il s'agisse d'un bois privée que son propriétaire veut légitimement soustraire aux hordes d'envahisseurs dominicaux, d'une réserve de chasse de laquelle les célèbres protecteurs armés de la nature veulent nous chasser pour éviter l'accident, d'une réserve biologique ou d'une parcelle en régénération, les prétextes ne manquent pas pour exclure tous types de visiteurs en posant ces horribles grillages. 

Il y a quelques mois nous avions été alerté par un de nos lecteurs sur l'engrillagement encours d'une partie de la plaine de Macherin. En effet, afin de préparer la venue du troupeau de brebis, dont nous avons évoqué la transhumance ici, l'ONF a fait procéder à la pause d'une de ces clôtures dont il a le secret ! 

Comme le disait le message de notre correspondant : "Une nouvelle parcelle à exclure des balades à ajouter au nombre croissant de celles ci !" 

Alors, au nom de l'écologisme ambiant, de la sauvegarde de la planète, de la protection de la faune et de la flore, du développement durable, de la lutte contre l'érosion, de la protection des personnes etc., doit on poursuivre cette exclusion de l'homme et de la grande faune sauvage d'une grande partie de la nature ? Voici quelques coups de gueule sur le sujet...


A propos de la clôture de la plaine de Macherin
En dehors de notre éco-respondant, c'est l'ami photographe et naturaliste Jean Paule qui revient sur le sujet sur son site avec un billet d'humeur (mauvaise) : "Un éco-mouton fait de l'éco-pâture, il éco-broute des vilaines plantes (pas du tout éco quelque chose), il éco-entretient des éco-prairies qui, sans lui, deviendraient de vilaines forêts sauvages !
Un cerf, une biche, un chevreuil, une chevrette, un lièvre ne sont pas des éco-brouteurs mais de vilaines bêtes qu'il faut gérer à coup de fusil ! [...]

Il faut relire, ou lire l'ouvrage de Jean-Claude Génot, (voir ci-dessous un extrait), Ecologiquement correct ou protection contre nature, pour bien comprendre la démarche intellectuelle de ceux qui mettent en place, et soutiennent de telles farces ! [...]

[...] "Bientôt, plus un marais ne manquera de son troupeau de vaches écossaises ou de chevaux polonais, avec son lot d'aménagements indispensables : clôtures, cages de contention et panneaux d'information. Cette conversion unanime des protecteurs de la nature en éleveurs s'effectue officiellement pour le bien de la biodiversité" [...]

Si nous comprenons bien que les moutons ont besoin d'être parqués (notamment ici où la route est à quelques mètres), deux choses nous gênent beaucoup sur cette clôture ! 

Une des nombreuses photos de Jipé illustrant son article
La première, les deux rangés de fil barbelé ! Dangereux et inutiles ! Nous avons contacté le Responsable Accueil de l'ONF qui nous certifié que ces fils seront retirés dès que possible. A suivre donc !

La seconde, c'est l'importance du dispositif mis en place. Pourquoi ne pas avoir choisi, comme cela se fait dans de nombreux cas, une clôture mobile et plastique ? Ce parc à mouton a t'il vocation à rester plusieurs années au même endroit comme les clôtures des parcelles en régénération ? Notons quand même qu'à défaut d'avoir informé le public de la mise en place de ce parc, l'ONF a tout de même pris soin de prévoir des portails pour que les promeneurs puissent poursuivre leur ballade sans avoir à faire un long détour, ce qui est loin d'être toujours le cas.

Dans le même registre, c'est à dire celui de l'"écologisme", cette nouvelle religion sectaire qui n'a plus grand chose à voir avec l'écologie, il y a les enclos de protection de la flore contre la faune (y compris humaine) ou de la faune contre l'homme.

Citons par exemple les enclos autour des mares de la réserve biologique (dirigée) de Chanfroy (Arbonne-la-Forêt). Outre le fait que, là encore, pour observer les richesses floristiques et faunistiques de ce site remarquable, il faut, comme au zoo, longer les grillages ou être un scientifique agréé, ces gigantesques étendues fermées à la circulation (y compris aux animaux sauvages) se transforment petit à petit au risque de mettre en péril ce que l'on cherche à préserver ! En effet, tout l'intérêt de Chanfroy réside dans l'importance du milieu ouvert. Hélas, la nature a horreur du vide ! Elle les comble... Si rien n'est fait, une bonne partie de ces superbes et riches pelouses ne seront bientôt plus qu'un souvenir. Jeunes pins et boulots ont déjà colonisé une bonne partie de leur surface.

Les prairies de la plaine de chanfroy ne seront peut être demain qu'un vieux souvenir



Toujours dans la protection, mais des hommes contre eux-mêmes, il y a les clôtures anti érosion

Au motif que la chute des branches d'un vieil arbre pourrait blesser quelqu'un, outre l'élimination radical du danger (comme ce fût le cas pour le plus vieux chêne de Bleau, le Jupiter, transformé en gigantesque mât), il y a les clôtures. 

En 1995, les mises en défens des Trois Pignons (95,2 par exemple) se résumaient à deux fils de fer facilement enjambés. Aujourd'hui, quand ce n'est pas une grosse clôture comme celle de Chanfroy (voir par exemple les nouveaux aménagements au Rocher de l'Elephant) c'est une ganievelle en bois comme cela a été mis en place devant le Surplomb du Calvaire ou sur les 25 bosses. C'est moche et ne sert pas à grand chose !

La sécurité : que voilà un bon prétexte ! 
Parlons plutôt là-aussi de dérive et donc de sécuritarisme. 


Enfin, il y a les clôtures de régénération : une vraie catastrophe écologique.

Dans les milieux de gestion raisonnée on utilise des grillages bas permettant la circulation des grands mammifères. Mais le but de l'ONF n'est plus là. Il est de protéger ses plantations. Du coup, dans les forêts domaniales, depuis plus de 30 ans, nos forestiers, parcelle après parcelle, s'acharnent à nous barrer la route tout comme à la grande faune ! Comme en plus nos forestiers ont une fâcheuse tendance à la coupe rase sur de grandes surfaces... 

Si les bipèdes et autres deux roues peuvent réfléchir et trouver une alternative à leur chemin, la grande faune sauvage en souffre. Et ce n'est pas un vain mot comme le prouve les images (choquantes) ci-dessous !

D'ailleurs, les plans de chasses futurs ( 2017 ) de la grande maison ne prévoiraient que la présence d'un cerf ,1 ou 2 chevreuils et 4 sangliers par tranche de 100 hectares. Soit moins de 300 cervidés, 600 chevreuils et 1080 sangliers.

Encore un triste constat de cette gestion.
Photos de l'AFLOC



Ainsi, nos amis des forêts de Laigue, d'Ourscamp et de Compiègne (AFLOC)  et notamment son Président nous qui nous avaient alerté sur le nouveau plan de gestion de Compiègne partagent ce constat dans leur forêt ! Compiègne et ses cerfs, c'est tout une histoire... mais pour combien de temps encore ?

Bref, vous l'aurez sans doute compris, les clôtures en forêt, à Fontainebleau, comme ailleurs, y'en a trop. Beaucoup trop ! Souhaitons que que cela change (on peut rêver) mais surtout que vieilles clôtures, devenues inutiles du fait de la croissance des arbrisseaux, soient systématiquement démontées. Nous n'avons pas trouvé pour le moment de statistiques sur les surfaces encloses en forêt de Fontainebleau. Nous avons demandé à l'ONF mais il serait peut être bon qu'une association réalise un inventaire des parcelles clôturées avec date, type de clôture, raison, surface, état...


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5 commentaires :

  1. Je partage évidemment votre constat. A noter également que certaines parcelles fermées jouent un rôle dramatique dans la propagation d'espèces invasive telles que le raisin d'Amérique dont certaines sont totalement envahies. L'onf n'ayant apparemment pas les moyens de traiter l'invasion, elles y prospèrent impunément depuis de nombreuses années.

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  2. "Des barbelés à Bleau » (by a poor Soleg solitaire affutant ses tenailles).

    INADMISSIBLE!! (même pour des barbelés écolos ….. qui ne sont même pas peints en vert!). 
    Retour à la barbarie de la guerre de 14? Et c’est l’ONF qui se permet ça!!. Mais c’est pas possible d’être …je m’arrête là car je risque des injures à l’Etat.

    Soleg (organisateur de deux opérations de suppression de vieux barbelés - plus de 800 m quand même- du coté de la Gorge aux Châts en 1993 et 1996)
    Prêt à en organiser une nouvelle du coté de la Plaine de Macherin. Des volontaires?

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  3. hello je mets en ligne une carte des parcelles grillagées c'est un début
    n'hésitez-pas à me transmettre vos observations photo et limites des parcelles concernées.
    JPL
    c'est là
    https://www.google.com/maps/d/edit?mid=zl3B_WckAQ0A.kGIWbXYfQRP4&usp=sharing
    amicalement à Greg et aux lecteurs

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  4. comment s'opposer à ce type de clotures ?existe t il un texte ,uns loi qui s'y oppose,

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    1. Bonjour. Hélas c'est impossible du fait que nous sommes là sur le domaine PRIVÉ de l'état...

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