Gaz et Pétrole de schiste, c'est toujours non !

Bonjour,

Le sous-sol de l'île-de-France et de la Seine et Marne notamment, semble particulièrement riche en réserve d'hydrocarbures dits  non conventionnels. Nous sommes ici à priori bien loin des préoccupations des sportifs de pleine nature du Pays de Fontainebleau mais, et ce depuis la création de ce site, nous nous engageons pour une meilleure protection de nos sites naturels et pensons que la recherche et/ou l'exploitation des gaz et pétrole de schiste présentent un vrai danger. Nous nous y opposons et le faisons savoir...



Nous avons donc consacré une rubrique de ce blog au thème du Gaz de schiste et une page qu'il a fallu faire évoluer au fil du temps. Depuis plus d'un an, nous vous avons alerté à plusieurs reprises sur les différentes demandes de permis, leur consultation, l'évolution des textes de loi ou les travaux de forage. Ce n'est là qu'une très maigre contribution et pour en savoir plus, il vous faudra consulter les sites des nombreux collectifs qui luttent contre ce qui pourrait devenir le scandal mondial de santé publique du millénaire ! Vous trouverez les liens utiles sur la page citée plus haut ainsi que dans la colonne de gauche de notre site.


Aujourd'hui et demain se tiend la conférence environnementale tant attendue. C'est le moins que l'on puisse dire des sujets comme les gaz de schiste ou le nucléaire  comme en témoigne la presse en ce moment.
Nous attendons donc comme les associations environnementalistes des signes forts de la mise en route du véritable politique de l'environnement (voir le communiqué de presse).

Sur le sujet des hydrocarbures de schiste, les atermoiements gouvernementaux (voir l'article de La Tribune) et les pressions du lobby pétrolier sont loin de constituer des signes encourageants.
La presse relaye aussi très régulièrement l'argumentaire des lobbies pétroliers. C'est ainsi que nous avons droit au mirage de la croissance « Le gaz de schiste, c'est bon pour l'industrie » (Article de l'Usine Nouvelle) ou au « miracle des gaz de schiste » (Vidéo du directeur de la rédaction de Challenges) sans oublier l'inéffrable Claude Allègre...
70 à 75 % des français seraient opposés à l'exploitation des GDS. On nous prépare médiatiquement à une nouvelle hausse du prix du gaz et, contexte économique aidant, certains arguments des pétroliers portent divisant la population  sur le sujet de l'Énergie (comparez les résultats contradictoires de l'enquête des Echos et celle commandée par le WWF). Difficile de faire un choix quand les médias  vous vantent les mérites économiques supposés de ces nouvelles énergies !

Cet été, nous avons évoqué le cas de la petite commune de Nonville au Sud de Nemours et sa lutte contre les exploitants pétroliers.

Le Président de notre Conseil Général, Vincent Eblé, est lui aussi fermement opposé à ces recherches dans notre sous-sol, conscient du risque majeure de pollution, des difficultés de gestion de l'eau dans un département en sécheresse chronique depuis 2007, et ne cédant pas aux sirènes du chantage aux emplois dont ont a vu à Nonville le résultat. Il n'a eut de cesse de s'opposer au précédent Préfet allant jusqu'à attaquer en justice les Arrêtés autorisant les forages mais sans succès. Il y a quelques heures, on apprenait que Jean Dey, vice président du CG77 était nomé pour représenter l’Association des Départements de France (ADF) à la Conférence !

Malgrè le "couac" du 1er gouvernement (rappellez-vous, une certaine ministre de l'écologie reclassée...), François Hollande se dit toujours préoccupé par le sujet. Sur le site du CG77, ont peut lire depuis le 05/09/2012 la communication suivante :

"Le chef de l’Etat prend des positions conformes à celles de Vincent Eblé contre la fracturation hydraulique et pour la réforme du code minier

Le chef de l’Etat, François Hollande a réitéré, mercredi 15 août, l'opposition du gouvernement à l'exploitation des gaz et pétroles de schiste par la technique de la fracturation hydraulique et a confirmé la refonte du code minier prévue dans les semaines qui viennent.
Ces nouvelles perspectives sont conformes à la position et aux inquiétudes de Vincent Eblé, relayées récemment dans un courrier adressé à la Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Delphine Batho.
Dans ce courrier, le Président du Conseil général demande à « connaître l’avenir réservé aux 12 permis de recherches en cours d’instruction sur le territoire seine-et-marnais ». Il y réitère « la position unanime des élus du territoire, des populations et des associations de protection de l’environnement, demandant notamment la suspension de l’attribution de ces permis de recherche, l’annulation des permis en cours et un moratoire sur tous les forages d’exploration prévus en Ile-de-France» au nom notamment du principe de précaution et de la préservation de nos milieux naturels.
Vincent Eblé appelle par ailleurs tous les élus seine-et-marnais, habitants et citoyens à se joindre à la journée internationale contre la fracturation hydraulique du 22 septembre 2012, organisée à l'appel des collectifs de nombreux pays participants au dernier Sommet des Peuples de Rio + 20.
Un grand rassemblement aura ainsi lieu en Seine-et-Marne, à Tournan-en-Brie, à 14h30, en parallèle avec le rassemblement du Sud de la France qui se tiendra à Alès (Gard). Le même jour, dans toutes les villes et tous les villages concernés ou non par un permis, chaque citoyen, chaque commerce, chaque mairie seront invités à accrocher une banderole (ou grande affiche) portant l’inscription "Non au pétrole et gaz de schiste" à une fenêtre visible de la rue.
Enfin, une action symbolique se tiendra le matin même à Paris : l'inauguration du premier derrick intra-muros."

Voilà, si vous voulez montrer votre attachement au Pays de Fontainebleau pour ne pas voir revenir en forêt les derricks comme c'était le cas dans les années 80, vous pourrez le faire le 22/09/2012 à Tournan-en-Brie ou à Paris mais aussi  à Saint-Christol-Lèz-Alès (Gard) ou Beaumont-de-Lomagne (Tarn et Garonne)... Tous les détails de ces manifestations et bien plus encore sur le site du Collectif Stop pétrole de schiste 77.



Car la situation est grave. En effet, pas moins de quatre arrêtés préfectoraux autorisant des «forages de recherche» ont été pris le 10 août dernier par la seule préfecture de Melun.
Ces 4 documents concernent les permis suivants :
- Nogent-sur-Seine (commune de Sourdun)
- Leudon-en-Brie (commune de Saint-Mars Vieux Maisons)
- Nemours (commune de Nonville)
- Leudon-en–Brie (commune de Chartronges)

Nous l'avons déjà écrit, le Ministère de l'environnement met en ligne des projets de décrets ou d'arrêtés, afin de donner la possibilité au public de donner son avis. C'est un véritable devoir citoyen. Si nous saluons l'effort du ministère, nous pouvons cependant regretter que le temps de consultation soit trop court  pour qu'un travail collectif associatif de réflexion puisse être fait sur ces textes !
Heureusement, Il est possible de s'abonner afin de recevoir, dès sa mise en ligne, l'information sur chaque nouvelle consultation pour ne pas la louper.



Les textes actuellement en consultation - et qui seront prochainement soumis au conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (le 18 septembre 2012) - portent sur les sujets suivants :
·         Arrêté ministériel relatif au stockage de mercure         

Car, comme vous le savez, la Seine-et-Marne, c'est aussi une des poubelles de l'Ile-de-France (voir la rubrique "Les déchets") et les menaces sont nombreuses.

Non loin de la Mare aux Evées,
Un témoignage de ces années 80 où près de 120 puis pompaient sous la forêt de Fontainebleau


Un petit espoir nous a été donné par l'Europe ! Après la France qui a interdit l'exploitation, la Commission Européenne vient d'annonçer son intention d'encadrer l'exploitation des hydrocarbures de schiste des états-membres, compte-tenu des risques pour l'environnement. voir l'article d'Actu-Environnement

Pour celles et ceux qui auraient encore des doutes, nous vous invitons à lire les extraits de l'article ci-dessous qui résument bien l'ampleur du problème et des risques liés au GPDS en Europe.

Bruxelles dépose le bilan des gaz de schiste
Le 10 septembre 2012
par Valéry Laramée de Tannenberg et Geneviève De Lacour

"La Commission européenne a publié, vendredi 7 septembre, trois rapports dressant le bilan sanitaire et environnemental, climatique et économique d’une (encore) hypothétique exploitation des gaz non conventionnels en Europe. Verdict: c’est sale, pas sûr, non encadré juridiquement. Et cela ne donnera jamais l’indépendance énergétique au continent.

(...). En 2011, un rapport du Parlement européen pointait du doigt le potentiel risque sanitaire de l’exploitation des gaz de schiste. En février 2011, le conseil européen en a conclu que l’Europe devait évaluer ses ressources en hydrocarbures non conventionnels et l’impact d’une éventuelle exploitation sur l’environnement.

Le document publié par la DG environnement de la Commission est basé sur toutes les données disponibles (essentiellement américaines) en matière de fracturation hydraulique en vue d’une production importante de gaz. Il évalue le risque à chaque phase du projet d’exploitation. De l’identification et de la préparation de la zone de forage, à son équipement et la cimentation du puits, en passant par la phase de fracturation hydraulique, la production à proprement parler puis l’abandon du puits, l’impact du forage, pour chaque phase, est passé en revue.

Une longue litanie d’impacts négatifs… Le rapport révèle, entre autres, une consommation d’eau beaucoup plus importante que pour des techniques conventionnelles; une production de gaz moindre. Il révèle la difficulté de limiter les fuites de produits chimiques et le volume d’eau usée en phase d’exploitation ou encore la difficulté d’assurer l’étanchéité du puits et des équipements durant la mise en service et l’exploitation.

Il parle aussi du défi dans la sélection du site géologique, de la toxicité potentielle des additifs employés et du défi de trouver des alternatives moins nocives à ces produits chimiques.

En matière d’occupation des sols, la fracturation hydraulique est gourmande en terres. Chaque zone de forage (soit environ une dizaine de puits par zone) s’étend sur 3,6 hectare: deux fois plus que pour un forage conventionnel. Un minimum de 50 puits est nécessaire pour atteindre le même niveau de production qu’un puits en mer du Nord. (...) 
Quant aux pollutions atmosphériques, les fuites de gaz de schiste peuvent potentiellement avoir un impact important sur la couche d’ozone. (...)

Le bruit de l’excavation, du transport du matériel et des rotations de véhicules est un autre facteur à prendre en compte. Surtout que la phase de préparation du site peut s’étaler sur 4 semaines. (...) 


En matière de contamination de l’eau de surface et des aquifères, le risque de pollution est élevé quel que soit la phase de production.

La biodiversité, elle aussi, en serait affectée. (...) 

Pour le trafic routier, ils estiment entre 7.000 et 11.000 le nombre de rotations de camions pour un seul site, pendant la phase de construction et de mise en service. Mêmes s’ils sont provisoires, ces mouvements peuvent durablement affecter les routes locales et régionales. Un total de 250 camions est requis, par jour, pour une seule zone de forage.

(...)

Selon le rapport de la DG Environnement, l’exploitation des gaz de schiste pourrait bien passer à travers les failles de la réglementation européenne. Une éventualité qui n’est pas sans conséquence, et notamment en matière de gestion des risques pour la santé humaine et l’environnement. (...)

Mais ce n’est pas tout. Ces derniers mois, les experts se sont déchaînés. Les pro et les anti gaz de schiste ne cessant de s’envoyer leur bilan carbone à la tête. Chez ces derniers, Robert Howarth (université Cornell) en tête, les fuites de méthane sont telles que l’empreinte climatique des gaz de schiste est pire que celle du… charbon . Pour les foreurs, ce genre d’estimation relève de l’affabulation.

Dans le rapport commandé par la Direction générale de l’action climatique, les propos sont plus nuancés. Ses auteurs estiment que le bilan carbone de l’électricité produite à partir de gaz de schiste (transporté par gazoduc) est de 4% à 8% moins favorable que celui du courant produit avec du gaz naturel. (...).

Autre interrogation: les gaz non conventionnels (GNC) vont-ils révolutionner les marchés de l’énergie en Europe? Question fondamentale à laquelle il est presque impossible de répondre, tant les incertitudes sont grandes. Une dizaine de chercheurs du centre communautaire de recherches (JRC) et d’experts de la Direction générale de l’énergie se sont pourtant prêtés au jeu.

Dans leur volumineux rapport, ils tentent tout d’abord d’évaluer les réserves potentielles de gaz non conventionnels. Un exercice qui relève presque du «doigt mouillé». (...) 
L’Europe n’a pas à rougir de tels chiffres. Son sous-sol pourrait receler une quinzaine de milliards de tonnes équivalent pétrole, dont l’essentiel se trouverait en Europe occidentale. A supposer que ces molécules soient bien là, encore faut-il savoir ce que l’on pourra effectivement extraire des profondeurs «hydro-fracturées». «Pour le gaz de schiste, expliquent les auteurs, le taux effectif de récupération varie de 15% à 40%.»

Pour autant, rappellent-ils, la connaissance seule des réserves ne suffit pas à prédire l’avenir européen des GNC. (...) 
Autre différence notable: le marché du gaz américain est totalement libéralisé. En Europe, pour des raisons politiques, les marchés de l’énergie restent étroitement surveillés par les Etats et par le monopole «historique». (...) 
Pour toutes ces raisons, le rapport estime que si les meilleures conditions géologiques, techniques, économiques et politiques étaient réunies, les GNC pourraient compenser le déclin des ressources classiques régionales. Le taux de dépendance de L’Europe passerait de 50% à environ 60%. Un vrai progrès.

Les documents en question (en anglais) 



 
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2 commentaires :

  1. Un documentaire à voir absolument,GAZLAND, sur l'exploitation depuis 20 ans du gaz de schiste aux États Unis, ça fait froid dans le dos.

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    1. Bonjour,
      merci Belette. Il y a d'ailleurs un lien vers ce documentaire dans notre page consacrée au sujet http://latribunelibredebleau.blogspot.fr/p/non-au-petrole-et-gaz-de-schiste.html

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