Le patrimoine de la forêt de Fontainebleau disparaît dans l'immobilisme général

Bonjour,

Voici une photo des gravures rupestres de l'auvent des Potets prise ce 23 juin. La destruction par le feu, se poursuit dans l’indifférence générale !

Face est auvent 23 juin 2011
Photo : Soleg
Le même au mois de Mars 2011
Pour comparaison !

Ce remarquable témoignage de la fréquentation Préhistorique de notre forêt avait déjà été mis a mal par de nombreux feux de bivouac ces dernières années et en mars 2011, j’avais publié un article sur ce blog donnant quelques pistes simples et peu coûteuses comme la pose immédiate d’un panneau explicatif et d’une grille à l’entrée de l’auvent. L’opération est facile à réaliser, (y'a plus de 16 m d'épaisseur de sable en dessous donc aucun problème pour enfoncer une grille sur un mètre ou deux).

Présentée à l'ONF comme une action permettant d’amorcer la réflexion sur la préservation du patrimoine, je pense que ça passerait sans problème. Evitons juste de leur suggérer une action du type des palissades de chantier construites au 95,2, à la J.A.Martin ou au 91.1 , outre l’artificialisation outrancière du site, les planches constitueraient un excellent carburant pour la prochaine soirée sous l’auvent !



Très franchement, ça fait mal au cœur qu'il n'y ait rien eu de réalisé, même de façon provisoire, pour ne serait-ce qu'essayer de sauver ce qu'il reste de ces gravures, malgré les appels aux secours, y compris du côté associatif. Je sais que l'on se trouve dans une zone hyper-protégée, hyper-réglementée où il faut maintenant faire des tonnes de paperasse avant toute action mais il y a des fois où il faut un peu violenter les administrations  pour des urgences et ça s'en est une ! A voir le tas de nouvelles cendres au pied des gravures on comprend vite que la seule solution est d’interdire l’entrée de l’auvent.

Les feux (et même maintenant les cigarettes) ainsi que les outils d’allumage sont pourtant bel et bien interdits par notre Préfet ! Mais rien n’est fait pour surveiller ce joyaux français. D’ailleurs, on se demande bien avec quels moyens cela serait fait ! L’ONF n’est pas un organisme de protection et de sauvegarde de l’environnement. Son ministère de tutelle, encore plus en cette période de restriction budgétaire, veut de la rentabilité !

Tout le monde s’en fou, cette forêt peut être détruite dans la quasi indifférence générale des pouvoirs publiques, il n’y aura que les usagers et les naturalistes pour s’en émouvoir. Le patrimoine historique disparaît… D'ailleurs, c'est un peu comme l'histoire actuelle des plaques en bronze qui commencent à s'évaporer dans tout le massif (réchauffement climatique ?). Là aussi, la solution a été donnée par Oleg et Thierry lors d’un Conseil d’Administration de la vénérable AAFF : moulage en silicone pour pouvoir les reproduire à l’infinie et remplacement immédiat par des plaques en résine. Oui, mais qui va faire, avec quel budget ? Les associations ? Le Conseil Général ? L’ONF ? Que voulez vous qu’il fasse avec les trois francs six sous de budget dont il dispose ?! Pas grand-chose ou des trucs peu efficaces mais très voyant car l’image, c’est important.

Il  soutien son label « forêt de patrimoine » à grand renfort de charte des bonnes pratiques signées avec les associations locales d’usagers et distribue des plaquettes de communication à ceux qui veulent bien les prendre… Sinon, il dépense aussi des sous dans une tentative désespérée et inutile de sauvetage du Bilboquet, carte de visite de la Forêt des Trois Pignons…

Ah,  j’oubliais, il coupe du bois, beaucoup de bois. Ben oui, comme me l’a expliqué son représentant au Comité de pilotage Natura 2000, à propos des coupes rases, l’ONF fait des coupes curatives du fait de la sécheresse ! A propos des grandes futaies coupées ces derniers temps, je cite « nous sommes passés d’une mortalité choisie, à une mortalité subit ». En gros, ces coupes que je dénonçais (comme tant d’autres usagers) dans un article il y a encore quelques semaines, étaient nécessaires car ces arbres commençaient à dépérir. De l’euthanasie sylvicole !

A ce rythme, le patrimoine historique, floristique, faunistique aura bientôt totalement disparu de la forêt de Fontainebleau. Tant mieux, l’Etat et son ministère de l’Agriculture pourront en faire une vaste forêt de production plutôt que de récréation.

C'est désespérant d'immobilisme !!! Et si les plus concernés ne se remuent pas...


Premier bilan d’une action coûteuse à l’inefficacité programmée : la stabilisation du Bilboquet !

L’ami Oleg s’est rendu sur place bravant la chaleur et les touristes sur cette plage sans eau pour prendre les mesures. Voici son constat.

         "3 mois après, déjà un petit bilan de l'intervention stabilisation du bloc et réalisation d'un tumulus de sable.

         L'essentiel : la fissure au pied du bloc n'a pas évoluée. A l'erreur de mesure près elle aurait même rapetissée de 1 mm (1/200; c'est déjà ça!). Peut être l'effet du bloc de blocage enterré assez profondément au contact et du coté où le Bilboquet affiche un penchant prononcé. Une bonne nouvelle; par contre la suite.....
        
Le tumulus sableux
         Un tas de sable de très grande surface avait été réalisé le 25 mars autour du pied du bloc pour :
- dissimuler les quelques blocs mis en place pour essayer de stabiliser le sable au piétinement du secteur,
- essayer de rattraper (un peu) le niveau "originel" (1970) de la plage autour du bloc tout en dissimulant les blocs précédents.
         Tout ceci sans changer l'aspect des lieux .
         Vous me direz, si le bloc tombe il risque d'être sérieusement chamboulé l'aspect en question! C'est pas bête mais ça serait naturel (écolo et durable) et je pense que ça en arrangerait certains (pas de nom!).

Photo Oleg, Les enfants, les cailloux et le reste de tumulus
La toise fait 90 cm
         Donc épaisseur de sable déposé le 25 mars 2011 au pied du bloc : 40 cm environ.
         Constatation du 22 juin soit 3 mois après : épaisseur restante : 25 cm environ
Soit une érosion de 15 cm en 3 mois !
Exercice simple : dans combien de temps tout le sable sera t'il reparti ailleurs ?

         Le Cosiroc avait émis de gros doutes sur cette opération dont les modalités avait été définies par l’ONF malgré le partage d’expérience. En effet, les expérimentations et constatations pratiques faites par le  COSIROC en d'autres lieux (JA Martin par exemple) et d’autres temps ont, une nouvelle fois, été confortées ! La conclusion était évidente et connue d’avance : rapporter du sable sans faire un barrage étanche (pour le sable) ne sert pas a grand chose , à part aérer les grains concernés et ils nous en sont reconnaissants; la preuve : ils brillent plus qu'avant !

         Enfin la voie est maintenant bien définie mais il faut un peu de concertation avant d'activer les grandes manœuvres de terrain.
         Je commence l'entraînement demain.

         Soleg"


Photo Oleg 22 juin 2011
Le Bilboquet ou la carte de visite des Trois Pignons


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