Obus et vieilles munitions, attention danger

Une belle balade en Forêt de Fontainebleau peut tourner au drame si l’on n’y prend garde… L’inventaire des dangers forestiers est long (chutes, branchages agressifs, piqûre d’insecte, etc.) et certains sont mal connus des visiteurs occasionnels (voir l’article sur la maladie de Lyme). Mais celui dont nous allons parler ici (assez spécifique à la forêt de Fontainebleau mais pas seulement) est sans aucun doute le plus ignorés par tous les visiteurs : le risque d'explosion ! Car oui, certains sites de la forêt de Fontainebleau cachent des explosifs !!!



Vos enfants jouent souvent seuls lorsque vous grimpez ?
Même en gardant un œil dessus, vous ne contrôlez pas tout ! Pour cause, ils fréquentent la forêt depuis leur plus jeune âge et n’y ont pas peur. Mais, même si vous avez sans doute déjà évoqué avec eux le risque d’y faire de mauvaises rencontres tant humaines qu’animal, vous ne pensiez pas évoquer un jour, le risque lié aux explosifs !

Dans les Trois pignons, notamment au 95.2, il n’était pas rare de voir nos petites têtes blondes revenir avec un morceau de plastique bleu ou blanc et de temps en temps avec des tubes métalliques. Le plus souvent, il s’agissait des restes de munitions utilisées par les militaires qui fréquentaient la zones. La grande majeure partie est bien entendu sans grand danger MAIS il nous est arrivé de trouver une ou deux balles de fusil non percutées. Heureusement, les bidas en folie viennent de moins en moins souvent et laissent moins de traces (détritus, trous…)

La découverte récente d’une cartouche de chasse non percutée nous a conduit à enquêter plus avant sur les risques de manipulation de cet objet. La cartouche de chasse étant bien rouillée, nous l’avons manipulé avec soin pour prendre ces photos... Car attention, ces engins sont dangereux et ont peut y laisser une main !




cartouche non percutée contenant son amorce et ses plombs peuvent provoquer des brûlures
 Mise à jour du 23 mai 2011
A la suite de la publication de cet article, un chasseur averti nous a apporté les précisions rassurantes suivantes :
« Si vous percutez accidentellement l'amorce d'une cartouche de chasse en dehors d'un fusil (ce qui est excessivement rare, mais possible) vous n'aurez pas d'explosion car la douille carton ou plastique, n'est pas suffisamment contraignante, à l’image d'un canon de fusil par exemple, par contre la poudre en brûlant fera m'effet d'un feu de Bengale  mais il n'y aura pas de projection des plombs, un risque de brûlure tout au plus et si la cartouche est tenue à la main quand on percute l'amorce de l'autre main. Il faut savoir que les cartouches de chasse sont prévues pour que ce genre d'incident ne se produise pas. L'amorçage de la cartouche est positionné de telle manière qu'il faille une percutions assez violente et assez profonde pour que le fulminate contenu dans l'amorce s’enflamme et communique son inflammation à la poudre produisant ainsi un dégagement très rapide de gaz qui dans la cartouche compressée par la chambre verrouillée du fusil n'ont d'autre possibilité d'agir en pression vers la seule issue qu'est la bouche du canon et de projeter ainsi la charge de plombs.  
Cependant il n'est jamais bon de laisser les enfants jouer avec les armes et les munitions surtout quand ils ne connaissent pas ces objets, comme il n'est jamais bon de les laisser jouer avec des allumettes ou des produits inflammables, ou de les laisser aller jouer au ballon dans la rue. Je pense qu'il est souhaitable de leur apprendre les précautions nécessaires à prendre avec divers objets ou dans diverses situations. C'est pourquoi la Fédération National des Chasseurs a passé avec l'éducation nationale un accord pour pouvoir intervenir dans les écoles primaires au titre d'une information générale et sur la connaissance et l’appréhension de ces divers problèmes. 
Pour ce qui est des cartouches perdues fortuitement par des chasseurs, cela arrive, mais en 40 ans de chasse j'en ai trouvé très peu et je les ai toujours ramassé, comme d'ailleurs les douilles vides même si ce ne sont pas les miennes...et je connais un grand nombre de chasseurs qui agissent aujourd'hui de cette manière. Si il vous arrive de constater dans votre environnement immédiat des comportements négatifs n 'ayez pas peur d'en référer aux présidents des sociétés de chasse concernées et éventuellement aux mairies.  Pour nous chasseurs et pêcheurs l'environnement c'est l'affaire de tous et non de ceux qui veulent depuis quelques années se l'approprier de manière sectaire. »

« Le mieux  si elles sont détériorées les donner aux services qui s'occupent des munitions de guerre, pour le recyclage des poudres, mais en attendant vous pouvez les collecter comme les piles usagers.   Si elles sont encore en bon état, vous pouvez les donner à un chasseur de vos connaissances ou au président de la société de chasse de votre commune, car elles peuvent très bien fonctionner.  Pour ma part, quand elles sont dégradées,  je les neutralise moi même en les coupant en deux par le milieux et je brûle la poudre dans un vieux pot de fleur vide, je récupère les plombs (il nous arrive de faire certaines cartouches nous même) et les reste de l'étui va au recyclage après avoir percuté l'amorce dans un fusil.   De plus en plus je recherche des cartouches à douilles cartons( comme autrefois) car si on en perd une elle se dégrade très vite et les étuis vident disparaissent d'une année à l'autre, mais cela n’empêche pas de les ramasser. »


Outre le terrain militaire des Trois pignons, la forêt de Fontainebleau a abritée de nombreuses zones d’entrainement dont le Polygone de tir.

Ces zones sont très dangereuses car elles cachent des munitions de guerre non explosées.


ME BOUGER : TUE !


source : blog des randonneurs de Chartrette

La découverte en avril 2010 d’un obus lors des travaux du Grand Parquet avait entraîné l’évacuation de tout un quartier. Pour autant, en forêt, aucune mesure de dépollution des terrains militaires n’a été prise. Pas de risque ?

Si ! Voici deux exemples de découverte d’obus potentiellement dangereux en forêt. L’une est le fruit de Jean Poule, un photographe naturaliste avertis dont le blog est une vrai mine d’or, l’autre est le résultat d’une randonnée associative…





Que faire lorsque l’on découverte un engin de guerre ?


-ne pas tenter de toucher et/ou manipuler l’engin (attention à vos pas) ;

-relever sa forme et ses dimensions (prendre une photo) ;
-baliser avec sac plastique, mouchoir, autres, l'emplacement afin de faciliter son repérage (c’est la seule fois où je vous autorise à abandonner quelque chose en forêt !)
-relever soigneusement (GPS) ou l'emplacement sur la carte de la forêt (si vous l’avez),
-prendre des points de repères fixes, rocher caractéristique, arbre, compter le nombre de pas par   rapport à ces repères ;
-prévenir les services de l'ONF, le maire de la commune, la brigade de gendarmerie ou la police qui prendront les mesures conservatoires ; le plus efficace semble être la gendarmerie.
- ne faite pas de publicité à votre découverte tant que son enlèvement n’est pas confirmé.

Conduite à tenir dans les anciens champs de tir de la Forêt de Fontainebleau.


Le polygone. Attention, ce n'est pas le seul site de Fontainebleau...

À partir du moment où vous arrivez en limite de l'ancien polygone d'artillerie de Fontainebleau vous devez considérer que tous les morceaux de métal, absolument tous, sur et dans le sol sont potentiellement dangereux.
Après de longues années passées sous terre, un obus ou tout autre engin de guerre gardent leur pouvoir de destruction.


Ne perdez jamais de vue que ce sont des engins fait pour tuer.


Regardez sur ce site qui présente des PDF instructifs, qui ont été mis sur Calaméo. Le document En attendant les démineurs, montre qu'il faut prendre au sérieux toute munition, qu'elle que soit sa grosseur, que plus un engin est vieux et rouillé, et plus il est instable...De plus, on se focalise souvent sur les risques d'explosion, mais il ne faut pas sous-estimer le danger de dégagement de produit toxique, notamment de phosphore blanc. Et il n'y a toujours pas de remède contre les effets de l'ypérite, dit gaz moutarde.

Autre découverte possible mais là, franchement, vous avez pas de chance, une cache d’armes, de drogue...ou les deux !

On le sait, la forêt de Fontainebleau a le privilège d’être à moins de 60 km de la Capitale et abrite des zones très tranquilles. Du coup, même les terroristes l’on investis !

Ainsi, en novembre 2008, non loin de Nemours, des enquêteurs de l'Office central de la répression des violences aux personnes (OCRVP) étaient à la recherche du corps d'une prostituée française d'origine serbe tuée en 2002 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Son proxénète présumé, un Serbe incarcéré en France pour braquage, avait avoué l'avoir tuée accidentellement et l'avoir ensuite enterrée dans la forêt de Fontainebleau. Les enquêteurs n'ont pas retrouvé ce corps mais découvert, dans une cuve, une cache d'armes à feu pouvant dater de la deuxième guerre mondiale ainsi que d'autres de facture plus récente. Ils ont également mis la main sur plusieurs pains d'hexolite, un explosif utilisé par les militaires. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Cette cache pourrait être celle du groupe des Garpo se réclamant d'une idéologie marxiste. Les Grapo ont été accusés par les autorités espagnoles de plus d'un millier d'actions violentes entre juin 1975 et juin 2003, assassinats, tentatives de meurtre et attentats à l'explosif. Avec l'arrestation à Paris, en novembre 2000, de son dirigeant historique, Fernando Silva Sande, on n’avait plus reparlé de ce groupe.

Il faut remonter plus loin dans le temps pour une autre découverte de ce type en forêt de Fontainebleau.


Voici un extrait de l’Arrêt de la 1ère CHAMBRE D'ACCUSATION de la COUR D'APPEL DE PARIS daté 4 mars 1991 :


Extraits
« Dès lors, à partir de mars 1987, l'attention des enquêteurs se porta sur les activités de
plusieurs "chiites" originaires d'Afrique du Nord, et notamment sur SALAH Fouad.
Les surveillances exercées sur celui-ci permirent d'acquérir la certitude qu'il maniait des
explosifs et aboutirent à son interpellation le 21 mars 1987 au moment où, accompagné du
restaurateur algérien AISSA, il quittait l'établissement de celui-ci dan un taxi conduit par
AROUA, pour aller dissimuler en forêt de FONTAINEBLEAU douze litres de nitrate de
méthyle.
Cet explosif était, par sa composition et son emballage, identique à celui saisi à
FRANCFORT lors de l'arrestation de Mohamed HAMADE.


Sur les indications d'AROUA, une poubelle contenant 8,8 kg d'explosif et 6,5 kg d'héroïne fut
découverte en forêt de FONTAINEBLEAU.
L'explosif était de type (…), le plus utilisé lors des attentats de 1986, et présentait
notamment la même granulométrie que celui découvert le 3 février 1986 à la TOUR EIFFEL.
Quelques mois plus tard, une autre poubelle fut déterrée dans le même secteur. Vide, ce
récipient avait contenu (…), autre type d'explosif utilisé en septembre 1986.


Allez ! Bonne balade… Soyez Prudent !
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2 commentaires :

  1. Bonjour j'ai trouvé deux balles de la deuxième guerre mondiale sur les plages du débarquement un jour je les ai gardé mais elles sont instables que dois-je faire à qui dois-je les remettre cordialement Alain

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  2. Bonjour j'ai trouvé en allant un weekend en Normandie de munitions SL 43 qui me paraissent très instable aujourd'hui je voudrais m'en débarrasser à qui dois-je m'adresser?

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